En 1876, Accra devient la capitale de la colonie britannique de la Gold Coast (émancipée deux ans plus tôt de la tutelle administrative de la Sierra Leone). Entre le château de Christiansborg, qui avait échappé au tremblement de terre de 1862 et qui avait été, pour cette raison, choisi comme résidence du gouverneur, et les quartiers africains de Jamestown et d’Usshertown se construit alors le quartier administratif et résidentiel de Victoriaborg, l’ensemble étant relié par une grande voie parallèle au littoral (High Street).
La construction de la jetée et du port (1903), puis de la voie ferrée Accra-Koumassi (1910-1923), la création d’un réseau routier et le développement de la circulation automobile après la guerre de 1914-1918 permettent à la capitale administrative de s’assurer de solides assises économiques. Les grandes maisons de commerce et les banques y établissent leurs sièges ; en dépit de sa situation géographique peu favorable, Accra assure à partir de 1924 une partie importante des exportations de cacao, dont la production est devenue la principale richesse du pays, et une partie sans cesse croissante des importations.
La population passe de 16 000 habitants en 1891 à 26 600 en 1901 et à 42 800
en 1921.
À partir de ce moment, l’expan-
sion s’accélère (70 000 hab. en 1931, 135 800 en 1948, près de 400 000 en
1960, plus de 700 000 en 1975). La construction d’un pont sur la lagune permet l’extension à l’ouest (édification de l’hôpital de Korle Bu ; développement du quartier périphérique de Korle Gono) ; vers le nord se développent d’autres quartiers populaires (Tudu, Adabraka, Accra New Town) ; la route du nord emprunte la vallée de l’Odaw (Station Road, devenue Kwame N’Krumah Avenue, puis, en 1966, Liberation Avenue), conduisant à 6 miles au nord, à l’Achimota College (1925-1927), premier noyau de l’université de Legon.
Au nord-est, sur le plateau de Ridge, le long de l’Indépendance Avenue, se développent les quartiers résidentiels aisés, pour dégager Victoriaborg, désormais saturé. À partir de 1950, les villas se multiplient encore au-delà, aux alentours de l’aéroport.
Accra est aujourd’hui une énorme
agglomération en constante expansion.
Son développement relativement anarchique (pas de plan d’urbanisme avant 1939) explique la persistance, en plein centre, de quartiers surpeuplés (Jamestown, Usshertown, Christiansborg), où seule la spéculation immobilière élimine peu à peu les taudis à côté des immeubles occupés par les sièges des banques, des sociétés de commerce, etc.
De Victoriaborg à l’aéroport s’étendent les quartiers résidentiels riches. À
l’ouest, au-delà de la lagune Korle et de la rivière Odaw, et à l’est, sur un espace plus limité, les lotissements repoussent sans cesse les bidonvilles, qui renaissent plus loin dès qu’ils sont détruits. En 1962-63, les quartiers résidentiels riches, avec 6 p. 100 de la population, occupaient à peu près autant d’espace que les quartiers pauvres, avec 55 p. 100 de la population. Une zone industrielle s’est développée à l’ouest, sur la rive droite de l’Odaw.
Les fonctions urbaines demeurent
avant tout administratives et commerciales, accessoirement intellectuelles (université, presse). En 1960, 37 p. 100
de la population active était employée dans le commerce, 24 p. 100 dans les services, 13 p. 100 dans l’artisanat et l’industrie, 12 p. 100 dans le bâtiment, 4 p. 100 dans la pêche. Le rôle des femmes est exceptionnel dans le commerce (73 p. 100 de la population active féminine y est occupée) ; certaines
« mammies » y sont devenues d’importantes femmes d’affaires.
Depuis cette date, la réalisation du grand complexe de la Volta, oeuvre de l’ancien président Kwame N’Krumah, a modifié ces données. Ce complexe comprenait la construction du barrage et downloadModeText.vue.download 86 sur 543
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1
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de la centrale hydro-électrique d’Ako-sombo sur la Volta (première tranche achevée en 1965), la bonification des terres du delta, la création à Tema (à 25 km à l’est d’Accra) d’un port en eau profonde (mis en service en 1962) et d’un centre industriel.
Aujourd’hui, Tema a enlevé à Accra sa fonction portuaire (le port d’Accra n’est plus guère utilisé que par la pêche artisanale). Cette ville nouvelle (57 000 hab. en 1965) est devenue le principal centre industriel du Ghāna (aluminium, raffinerie de pétrole, savonnerie, textile, traitement du cacao, pêche industrielle et conserverie, etc.).
Elle tend à s’intégrer, dans le cadre d’un plan unique d’urbanisme, au sein d’une agglomération Accra-Tema à laquelle elle apporte la fonction portuaire et industrielle.
J. S.-C.
acculturation
▶ CULTURE.
accumulateur
électrique
Appareil emmagasinant de l’énergie électrique sous forme chimique pour la restituer, à volonté, sous forme de courant.
Historique
C’est en 1801 que Nicolas Gautherot (1753-1803) établit le principe de la réversibilité des piles, mais ce sont les recherches de Planté qui aboutirent à la découverte de l’accumulateur au plomb, à électrolyte acide, en 1859. À cette
époque, les accumulateurs ne pouvaient être rechargés que par le courant continu fourni par des piles, et ils ne prirent le développement considérable qu’on leur connaît qu’à partir du jour où la dynamo Gramme fit son apparition, permettant la production économique du courant nécessaire à leur recharge.
Pendant plusieurs dizaines d’années, l’accumulateur Planté, perfectionné sur différents points, fut le seul utilisé, puis d’autres types d’accumulateurs à électrolyte alcalin furent mis au point : vers 1900 aux États-Unis par Edison (éléments au fer-nickel) et en Suède par Valdemar Jungner (1869-1924)
[éléments au cadmium-nickel]. Quant à l’accumulateur à l’argent, il fut réalisé, il y a une vingtaine d’années, par H. André.
Qu’est-ce qu’un élément
galvanique ?
D’après la Commission électrotechnique internationale, une cellule galvanique est une cellule électrolytique qui transforme l’énergie fournie par des réactions chimiques en énergie électrique, le terme élément galvanique s’appliquant à une forme pratique de réalisation d’une telle cellule.
Si l’on brûle un combustible (carbone) dans un comburant (oxygène), la quantité de chaleur dégagée correspond à l’énergie libérée par le changement de disposition des atomes de carbone et d’oxygène dans les produits de combustion ; le mouvement d’électrons qui accompagne ce processus peut être assimilé à un courant de court-circuit entre atomes.
Au contraire, si le carbone et l’oxygène sont séparés par un électrolyte, la réaction ne peut se produire que par l’intermédiaire d’ions :
4e + O2 9 2O– –,
C + 2O– – 9 CO2 + 4e,
et le passage des électrons échangés s’effectue en réunissant les électrodes de la pile par un circuit extérieur.
Dans un élément galvanique, les réactions qui fournissent l’énergie sont toujours
des réactions de combustion, à condition de concevoir ce terme sous sa forme la plus gé-
nérale, afin qu’il corresponde à toute réaction dans laquelle un combustible change de degré d’oxydation en cédant un ou plusieurs électrons. On classe les éléments galvaniques en trois catégories :
• les piles ordinaires, où combustible et comburant sont présents dans la pile en quantité limitée, la pile étant épuisée lorsque tout le combustible est consommé ;
• les piles à combustible, où combustible et comburant sont stockés à part, de façon à alimenter continuellement l’élé-
ment ; le fonctionnement de ce dernier est donc de durée illimitée tant que son réapprovisionnement est assuré ;