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*Titre : *La Grande encyclopédie. 10, Guesde-Ingres / Larousse

*Auteur : *Larousse

*Éditeur : *Larousse (Paris)

*Date d'édition : *1974

*Type : *monographie imprimée

*Langue : * Français

*Format : *P. 5697 à 6332 : ill. en noir et en coul. ; 30 cm

*Format : *application/pdf

*Droits : *domaine public

*Identifiant : * ark:/12148/bpt6k1200521j

*Identifiant : *ISBN 2030009105

*Source : *Larousse, 2012-129431

*Relation : *Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb342941967

*Relation : * http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb35113232b

*Provenance : *bnf.fr

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Volume 10

Cet ouvrage est paru à l’origine aux Éditions Larousse en 1974 ; sa numérisation a été réalisée avec le soutien du CNL. Cette édition numérique a été spécialement recomposée par les Éditions Larousse dans le cadre d’une collaboration avec la BnF

pour la bibliothèque numérique Gallica.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 10

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Guesde (Jules)

Socialiste français (Paris 1845 - Saint-Mandé 1922).

Les années

de formation

Jules Guesde, de son vrai nom Jules Basile, est le fils d’un directeur d’établissement libre, homme de droite et catholique pratiquant, père de cinq enfants. La vie est difficile. Malgré un brillant succès au baccalauréat, il n’est pas question de poursuivre des études dans l’enseignement supérieur. Le jeune homme devient expéditionnaire-traducteur au ministère de l’Intérieur (1864).

Mais le journalisme l’attire. Pour ne pas faire tort au recrutement de l’établissement que dirige son père, il prend le nom de jeune fille de sa mère, Guesde. En 1869, il est secrétaire de rédaction au Progrès libéral de Toulouse, qu’il abandonne, avec toute la rédaction, lorsque le journal vire vers la droite. Il collabore encore à la Liberté de l’Hérault, où il réclame la représentation proportionnelle, et, dès le 1er juin 1870, aux Droits de l’homme, de Montpellier, dont il devient le directeur et où il mène la lutte contre la guerre « impérialiste et dynastique », ce qui lui vaut d’être emprisonné. Hostile à l’armistice, il se rallie à la Commune* et la soutient dans les Droits de l’homme. Poursuivi par le gouvernement de Versailles, il est condamné en juin 1871 à cinq ans de prison et 4 000 francs d’amende.

Pour échapper aux conséquences

de la condamnation, il se réfugie en Suisse, où il subit l’influence de Bakounine*, et rejoint la section juras-sienne de l’Internationale*. C’est sa phase libertaire.

Le climat de Genève lui convient mal. Il va en Italie, où il enseigne et où il se marie à la fille d’un ancien soldat de Napoléon ; il y fonde la Correspondance franco-italienne et collabore à divers journaux d’extrême gauche, dont l’Italia nuova et la Plèbe. Sa participation à l’action de l’Internationale entraîne son expulsion ; entre-temps, il a commencé à se forger sa propre conception du socialisme. Dans deux écrits composés à cette époque, l’Essai de catéchisme socialiste et De la propriété, il prend ses distances avec l’anarchisme*.

Après un nouveau séjour en Suisse, il est autorisé à rentrer en France en 1876.

Le vulgarisateur

du marxisme

Jules Guesde collabore aux Droits de l’homme, au Radical, à la Révolution française ; en 1877, il lance le premier hebdomadaire socialiste fran-

çais, l’Égalité, dont la parution sera plusieurs fois interrompue ; en 1880, il publie, avec Benoît Malon (1841-1893), un quotidien, l’Émancipation.

Condamné à six mois de prison par la cour d’assises de Moulins pour avoir attaqué Rothschild, il collabore, à sa sortie, au Citoyen, puis au Cri du peuple de Jules Vallès* et fonde en 1885 le Socialiste.

La fréquentation de jeunes intellectuels l’a convaincu de la précellence du socialisme scientifique et de l’analyse marxiste. Dans ses articles, il va s’en faire le vulgarisateur.

Son emprisonnement lui donne le

loisir nécessaire pour rédiger un Programme du socialisme révolution-

naire français et préparer une brochure, Collectivisme et Révolution.

Au IIIe Congrès ouvrier socialiste de France, tenu à Marseille en octobre 1879, les guesdistes l’emportent sur les réformistes. Le but est de « préparer la formation d’un grand parti qui puisse, le moment venu, mettre la force au service du droit ». Ce parti sort du congrès de Marseille sous le nom de Fédération du parti des travailleurs socialistes de France. Jules Guesde se rend à Londres au printemps 1880 pour y élaborer avec Marx* un programme pré-

cis, qui est adopté en novembre 1880

par le congrès du Havre. Au congrès de Saint-Étienne (1882), les sympa-thisants de Paul Brousse (1844-1912), partisans de structures fédérales, sont éliminés. La conception centraliste de Guesde l’emporte dans le parti, qui prend alors le nom de parti ouvrier de France (P. O. F.) et d’où les derniers anarchistes seront éliminés en 1891.

Entre 1882 et 1890, Guesde tient plus de douze cents réunions. Son visage de prophète ascétique, son éloquence âpre, sa parole coupante,

son don des formules frappantes lui assurent un grand ascendant sur les foules ouvrières. Mais, candidat aux élections législatives, il est trois fois battu : en août 1881, en octobre 1885

et en septembre 1889. C’est seulement le 20 août 1893 qu’il est élu député de Roubaix, dès le premier tour, par 6 879

voix contre 6 541 à l’ensemble de ses adversaires, sur 13 852 votants. Il ne sera pas réélu aux élections de 1898, battu par l’industriel Motte et écarté pour quatre ans du palais Bourbon.

Mais il retrouve son siège en 1902, 1906, 1910, 1914 et 1919.

Les grands thèmes

de Guesde

C’est sans doute au cours de la première législature où il siège au Parlement (1893-1898) que Jules Guesde exerce sur l’ensemble du mouvement socialiste le plus grand ascendant.

Le XIe Congrès du parti ouvrier de France (Paris, oct. 1893) décide que les élus à la Chambre devront se considé-

rer comme l’avant-garde du prolétariat en marche vers la conquête du pouvoir politique et défendre en toute circonstance les revendications ouvrières.

L’action syndicale n’intéresse Guesde que dans la mesure où elle permet le rassemblement des masses ouvrières et l’éveil de leur conscience. Il en va de même pour l’action coopérative, tout étant subordonné, à ses yeux, à la prise du pouvoir. La solidarité internationale des prolétaires n’exclut pas le droit et même le devoir de défendre la nation contre toute agression : « La France attaquée n’aurait pas de plus ardents défenseurs que les socialistes du parti ouvrier. »

Guesde réclame la journée de huit heures, condamne les « lois scé-

lérates », oppose le socialisme à l’anarchie, se risque (20 nov. 1894) à brosser un tableau de la future révolution collectiviste, oppose (15 et 24 juin 1896) le socialisme ouvrier au catholicisme* social d’Albert de Mun et au libéralisme bourgeois de Paul Deschanel.

Guesde et l’unité

socialiste

Jules Guesde a sans doute cru, à ce moment, qu’il arriverait à grouper dans le parti ouvrier de France tous les militants socialistes dignes de ce nom, et il a vu d’abord en Jaurès* un de ses lieutenants possibles. En fait, il s’est heurté à de très vives résistances, dues pour une part à son tempérament autoritaire, d’autre part aux tendances partiellement contradictoires des socialistes français, dispersés à ce moment en plusieurs organisations rivales.