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Le « petit médecin » devient ainsi le « comandante » de la brillante campagne de Las Villas, qui brise le régime de Batista. En 1959, à trente et un ans, le « Che » parvient à la gloire nationale et internationale ; directeur de l’Institut national de la réforme agraire (I. N. R. A.), président de la banque nationale et ministre de l’Industrie, il est la conscience de la révolution cubaine.

Au cours de ces brèves années, il fait connaître ses idées à travers quelque trois cents articles, discours, lettres et entrevues accordées à la presse. Qu’il s’agisse du budget cubain, de la stratégie révolutionnaire internationale

ou de l’élevage des bêtes à corne, le style en est polémique et pressant ; l’urgence morale de l’action ne permet pas de développer une cohérence rigoureuse, mais donne l’occasion à l’enthousiasme et à la générosité de se manifester.

« Dans un monde dominé par les

forces du mal, l’homme nouveau serait engendré par la révolution et la lutte sans merci. Si c’est une vraie révolution, on gagne ou l’on meurt. » Le

« Che » a opté pour le marxisme parce que c’est pour lui la manière de rendre

« scientifique » son honnêteté, sa gé-

nérosité et sa décision de combattre, parce que, dans la théorie et les idéaux marxistes, il trouve ce camarade, incarnation de l’« homme nouveau », meilleur et plus pur qu’aucun autre.

Le marxisme, avant d’être un système de lois économiques et sociales, est, à ses yeux, une morale révolutionnaire généreuse.

C’est pourquoi Guevara en vient à dénoncer les Soviétiques, au nom de l’éthique marxiste ; il a été auparavant éliminé, à l’été 1961, par les communistes cubains, qui dénoncent le « gau-chiste » Guevara, coupable d’avoir critiqué les causes de la crise de production et prôné l’industrialisation et la sagesse économique. D’une certaine manière, il tombe comme Trotski à l’occasion d’un débat économique semblable.

Un, deux, beaucoup

de Viêt-nam

Jusqu’en 1965, Guevara est resté révolutionnaire cubain à Cuba. À cette date, le Viêt-nam prend la priorité dans ses préoccupations : « Le Viêt-nam, qui incarne les aspirations, les espoirs du monde des peuples oubliés, est seul

[...]. On doit l’accompagner jusqu’à la victoire ou la mort. »

Renonçant à ses fonctions cubaines, le « Che » prend congé de sa famille et de ses camarades, écrivant avec humour et ironie : « Je sens de nouveau les côtes de Rossinante sous mes talons, me voilà de nouveau sur la route, l’écu au poing [...] essentiellement rien n’a changé, sauf que je suis plus

conscient, que mon marxisme est enraciné et nettoyé [...]. Laissez-moi dire, même si j’ai l’air ridicule, que le vrai révolutionnaire est guidé par un grand amour. »

Alors que les Américains parlent de sa mort, il part en secret pour le Congo et combat durant l’hiver 1965-66 avec les rebelles. Déçu, il rentre à Cuba. À

la fin de l’année, il est en Bolivie pour y créer un autre Viêt-nam.

Après une préparation minutieuse et un démarrage hâté par la nécessité, le mouvement s’amorce en mars 1967, dans les forêts du Sud-Est. Malgré les embûches et l’isolement politique, les révolutionnaires mettent le gouvernement en difficulté et l’obligent à demander l’aide militaire américaine.

Mais les guérilleros doivent ensuite se replier sur la défensive. En octobre, le

« Che » est pris dans une embuscade et exécuté.

J. M.

F Amérique latine / Bolivie / Castro / Cuba.

Che Guevara, Obra revolucionaria (Mexico, 1967 ; trad. fr. OEuvres, Maspéro, 1968 ; 4 vol.) ; Obras, 1957-1967 (Maspéro, 1970 ; 2 vol.) ; downloadModeText.vue.download 4 sur 581

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 10

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Scritti, discorsi e diari di guerriglia, 1959-1967

(Turin, (1969). / R. Vasquez Diaz, la Bolivie à l’heure du « Che » (trad. de l’espagnol, Maspéro, 1968). / P. Gavi, Che Guevara (Éd. universitaires, 1970). / M. Lowy, la Pensée de « Che »

Guevara (Maspéro, 1970). / J.-J. Nattiez, Che Guevara (Seghers, 1970). / A. Sinclair, Guevara (Londres, 1970 ; trad. fr., Seghers, 1970).

Guide (le)

F ACADÉMISME.

guide d’onde

Tube métallique de section variée permettant l’acheminement d’une onde électromagnétique de fréquence très élevée par réflexion sur les parois internes.

Aux fréquences de l’ordre de plusieurs centaines ou milliers de mégahertz, le câble coaxial ne peut plus servir qu’à établir des jonctions très courtes, de l’ordre de quelques mètres ou décimètres, en raison de l’affaiblissement exagéré des signaux. Le guide d’onde prend alors le relais de la transmission des signaux électromagné-

tiques de très haute fréquence.

L’onde

électromagnétique

Sa propagation dans le vide

Cette onde est constituée de deux vibrations vectorielles, perpendiculaires à leur direction de propagation p et perpendiculaires entre elles. Ces deux vibrations sont le champ électrique e et le champ magnétique h. Dans le vide, ces deux champs vibrent en phase, et de leur variation simultanée résulte la propagation de proche en proche d’une modification du milieu, propagation qui se fait de façon rectiligne et dans un sens dépendant de leur orientation relative. Direction et sens sont ceux d’un vecteur p, appelé vecteur de Poynting (fig. 1) et dont la valeur, qui s’exprime en watts, est égale à la valeur algé-

Par rapport à une origine des espaces O et en fonction de l’abscisse z, le long de l’axe de propagation Oz, le champ e (exprimé en volts par mètre) et le champ h (exprimé en ampères par mètre) ont respectivement pour valeur : c étant la célérité avec laquelle l’onde se propage et qui est celle du changement d’état.

Si le champ e est orienté suivant l’axe Ox et le champ h suivant l’axe Oy d’un trièdre trirectangle (Oxyz), la propagation se fera suivant le troisième axe Oz (fig. 2).

Les grandeurs e et h ne sont pas in-dépendantes l’une de l’autre, mais liées par l’intermédiaire du milieu. Le rapport est une constante Z0 indépendante du temps et de l’espace, appelée impédance d’onde et qui s’exprime en ohms :

Dans le vide, Z0 et c s’expriment en fonction des paramètres électrique et magnétique du milieu, c’est-à-dire (dans le système d’unités M. K. S. A.) la permittivité électrique

et la perméabilité magnétique

μ0 = 4π . 10– 7, par les relations et c0 = 300 000 km/s.

L’air, milieu matériel, se comporte à peu près comme le vide tant que la longueur d’onde ne devient pas trop courte. À partir de la gamme des ondes millimétriques, l’influence des constituants de l’air se manifeste. Encore faut-il que les distances parcourues soient suffisantes pour permettre un affaiblissement perceptible de l’onde.

Son comportement en présence

d’un plan conducteur

À l’intérieur d’un conducteur parfait, le champ est toujours nul. Une onde électromagnétique qui tombe perpendiculairement ou non sur un plan conducteur parfait Σ ne peut y pénétrer.

Les conditions à la surface de séparation du milieu conducteur et du milieu extérieur (vide ou air) sont telles que le champ électrique total ne peut être que perpendiculaire au plan Σ ou nul et que le champ magnétique total ne peut être que tangent au plan Σ ou nul ; le vecteur ne peut donc être que tangent à Σ ou nul (fig. 3). En un point M, l’onde réfléchie, qui prend naissance, donne avec l’onde incidente en ce point une onde totale qui vérifie les conditions aux limites énoncées. Le rayon réfléchi pr est, dans le plan d’incidence, matérialisé par la normale n en M et le rayon incident pi, et l’angle de ré-