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*Titre : *La Grande encyclopédie. 11, Initiation-Laos / Larousse

*Auteur : *Larousse

*Éditeur : *Larousse (Paris)

*Date d'édition : *1974

*Type : *monographie imprimée

*Langue : * Français

*Format : *P. 6333 à 6968 : ill. en noir et en coul. ; 30 cm

*Format : *application/pdf

*Droits : *domaine public

*Identifiant : * ark:/12148/bpt6k1200522z

*Identifiant : *ISBN 2030009113

*Source : *Larousse, 2012-129437

*Relation : *Notice d'ensemble :

http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb342941967

*Relation : * http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34562878n

*Provenance : *bnf.fr

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Volume 11

Cet ouvrage est paru à l’origine aux Éditions Larousse en 1974 ; sa numérisation a été réalisée avec le soutien du CNL. Cette édition numérique a été spécialement recomposée par les Éditions Larousse dans le cadre d’une collaboration avec la BnF

pour la bibliothèque numérique Gallica.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 11

5723

initiation

Admission à la connaissance de choses cachées, à la participation de pratiques secrètes.

Dans toutes les civilisations, l’initiation a été considérée comme une nouvelle naissance, le « commencement »

d’une autre vie.

L’initiation dans

les sociétés primitives

Les rites initiatiques pratiqués dès la préhistoire par les chasseurs, et observés encore de nos jours dans les sociétés primitives, sont ceux qui accompagnent tout changement d’âge, de place, de situation et d’état, d’où le nom de rites de passage qui leur est donné par les sociologues et les ethnologues. Leurs cérémonies sont symbolisées, d’ailleurs, par des passages matériels, comme la traversée d’une rivière, l’entrée dans une caverne sacrée ou dans un espace interdit aux profanes, etc. En général, ces rites comportent trois stades successifs : la séparation des néophytes, leur attente à l’écart du groupe tribal, leur agrégation à un nouvel état.

On doit distinguer cependant ces

« rites de passage » des « rites magiques » des initiations des medicine-men, des chamans, des féticheurs et des sorciers. Les uns s’appliquent à un groupe social ou à une classe d’âge, tandis que les autres sont destinés à des individus et réservés à des « techniciens » qui ont subi déjà les épreuves d’un apprentissage, souvent long et pénible. Les « rites de passage » sont principalement purificateurs ou « ca-thartiques ». Au contraire, les rites magiques comportent généralement

des transgressions de « tabous », car ils ont pour but de conquérir la puissance, toujours redoutable, qui résulte de ces transgressions, selon les croyances primitives. (V. initiation [cérémonies d’].) L’initiation dans

les sociétés antiques

Les mystères de Déméter, issus de la tradition égyptienne isiaque, célébrés à Éleusis pendant près d’un millénaire, depuis le VIe s. av. J.-C. jusqu’au règne de Théodose (395 apr. J.-C.), peuvent, par leur longue durée comme par

leur rayonnement dans la civilisation gréco-romaine, être pris pour type de l’initiation dans les sociétés antiques.

Le nom générique grec du candidat à l’initiation était mystês, d’où le fran-

çais « myste », et l’on distinguait deux degrés dans l’accession aux mystères : l’initiation aux « petits mystères », ou myêsis, et l’initiation aux « grands mystères », ou epopteia. Les cérémonies comprenaient quatre parties essentielles : la purification (catharsis), les sacrifices rituels (systasis), l’initiation (teletê) et l’époptie (epopteia). La première, à Éleusis comme à Samothrace, où elle s’accompagnait d’une confession des fautes commises, comportait des observances diététiques et des ablutions rituelles. La deuxième partie se composait de processions, de danses et de chants sacrés. La troisième et la quatrième partie de l’initiation se dé-

roulaient pendant la nuit. Leurs rites étaient marqués par des spectacles ou des actes (drômena), par le dévoilement d’objets saints (deiknymena) et par des invocations (legomena). Le drame mystique de Déméter-Éleusinienne était le thème des représentations mimiques et symboliques dont les prêtres et les prêtresses étaient les acteurs. On y célébrait les noces sa-crées du hiérophante avec la prêtresse qui incarnait la déesse. Le dévoilement et l’exhibition des objets saints (hiera aporrêta) étaient les fonctions du hiérophante, d’où son nom (ho hiera phainôn, « celui qui montre les choses sacrées »). Il s’agissait soit d’attributs symboliques de la divinité, soit de statues mystérieuses dont aucune description n’est connue. Les principaux offi-ciants étaient le hiérophante, toujours choisi dans la famille éleusinienne des Eumolpides et nommé à vie ; le da-doukhos, ou « porteur de torche », de la famille des Kerykes, nommé à vie ; le hierokêryx, ou héraut sacré ; la grande prêtresse de Déméter, de la famille des Philleides, qui résidait dans l’enceinte du temple. Les petits mystères étaient célébrés au printemps à Athènes ; les grands, à Éleusis, où ils duraient plusieurs jours.

Des peines rigoureuses, la mort et la confiscation des biens, étaient les sanctions de toute divulgation des mystères. En raison du silence des initiés antiques, les historiens modernes, malgré des recherches considérables, n’ont pu résoudre les nombreux problèmes

que pose encore l’enseignement ésoté-

rique d’Éleusis.

L’initiation dans

les sociétés modernes

Le compagnonnage* et la franc-ma-

çonnerie* constituent, en Occident, les deux principales organisations initiatiques des temps modernes. L’initiation, qu’elle soit ancienne ou moderne, présente des caractères constants : elle ne consiste jamais en l’exposé dogmatique d’une doctrine ; ses moyens sont toujours rituels et symboliques ; elle compte, le plus souvent, trois temps dans ses opérations : des épreuves destinées à la purification des néophytes précèdent des rites ayant pour but leur illumination et leur réintégration dans un état désormais différent de celui de leur naissance « naturelle » et

« profane ».

R. A.

J. H. Lepper, The Famous Secret Societies (Londres, 1932 ; trad. fr. les Sociétés secrètes de l’Antiquité à nos jours, Payot, 1933). / S. Hutin, les Sociétés secrètes (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1952 ; 7e éd., 1970). / H. Deschamps, les Religions de l’Afrique noire (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1954 ; 4e éd., 1970). / R. Alleau, les Sociétés secrètes (Éd. Planète, 1963).

initiation

(cérémonies d’)

Ensemble des rites qu’un individu est obligé de subir pour passer au sein d’un groupe d’un statut à un autre.

Généralités

Les cérémonies d’initiation, pratiquées par la majorité des sociétés dites « primitives », sont souvent nommées par les anthropologues cérémonies puber-taires. Elles ne se situent, cependant, pas obligatoirement à l’âge de la puberté biologique, cela fréquemment pour des raisons d’ordre pratique : on attend qu’il y ait un nombre suffisant de jeunes gens à initier ; le délai né-

cessaire à des préparatifs coûteux peut durer plusieurs années. Ruth Benedict propose, en conséquence, d’abandonner cette dénomination, à moins de considérer qu’il s’agit d’une « puberté

sociale » (dans la mesure où l’initiation conditionne l’accès à une qualité de membre à part entière — responsable, reconnu — du groupe). A. Van Gennep intègre les rituels d’initiation à la notion plus vaste de « rites de passage », ce terme connotant l’idée de transition d’un état à un autre : ici, de l’enfant à l’adulte.