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En 1883, de nouveaux objets de l’Astrolabe sont recueillis par le lieutenant de vaisseau Bénier. En 1958, la plongée sous-marine permet de récupérer de nouvelles pièces, dont une ancre. L’année suivante, Haroun Tazieff retire trois canons de l’épave, toujours l’Astrolabe. Il faut attendre 1962 pour qu’un Néo-Zélandais, Reece Discombe, dé-

couvre enfin, dans une faille du récif-barrière, les vestiges de la Boussole. Ceux-ci seront identifiés en 1964 par une mission de la Marine nationale placée sous la direction du capitaine de corvette Brosset et du capitaine de vaisseau de Brossard : pour ce dernier, les circonstances du naufrage n’ont pas permis à certains survivants, dont La Pérouse, de gagner le rivage ; le navire aurait littéralement « éclaté » au contact des récifs, au cours d’une tempête.

S. L.

La Pérouse, Voyage autour du monde (Éd.

du Carrefour, 1929). / P. Fleuriot de Langle, la Tragique Expédition de La Pérouse et Langle (Hachette, 1954). / M. R. de Brossard, Rendez-vous avec La Pérouse à Vanikoro (Éd. France-Empire, 1964).

Lapin

Mammifère rongeur dont la race sauvage, ou Lapin de garenne, est à l’origine du Lapin domestique.

Le Lapin est exploité principalement pour la production de la viande ; sa peau demeure un sous-produit inégalement utilisé pour la fourrure. La production du poil est le fait d’élevages spécialisés utilisant des races angoras : les animaux sont régulièrement épilés tous les 90 à 100 jours et donnent une production annuelle de 400 g dans les meilleurs cas.

Spéculation secondaire, visant à

satisfaire la consommation familiale, ou activité d’amateur, la production du Lapin reste mal connue techniquement et économiquement. La France

est de loin le premier producteur mondial, avec un tonnage annuel attei-

gnant 300 000 t et une consommation annuelle par habitant de 6 kg ; l’Italie, au second rang, vient loin derrière, avec une consommation annuelle par habitant de 1,17 kg. La France et divers pays d’Europe occidentale importent plusieurs milliers de tonnes chaque année en provenance de la Chine populaire, de la Pologne et de l’Europe centrale.

Le centre-ouest du territoire français compte pour 50 p. 100 de la production, deux départements, les Deux-Sèvres et le Loiret, se détachant devant la Vienne et l’Eure-et-Loir. La mise en marché de cette production, qui dépasse en valeur celle de l’oeuf de consommation, du Cheval ou du Mouton, garde un caractère saisonnier marqué : les apports sont importants en septembre et en octobre, réduits en avril et en mai ; de ce fait, les variations des cours sont notables, de l’ordre de 2 F au kilo.

Depuis 1969, la production du Lapin est en pleine évolution et tend à sortir de son cadre traditionnel. Les modifications des structures du commerce qui ont entraîné l’accroissement de la demande d’un produit standard ont

amené la création d’unités de production parfois spécialisées, puisqu’on commence à distinguer des élevages d’engraissement regroupant des lapereaux sevrés en provenance d’un ensemble d’élevages « naisseurs ». Ce mouvement est mesuré par le développement de la consommation d’aliments downloadModeText.vue.download 3 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 12

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industriels, qui a quintuplé de 1960 à 1970. Toutefois, sur le plan technique, la production ne va pas sans aléas, et, parallèlement, on assiste au développement des travaux de recherche.

Alors que le Lapin sauvage a une

activité sexuelle saisonnière, le Lapin domestique peut se reproduire toute l’année, avec moins de facilité toutefois en automne. Selon la race et le mode d’élevage, les reproducteurs sont utilisés vers l’âge de 5 à 8 mois, les sujets de petite race étant les plus

précoces. L’ovulation est provoquée par la saillie. La lapine est présentée au mâle — un mâle pouvant suffire au service de dix femelles — dès que les jeunes lapereaux sont sevrés, à l’âge de 6 à 8 semaines dans les modes

d’élevage traditionnels. En élevage intensif, elle peut être saillie dès la mise bas, mais on obtient un maximum de fertilité en respectant un intervalle de 10 jours entre la mise bas et la saillie.

La gestation dure de 30 à 32 jours.

Dans les bons élevages, il est possible d’obtenir 50 lapereaux sevrés par mère et par an (8 portées de 6 ou 7 sujets sevrés pour 7 ou 8 nés) ; ce chiffre est deux fois supérieur à celui qui est obtenu en élevage traditionnel.

Ces rythmes intensifs nécessitent un sevrage précoce, qui est possible dès que les lapereaux ont 3 semaines ou atteignent un poids de 350 g, mais qui se pratique surtout entre 24 et 28 jours d’âge ; les lapines sont réformées en moyenne au bout de 2 ans de production.

Des essais d’élevage en colonie,

un mâle et dix femelles séjournant en permanence dans une même cage, ont été tentés en vue d’accroître au maximum le rythme de reproduction et de simplifier la conduite de l’élevage, mais ils nécessitent de nombreuses mises au point quant à la sélection des sujets et à l’habitat.

Les jeunes, une fois sevrés, sont engraissés par portées ou regroupés dans des locaux distincts de la maternité.

Le consommateur demande un

Lapin de 1 200 à 1 500 g, ce qui, pour un rendement à l’abattage de 55 à

60 p. 100, représente un poids vif de 2

à 2,5 kg, alors que le poids d’un lapin adulte de race moyenne est de 4,5 à 5,5 kg. Ce poids marchand est obtenu à partir de 10 semaines.

En élevage rationnel, les Lapins

sont élevés en cages grillagées (fil galvanisé de 1,8 mm de diamètre ;

mailles de 12,5 × 25 mm). Des dimensions de 100 × 70 cm suffisent pour une lapine et sa portée ; la densité des lapereaux à l’engrais ne doit pas

dépasser 10 au mètre carré. Cet habitat réduit au minimum la main-d’oeuvre de nettoyage.

Les cages sont munies d’abreu-

voirs automatiques, d’une mangeoire et d’un nid de mise bas accroché

à l’extérieur, qui est une caisse de 60 × 30 × 30 cm comportant une li-tière où la lapine établit son nid. Une conduite intensive de l’élevage nécessite que les cages soient placées dans un local bien isolé, chauffé, ventilé, où température et humidité peuvent être contrôlées.

L’alimentation traditionnelle est à base de fourrages, de légumes et de sous-produits de la ferme : elle ne pose guère de problèmes, mais ne permet pas des rythmes de production et des croissances élevés. L’alimentation rationnelle fait appel aux céréales, en particulier à l’avoine, au son (pour l’apport énergétique), aux tourteaux, à la farine de luzerne déshydratée pour l’apport azoté, un taux de 15 à 17 p. 100 de protéine étant recherché.

La cellulose, souvent consommée en grande quantité avec les fourrages, est peu digérée et peut être réduite, en alimentation intensive, jusqu’au taux de 10 à 13 p. 100 (cellulose brute) pour les mères allaitantes, mais elle demeure un lest indispensable pour un bon travail mécanique du tube

digestif.

La physiologie digestive du Lapin

est dominée par le phénomène de

coprophagie, ou caecotrophie : les aliments séjournent plusieurs heures dans le caecum et donnent des chapelets de crottes molles ingérées par l’animal, qui les prélève à leur sortie de l’anus ; une seconde digestion, fort différente de la première, donne des crottes dures, éliminées sous forme d’excréments. Comme pour les Ruminants, mais à un moindre degré,

ce processus contribue à l’enrichissement de l’alimentation en acides aminés et en vitamines du groupe B, mais il est très inégal, ce qui explique la définition imprécise des besoins alimentaires.

L’industrie offre des aliments complets en granulés durs de 2,5 à 5 mm de diamètre ; certains fabricants pro-