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neront l’influence alternée des forces de droite et de gauche. Depuis 1964

(rencontre de La Celle-Saint-Cloud), le Laos est pratiquement partagé entre deux tendances : la droite, appuyée sur l’aide américaine, avec Vientiane pour capitale ; le Pathet Lao, pro-nord-vietnamien, contrôlant le Nord et les Hauts Plateaux. Les développements du conflit, son extension au Cambodge (1970) contraignent le Laos à prendre une part toujours plus active à une guerre qui, au moins sur le papier, se

termine en 1973 sans que les problèmes politiques essentiels aient été réglés.

J. B.

F Birmanie / Cambodge / Indochine / Thaïlande

/ Viêt-nam.

P. Le Boulanger, Histoire du Laos français (Plon, 1931). / M. Colani, Mégalithes du Haut Laos (Éd. d’art et d’histoire, 1936). / M. Vira-vong, History of Laos (Washington, 1957).

/ P. S. Duke, les Relations entre la France et la Thaïlande au XIXe siècle (Bangkok, 1962). /

B. P. Lafont, Bibliographie du Laos (A. Maisonneuve, 1964). / D. G. E. Hall, A History of South East Asia (New York, 1968).

L’art du Laos

Le Laos a conservé des vestiges des deux cultures protohistoriques indochinoises (Ve-IIe s. av. J.-C.) ; la civilisation mégalithique a laissé des dolmens, des menhirs et les grands vases en pierre de la plaine des Jarres ; la civilisation dongsonienne est surtout connue par les tambours de bronze.

À l’époque historique, le royaume du Cambodge* occupa le sud du pays, où s’élèvent encore des monuments khmers (région de Bassac, Vat Phu).

Lorsque, au milieu du XIVe s., le roi Fa Ngum fonda le royaume laotien du Lan Xang en réunissant les principautés de downloadModeText.vue.download 576 sur 577

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 11

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Luang Prabang et de Vientiane, il existait, dans les pays voisins, Cambodge, Thaïlande et Birmanie, des traditions artistiques anciennes et brillantes. L’art lao doit beaucoup à ces traditions, mais il serait injuste de contester son originalité et, surtout, de le considérer comme une école provinciale de l’art siamois.

Pour le nouveau royaume, qui professait le bouddhisme* theravādin, la culture du royaume thaïlandais de Sukhothai pouvait apparaître comme un modèle. Cependant, la civilisation khmère était toujours brillante. Quant à l’influence birmane, elle s’est surtout exercée par l’intermédiaire du

royaume du Lan Na (nord de la Thaïlande, capitale Chieng-Mai).

Bien des monastères lao ont été fondés aux XVe et XVIe s., mais aucun sanctuaire ne remonte à une date aussi haute et il n’en est guère qui soient antérieurs au XIXe s.

Edifiés en bois et en maçonnerie légère, ils ont mal résisté au temps. Au Nord, dans le Trân Ninh et le pays de Luang Prabang, un immense toit en bâtière aux pentes incurvées couvre les sanctuaires à nef simple ou triple. Dans le Sud, les édifices sont plus élevés ; le plan comprend parfois un bascôté et une galerie, couverts par un toit en appentis.

Des chapelles voûtées en berceau brisé accompagnent les sanctuaires. Des bibliothèques apparaissent comme des sanctuaires en réduction, édifiés sur un soubassement élevé. Dans la cour des monastères s’élèvent des stūpa, désignés sous le nom de that. Ils sont de types variés ; le that laotien le plus caractéristique comprend un bulbe galbé reposant sur un soubassement mouluré. Le That Luang de Vientiane est un énorme stūpa élevé au XVIe s.

Sur les murs des sanctuaires et des that, on appliquait un décor modelé dans le stuc et rehaussé de fragments émaillés. Au-dessus des baies, les artistes ont figuré des animaux affrontés, des fleurs ou des architectures. Actuellement, le stuc est abandonné pour le ciment, modelé quelquefois en bas relief.

Le bois sculpté entre pour une part importante dans la décoration des édifices.

Les toits en bâtière abritent de grands frontons triangulaires sculptés. Les bords du toit reposent sur d’élégantes consoles en forme de serpents ou d’oiseaux. Sur les vantaux sont figurées des divinités protectrices auréolées d’un nimbe flamboyant.

Des incrustations de plomb émaillé ponctuent de couleurs vives le bois doré.

À l’intérieur des sanctuaires et sous les porches, les murs ont parfois reçu une décoration peinte représentant des scènes bouddhiques. À Luang Prabang, on continue à orner les murs de peintures au po-choir, or sur fond rouge ou noir.

Dans les sanctuaires, sur les autels, entourés d’un riche mobilier en bois sculpté,

on accumule les statues du Bouddha.

L’influence khmère est sensible sur les anciennes images lao en pierre et sur certains reliefs rupestres de la région de Vientiane. Le Pra Bang, image très vénérée du Bouddha, fut apporté du Cambodge au XIVe s. Bien des artistes se sont inspirés de cette statue, qui représente le Bouddha debout, esquissant le geste qui rassure.

Les écoles thaïlandaises de Sukhothai, du Lan Na ont fourni, elles aussi, des modèles, mais ceux-ci n’ont jamais été copiés servilement. Quelques images du Bouddha marchant, aux lignes élégantes, sont d’un art très raffiné. Certaines statues, aux yeux incrustés de nacre ou d’argent, au nez busqué en bec d’aigle, ont beaucoup de noblesse. Quelques images sont en bois doré, mais les plus belles effigies sont en bronze sombre d’un admirable poli. Les artistes ont poussé très loin la stylisation des images du Bouddha ; en épurant les lignes, ils ont cherché à donner l’impression d’un corps dégagé de la matière. En effet, l’art lao obéit traditionnellement à deux tendances : la recherche des lignes sobres et pures et le goût pour une riche décoration, animée de figures mythiques et chatoyante d’ors et d’émaux.

M. G.

F Birmanie / Cambodge / Dông Son / Thaïlande.

H. Parmentier, l’Art du Laos (A. Maisonneuve, 1955 ; 2 vol.). / H. Marchal, « Art décoratif au Laos » dans Arts asiatiques, t. IX (P. U. F., 1964).

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