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ménide. Plus que celui de Xerxès Ier, le long règne d’Artaxerxès Ier marque le début de la décadence de l’Empire perse.

Le legs et le souvenir

des Achéménides

C’est la fin de la dynastie perse, mais non de l’Empire. À la grande indigna-tion des Macédoniens, Alexandre se pose en successeur du roi. Ainsi, malgré eux, les Achéménides, conquérants et organisateurs de l’Orient ancien, ont préparé le cadre du monde hellénistique, dont la civilisation est déjà en germe dans l’Asie Mineure et la Phénicie, profondément hellénisées au cours du IVe s. La dynastie portée à la tête de l’Orient par un petit peuple barbare n’a pu répandre sa culture dans l’ensemble de son empire : son art monumental n’est représenté, en dehors de la Perse, que dans les palais (Suse, Babylone) et les résidences des satrapes ; l’écriture cunéiforme, à la fois syllabique et alphabétique, que l’on avait créée pour sa langue, le vieux perse, n’est guère employée en dehors des inscriptions rupestres de Perse. Au contraire, les efforts des Achéménides pour unifier leur immense domaine ont accéléré la synthèse des vieilles civilisations de l’Orient et donc facilité les progrès de la civilisation grecque, qui ne pouvait se répandre que dans un monde où les particularismes étaient en recul. Dans ces conditions, il ne restera des Achéménides que le souvenir d’une armée valeureuse, d’une conquête foudroyante et de rois tout-puissants. Le nationalisme iranien, qui triomphe définitivement de l’influence grecque avec la dynastie sassanide, ne s’y est pas trompé, et il a fait de ces souverains, qu’il ne connaissait plus que par les légendes hellénistiques, les premiers héros de l’Iran.

Textes historiques

• Inscription du palais de Cyrus à Pasargades : « Je suis Cyrus, le Roi, l’Achémé-

nide. »

• Inscription de Darios Ier au palais de Persépolis : « Je suis Darios, le Grand Roi, le Roi des rois, le Roi de nombreuses contrées, le fils d’Hystaspe, un Achéménide. Ainsi dit Darios le Roi : par la faveur d’Ahura-Mazdâ, avec le peuple perse, j’ai pris possession de ces pays qui ont pris peur de moi et m’ont apporté le tribut : Élam, Médie, Babylonie, Arabie, Assyrie, Égypte, Arménie, Cappa-doce, Sardes, Ioniens qui sont sur le continent et ceux qui sont au bord de la mer et les pays qui sont au-delà de la mer, Sagar-

tie, Parthie, Drangiane, Arie, Bactriane, Sogdiane, Chorasmie, Sattagydie, Arachosie, Sind, Gandara, Scythes, Maka... »

Sources de l’histoire des

Achéménides

• Inscriptions royales monumentales (en Perse, à Suse, Ecbatane, Van, Suez) : généralement trilingues (vieux perse, élamite, babylonien).

• Tablettes des archives administratives de Persépolis et de Suse : en élamite.

• Inscriptions hiéroglyphiques des temples et du canal Nil-mer Rouge ; papyrus démotiques.

• Livres de la Bible (Chroniques, Isaïe, Es-dras, Néhémie) : en hébreu ou en araméen.

• OEuvres littéraires grecques : d’Hérodote (Histoires), de Thucydide (Guerre du Péloponnèse), de Xénophon (Cyropédie, Anabase, Helléniques), de Diodore de Sicile (Bibliothèque historique).

G. L.

▶ Alexandre le Grand / Assyrie / Babylone / Cyrus II / Darios Ier / Grèce / Iran / Médiques (guerres)

/ Mésopotamie / Persépolis / Xerxès Ier.

✐ A. T. Olmstead, History of the Persian Empire : Achaemenid Period (Chicago, 1948).

/ R. G. Kent, Old Persian ; Grammar-Texts-Lexicon (New Haven, 1950). / R. Ghirshman, l’Iran des origines à l’islam (Payot, 1952). /

W. Culican, The Medes and Persians (Londres, 1965).

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 1

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achondroplasie

▶ CARTILAGE ET NANISME.

acides

Composés chimiques présentant un

certain nombre de propriétés com-

munes, parmi lesquelles : une saveur piquante (saveur acide) ; une action

sur les réactifs colorés en solution (par exemple, rougissement de l’hélian-thine) ; une action sur les bases telles que la soude, avec dégagement de chaleur et formation d’un sel et d’eau ; une action sur les alcools, avec formation d’esters ; une action sur certains mé-

taux, avec dégagement d’hydrogène et formation d’un sel du métal ; en outre, les solutions aqueuses de ces acides sont des électrolytes.

On classe les acides en oxacides, qui contiennent de l’oxygène, et en hydracides, qui n’en contiennent pas ; l’acide sulfurique H2SO4 est un oxacide,

l’acide chlorhydrique HCl un hydracide. À un oxacide correspond un anhydride d’acide obtenu par élimination d’eau, tel SO3, anhydride sulfurique, et un chlorure d’acide, tel CH3—COCl, chlorure d’acétyle, qui correspond à l’acide acétique CH3—COOH. On

classe aussi les acides suivant le nombre de sels qu’ils donnent avec la soude ; les acides nitrique HNO3, chlorhydrique, acétique ne donnent qu’un sel : ce sont des monoacides ; l’acide sulfurique en donne deux : c’est un biacide ; l’acide phosphorique H3PO4

en donne trois : c’est un triacide. On classe enfin les acides d’après leur

« force ».

Parmi les propriétés des acides, une surtout présente un caractère général et important : l’action sur les bases. Réciproquement, une base est définie par son action sur les acides ; d’où l’idée, déjà ancienne, de considérer une base comme le complément d’un acide (et inversement) et de chercher, pour la réaction acide-base, une interprétation de caractère général et qui traduise cette complémentarité. La théorie des ions, formulée en 1887 par le Suédois Arrhenius*, permit une telle interprétation : un acide est un corps qui libère, par dissociation de sa molécule, en solution aqueuse, des ions H+ ; une base libère de même des ions OH– ; la réaction acide-base consiste essentiellement en la formation d’eau par la réaction

Les acides diffèrent les uns des autres par leur tendance plus ou moins grande à se dissocier ; en général, un équilibre s’établit, dans la solution aqueuse d’un

acide, entre la forme moléculaire, non dissociée, et les ions, produits de dissociation :

l’acide est d’autant plus fort que, toutes choses égales d’ailleurs, l’équilibre est davantage déplacé vers la droite ; l’application de la loi d’action de masse à cet équilibre fournit la relation Ka, constante d’acidité, caractérise l’acide à température donnée ; elle varie d’un acide à l’autre proportionnellement à [H+] ; l’acide le plus fort a donc la plus grande constante d’acidité.

La chimie doit beaucoup à la théorie d’Arrhenius ; cependant, l’interprétation des propriétés des acides (et des bases) découlant d’une dissociation partielle de ceux-ci a rencontré des difficultés : on a dû, en particulier, admettre qu’un certain nombre d’acides sont complètement dissociés en solution ; il ne leur correspond donc pas de constante Ka, et leur classement devient impossible : ce sont les acides « forts », tels que HNO3, HCl, HClO4, et d’autres. Le classement ne s’applique qu’aux acides « faibles » : acides organiques en général, acides nitreux, sulfureux, carbonique, etc.

Johannes Brønsted a proposé en

1922 une théorie des acides et des bases qui, plus générale que celle d’Arrhenius, s’affranchit de ces difficultés. On appelle acide tout corps, molécule ou ion, capable de céder un proton ; on appelle base tout corps, molécule ou ion, capable de fixer un proton. En règle générale, la tendance d’un acide à céder un proton,

est limitée par celle, inverse, que possède B à fixer un proton ; cela se traduit par le schéma d’équilibre

ce qui fait de B une base, qu’on nomme conjuguée de l’acide A. L’analogie avec la définition des oxydants et des réducteurs, schématisée par

est évidente, et A B + p+ définit le couple acide-base. De même qu’une réaction effective d’oxydoréduction est toujours la combinaison de deux couples redox, une réaction effective acide-base est la combinaison de deux