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On a tout d’abord pensé à une libé-

ration de l’acétylcholine par les boutons terminaux des axones de certaines fibres nerveuses, dites alors « choli-nergiques ». À l’heure actuelle, depuis Nachmansohn (1952), on admet que

l’acétylcholine intervient directement dans la conduction de l’influx nerveux au niveau du neurone et que, de ce fait, son rôle au niveau des synapses ne serait que la suite logique de son action sur la fibre nerveuse dans son ensemble.

On sait que la propagation de l’influx nerveux s’accompagne de microtran-sits ioniques au niveau de la paroi de la fibre nerveuse, provoquant une dépolarisation transitoire de la surface de cette dernière (potentiel d’action). Ces micro-transits (sodium, potassium) seraient favorisés par l’acétylcholine. L’action de celle-ci est toujours de brève durée, car elle est catabolisée (détruite) par une enzyme toujours présente : la cholines-térase, qui sépare la choline du groupement acétyl.

Rôle médical

de l’acétylcholine

Il convient de signaler qu’on a découvert d’autres substances pharmacodynamiques qui jouent le même rôle que l’acétylcholine lorsqu’on les injecte dans le système circulatoire et sont aussi parasympathico-mimétiques (muscarine, nicotine à faible dose). À l’inverse, d’ailleurs, d’autres substances sont dites « parasympathicolytiques » car elles annulent les effets du parasympathique (atropine, nicotine à forte dose).

Enfin, certaines substances empêchent les effets de l’acétylcholine : c’est, par exemple, le cas de l’ésérine. Toutes ces substances ont donné lieu à des applications médicales : certains sels d’acé-

tylcholine ont été utilisés pour dilater les artères périphériques, résoudre les spasmes vasculaires, renforcer le tonus des muscles lisses et rééquilibrer le système neurovégétatif.

J. Ph.

▶ Adrénaline / Cerveau / Circulation / Coeur /

Glandes / Nerveux (système) / OEil / Respiration / Vision.

✐ V. adrénaline.

acétylène

▶ ALCYNES.

Achantis ou

Ashantis

Peuple du groupe akan, établi au Ghāna entre le Pra et l’Ofin. Il forme un ensemble de tribus qui fut soumis au Den-kyera jusqu’à la fin du XVIIe s. Le chef du clan de Koumassi, Osei Toutou, aidé du magicien Okomfo Anokye, qui fit descendre du ciel un trône d’or, siège de l’esprit de la nation achantie tout entière et gage de sa survie, imposa alors son hégémonie aux autres clans.

L’achantehene est un roi sacré dont les funérailles donnent lieu à des céré-

monies compliquées, accompagnées de sacrifices humains. Il n’est pas absolu.

Les décisions sont prises par un conseil, le Kotoko, qui groupe autour de lui la reine mère et certains chefs. Les clans sont dirigés par des chefs héréditaires auxquels l’achantehene essaie de substituer des hommes élevés à sa cour. La centralisation se développe au XVIIIe s., en même temps que l’armée achantie acquiert une réputation d’invincibi-lité due à son organisation plus encore qu’aux armes à feu achetées aux comptoirs européens de la côte.

Au début du XIXe s., l’Empire achanti a étendu ses conquêtes très loin vers le nord. L’Anglais Bowdich, qui se rend en ambassade à Koumassi en 1817,

admire la puissance de l’achantehene, mais s’exagère sa richesse, prenant pour or massif des objets d’un art incontestable, mais faits de bois recouvert d’une mince feuille d’or.

Les Achantis purent maintenir leur domination sur les peuples côtiers soutenus par les Anglais : les annales dénombrent huit guerres achanties pendant le XIXe s. Leur renonciation à la suzeraineté sur les peuples compris entre

l’Achanti propre et la côte, en 1831, rendit plus difficile leur approvisionnement en armes et encouragea les tendances centrifuges des peuples vassaux.

Des querelles de succession affaiblirent l’Achanti, que les Anglais, après avoir détruit Koumassi en 1874, ne se déci-dèrent à annexer qu’en 1896. Une forte colonne entra sans combat à Koumassi et exila Prempeh, qui, depuis cinq ans, usait de tous les procédés dilatoires, y compris une ambassade à Londres, pour échapper au protectorat. Missionnaires et commerçants affluèrent. En 1900, la répression d’une révolte provoquée par la sottise du gouverneur Hodgson laissa exsangue l’Achanti, qui devint un des trois territoires composant la Gold Coast. La restauration, comme achantehene, du neveu de Prempeh, en 1935, ne pouvait faire revivre ce qui avait été l’un des mieux organisés des États africains.

D. B.

▶ Afrique noire / Ghāna.

✐ T. E. Bowdich, Voyage dans le pays d’As-chantie (traduit de l’anglais, Gide fils, 1819). /

R. S. Rattray, Ashanti (Oxford, 1923) ; Religion and Art in Ashanti (Londres, 1927). / W. Tor-doff, Ashanti under the Prempehs (1888-1935)

[Londres, 1965].

Achéens

La plus ancienne des familles ethniques grecques.

L’établissement

des Achéens

Au cours du IIe millénaire avant notre ère s’installèrent sur le pourtour de la mer Égée des peuples errants venus de la grande steppe qui s’étend au nord du Pont-Euxin ; leur langue appartenait à la famille indo-européenne ; ils étaient les ancêtres des Grecs. Pendant plusieurs siècles, les vagues d’envahisseurs se succédèrent, interdisant à ce monde en gestation tout progrès. Peu à peu, néanmoins, l’influence de la Crète se fit sentir dans le Péloponnèse et l’Argolide, qui, jusqu’alors repliés sur eux-mêmes, s’ouvrirent à la civilisation et finirent même par marquer de leur empreinte le monde méditerranéen.

En effet, les Achéens (il vaut mieux leur donner ce nom consacré par l’épo-pée homérique que de les appeler

Mycéniens, comme on le fait souvent aujourd’hui, puisque leur influence dé-

borda largement le territoire de la ville de Mycènes) surent très vite s’imposer à l’extérieur de la Grèce continentale, cette sorte de cul-de-sac où ils étaient arrivés.

Ils se firent connaître d’abord par la conquête de la Crète (au XVIe s. av. J.-C.), qui les avait dominés : les Athéniens se souviendront de celui (Thésée, disaient-ils) qui les délivra du tribut exigé par le Minotaure. Les Achéens surent prendre la succession des marchands crétois sur les routes méditerranéennes ; ils furent même plus hardis qu’eux, puisqu’ils ouvrirent des comptoirs neufs dans les îles Lipari et en Sicile au cours du XVIe s.

av. J.-C.

Ils s’établirent dans les Cyclades, sur la côte orientale de l’Égée : certaines rivalités commerciales (et non sans doute le rapt d’Hélène, chanté par Homère) les conduisirent à détruire vers 1240

av. J.-C. la ville de Troie, qu’ils avaient jusqu’alors inondée de leur céramique.

Ils sont à Lesbos, à Milet, à Colophon ; on les voit à Rhodes, en Pamphylie, en Cilicie. Bien sûr, ils ne peuvent péné-

trer à l’intérieur de l’Anatolie, où sont installés les Hittites, mais ils y sont connus : des textes mentionnent en effet le « pays des Achéens » (l’Ahhiyawa) et nous apprennent que les rapports ne sont pas toujours cordiaux entre les deux peuples (le souverain hittite Toud-haliya IV eut à se plaindre des Achéens d’Atrée, ou Attarsiya). Les Achéens ont avec Chypre des relations constantes, et de là ils peuvent s’introduire en Syrie, en Phénicie et même en Égypte.

La civilisation

Des décors de vases, des fresques, des masques mortuaires nous renseignent sur l’aspect physique des Achéens. Leur profil est déjà le profil grec, leur visage est souvent dur et volontaire, plus énergique que celui des Crétois (cela est sensible surtout dans les portraits de femmes). Les hommes portent souvent la barbe (au contraire de ce que faisaient les Crétois) et la moustache ; leurs che-

veux, plats et drus, tombent par-derrière jusqu’à leurs épaules, et sur leur front descendent quelquefois des boucles. Ils sont vêtus d’une courte tunique allant à mi-cuisse et d’un manteau, simple pièce d’étoffe drapée. L’art crétois a pourtant influencé leurs bijoux et les lourds bracelets qu’ils portent au-dessus du coude.