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pluie

Précipitations liquides sous forme de particules d’eau.

Formation de la pluie

La pluie fine (bruine) est faite de petites gouttes (0,1 mm de diamètre). La pluie proprement dite résulte de la chute de gouttes dont le diamètre est supérieur à 0,5 mm. Elle est issue de nuages à fort développement vertical. Le passage de l’eau du nuage à l’eau de pluie n’est pas un processus simple et parfaitement connu. C’est en 1933 seulement que le météorologue Tor Bergeron a proposé un mécanisme cohérent de

l’accroissement des gouttelettes d’eau du nuage (pour la plupart de diamètre inférieur à 5 μ) en gouttes de pluie.

Deux situations sont possibles. La première est celle du nuage qui connaît, au moins pour une partie de sa masse, des températures inférieures à 0 °C. Celui-ci comprend alors des cristaux de glace et des gouttelettes d’eau en surfusion.

Ce sont les particules de glace qui s’accroissent au détriment des gouttelettes et qui tombent en neige, puis, aux plus bas niveaux (températures supérieures à 0 °C), en pluie. D’ailleurs, avant l’arrivée au sol, il y a grossissement par coalescence de certaines gouttes au détriment des autres. Il n’est pas néces-

saire que la partie la plus froide d’un nuage soit à une température inférieure à 0 °C pour qu’il y ait pluie. Certains cumulus en air chaud tropical donnent de fortes précipitations. On pense que ce sont de très gros noyaux de sel hy-groscopiques (sel marin par exemple) qui permettent alors le déclenchement des pluies.

Une véritable zonation des processus pluviométriques semble finalement se dessiner : pluies issues de nuages froids aux hautes et moyennes latitudes, pluies issues de nuages chauds sous les tropiques humides. Il convient, toutefois, de nuancer. De grosses averses orageuses résultent, en effet, aux basses latitudes, de la montée de cumulo-nimbus jusqu’à 10 km d’altitude et, par conséquent, de la présence de particules de glace. D’un autre côté, aux latitudes moyennes, la bruine tombe de nuages aux températures

supérieures à 0 °C.

Mesure et représentation

de la pluie

La pluie se mesure au pluviomètre (tranches d’eau tombées obtenues

et exprimées en millimètres). C’est l’addition des mesures successives qui aboutit aux enregistrements (totaux) vrais, quotidiens, mensuels et annuels, ainsi qu’aux moyennes quotidiennes, mensuelles et annuelles. Lorsqu’on ne dispose pas d’un observateur permanent (deux relevés au pluviomètre par jour ou un relevé par 24 heures), on utilise un pluviomètre totalisateur. Le pluviomètre enregistreur révèle, pour sa part, l’évolution des pluies à travers la journée. Les difficultés de la mesure des pluies sont multiples et résultent de l’évaporation, du débordement éventuel de l’eau hors du récipient récepteur, de mouvements tourbillonnaires au moment des averses ou même de la destruction pure et simple de l’appareillage (cyclones tropicaux). Il est une autre difficulté qui résulte des précipitations mixtes, pluie et neige.

Les mesures traitées (hauteurs

d’eau) aboutissent à divers documents : tableaux de valeurs, graphiques, cartes, parmi lesquelles les cartes d’isohyètes (courbes d’égales précipitations). À

côté des hauteurs d’eau exprimant des

périodes données (jour, mois, année), downloadModeText.vue.download 5 sur 651

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16

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on comptabilise le nombre de jours de pluie (dont la définition n’est d’ailleurs pas la même partout : pour les Américains, le jour de pluie correspond à une chute de 0,2 mm d’eau environ ; pour la Météorologie française, la chute doit être, par 24 heures, de 0,1 mm minimum. Ces divergences viennent de la diversité des systèmes de mesure en usage.

Répartition et rythmes

pluviométriques à

la surface du globe

Ce qui suit concerne plus ou moins (sauf aux basses latitudes) la pluie et la neige*.

Les hauteurs moyennes

y Pluies et latitudes. Si l’on met à part les régions polaires (neige), des pluies substantielles se présentent aux latitudes moyennes : de 500 à 1 000 mm (v. climat). Mais elles se manifestent surtout, par-delà la zone des déserts, aux latitudes intertropicales. Malgré une répartition discontinue, des aires considérables y subissent des hauteurs d’eau moyennes annuelles de l’ordre de 1 à 2 m, certains points dépassant très largement ces valeurs.

y Pluies et facteurs géographiques.

Les facteurs géographiques intro-

duisent une certaine azonalité dans le schéma zonal voulu par les facteurs cosmiques et planétaires. Les moussons imposent à l’Asie méridionale et à l’Asie orientale de fortes pré-

cipitations à la latitude des déserts (Inde, Indochine, Chine, etc.). Ce sont par ailleurs les régions continentales les mieux exposées aux flux océaniques humides qui connaissent les totaux les plus appréciables. Aux latitudes moyennes, les vents océaniques apportent beaucoup d’eau sur les reliefs de la Colombie britannique, du Washington, de l’Oregon, sur les reliefs favorables de l’Europe

de l’Ouest aussi. Cela reste valable, avec accentuation du processus, aux plus basses latitudes. Les montagnes de la Colombie pacifique (région du Chocó) reçoivent environ 10 m d’eau par an. Au pied de l’Himālaya, dans l’Assam, Tcherrapoundji enregistre près de 12 m d’eau. Bien des points de l’archipel malais ont plus de 6 m d’eau, des totaux de plus de 4 m demeurant le fait des côtes antillaises

« au vent » (alors que les côtes « sous le vent » sont beaucoup plus sèches).

D’une façon générale, d’ailleurs, le relief impose les effets classiques de l’exposition et aussi de l’altitude. De ce dernier point de vue, la question qui se pose est celle de savoir jusqu’à quel niveau il accroît l’importance des précipitations. Afin de rester dans un schéma pluviométrique, envisageons le cas des reliefs tropicaux. L’optimum pluviométrique (jusqu’auquel les pluies augmentent et au-delà duquel elles régressent brutalement) est variable selon les lieux, les expositions et les saisons. Les 800 m d’altitude qu’on a assignés à Java, les 700 m attribués aux îles Hawaii sont fort généraux et très problématiques. Il semble qu’aux Antilles les pluies s’accroissent au moins jusqu’à 1 500 m.

Les rythmes

y Rythmes saisonniers. Tout comme les totaux, les rythmes saisonniers résultent des dispositions zonales, auxquelles se surimposent les dispositions azonales. L’esquisse pluviométrique zonale est assez bien respectée, sur certaines longitudes du moins (v. climat), dans les régions chaudes.

Aux latitudes tempérées chaudes, le climat « méditerranéen » comporte des pluies d’hiver et de changements de saison, l’été étant sec ; sous les tropiques humides, le climat à deux saisons (climat tropical) offre des pluies d’été, tandis qu’aux très basses latitudes la tendance est à une pluviosité étalée sur l’ensemble de l’année.

Quant à l’azonalité, elle intervient non seulement aux latitudes tempé-

rées (tendances océaniques à pluies maximales en hiver et continentales à maximum en été), mais aussi aux latitudes intertropicales. Contraire-

ment au schéma classique qui veut que deux exaltations pluviométriques interviennent sous l’équateur, Ma-naus et Belém, en Amazonie, n’ont qu’une seule exaltation. Si Cayenne, très proche également de l’équateur, a effectivement deux périodes de

pluies, elle enregistre cependant en septembre-octobre une authentique phase de sécheresse qui n’est pas conforme au schéma théorique zonal.