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La gloire de Plutarque est aujourd’hui atténuée : on est surtout sensible à sa sympathie pour tout ce qui est humain et à son talent de conteur.

A. M.-B.

R. Hirzel, Plutarch (Leipzig, 1912). / B. Lat-zarus, les Idées religieuses de Plutarque (Leroux, 1921). / N. J. Barbu, les Procédés de la peinture des caractères et la vérité historique dans les biographies de Plutarque (Nizet et Bastard, 1934). / G. Soury, la Démonologie de Plutarque (Les Belles Lettres, 1942). / S. Mallinger, les Secrets ésotériques dans Plutarque (Niclaus, 1946). / K. Ziegler, Plutarchos von Chaironeia (Stuttgart, 1949). / M. A. Levi, Plutarco e il V secolo (Milan, 1955). / H. Mounard, la Psychologie de Plutarque (thèse, Paris, 1960). / R. Fla-celière, Sagesse de Plutarque (P. U. F., 1964). /

R. Aulotte, Amyot et Plutarque. La tradition des

« Moralia » au XVIe siècle (Droz, Genève, 1965) ; Plutarque en France au XVIe siècle (Klincksieck, 1971). / F. Fuhrmann, les Images de Plutarque (Klincksieck, 1966). / D. Babut, Plutarque et le stoïcisme (P. U. F., 1970).

plutonium

Élément artificiel, de numéro atomique 94, faisant partie de la famille des transuraniens (symb. Pu).

Le plutonium a été isolé au labo-

ratoire de Berkeley (États-Unis) par Seaborg et son équipe, qui découvrirent son isotope 238, obtenu en bombardant de l’uranium par des deutons, en août 1942. C’est à Hanford (Washington) que les Américains construisirent leur première usine de plutonium.

Glenn Théodore Seaborg Chimiste américain (Ishpeming, Michigan, 1912). En collaboration avec Edwin Matti-son McMillan, il découvrit en 1941 le plutonium, dont il étudia les propriétés. Puis il obtint l’américium et le curium (1945), le berkélium et le californium (1950). Prix Nobel de chimie (avec McMillan) en 1951.

Propriétés et isotopes

Le plutonium est un métal gris clair qui présente six variétés allotropiques et dont la masse volumique est comprise entre 15,9 et 19,8 g/cm 3.

On connaît une quinzaine d’isotopes du plutonium, dont les nombres de masse sont compris entre 232 et 246.

Tous ces isotopes sont artificiels, et pourtant G. T. Seaborg et son équipe ont réussi à mettre en évidence, au début de 1971, l’existence du Pu244

naturel (période de 82,8 millions d’an-nées) en traitant 8,5 kg de bastnaésite pure obtenue à partir d’un minerai de fluocarbonate de terres rares.

L’isotope le plus important est

le Pu239, dont la période est de

24 000 ans ; il est émetteur d’un rayonnement alpha (énergie, 5 MeV ; por-tée dans l’air, 3,5 cm). Le Pu239 et le Pu241 (T = 14 ans) sont des matières fissiles ; le Pu240 (6 580 ans) est fertile : il permet de produire le Pu241.

Le plutonium — dont la valence est 4 ou 6 — fond à 1 593 °C ; il s’oxyde dans l’air humide en donnant PuO et PuO2. Il est attaqué par les acides sulfurique et chlorhydrique, mais non par l’acide nitrique.

Fabrication et usages du

plutonium

Plutonium 239

Le principe de fabrication est le suivant.

On part de l’uranium naturel, que l’on soumet dans un réacteur nucléaire à un flux de neutrons ; l’isotope 238

(proportion 99,3 p. 100) se transforme en U 239 ; cet isotope est radioactif : par émission bêta, il se transforme en neptunium 239, lequel est également radioactif, et se transforme finalement en plutonium 239 :

On sépare le plutonium de l’uranium par des traitements chimiques délicats.

Le plutonium 239 sert à fabriquer des bombes de fission ; la bombe de Nagasaki ainsi que nos engins de première génération transportés par des « Mirage IV » étaient au plutonium 239.

Sur le plan des applications civiles, cet élément constitue le meilleur combustible fissile pour alimenter les réacteurs surrégénérateurs à neutrons rapides, dans lesquels on utilise la conversion intégrale de l’uranium 238.

Les développements effectués dans le domaine des réacteurs surrégénérateurs à neutrons rapides n’ont pas encore atteint (à la fin de 1972) le degré de maturité technologique suffisant en vue de leur utilisation sur le plan industriel.

En France, des études ont été faites à Cadarache (Rapsodie, Phénix), et l’on prévoit la mise en service des premiers réacteurs rapides vers 1980.

Plutonium 238

Le plutonium 238 — obtenu par irradiation du neptunium 237 — est utilisé comme source de neutrons et de rayons alpha dans des appareils de prospection géologique et comme source d’énergie pour certains types de pompes ou de simulateurs cardiaques et dans les générateurs isotopiques.

Il existe en France deux usines de fabrication de plutonium : Marcoule et le cap de La Hague. Le centre de Marcoule (UP1) comprend deux réacteurs G2 et G3, qui totalisent une puissance électrique de 80 MW, et une usine chimique traite l’uranium irradié dans ces deux réacteurs. Le centre de La Hague (UP2) traite les combustibles irradiés dans les centrales de l’E. D. F.

du Val de Loire.

Il est difficile d’évaluer avec pré-

cision la production de plutonium sur le plan national, de même que sur le plan mondial, les chiffres étant tenus secrets ; on admet qu’un réacteur plutonigène fournit approximativement 1 g de Pu par jour et par mégawatt de puissance thermique.

Dangers du plutonium

Le plutonium est très toxique ; son activité est environ 1 000 fois supé-

rieure à celle de l’uranium très enrichi (90 p. 100) et 100 000 fois supérieure à celle de l’uranium naturel, il n’est pratiquement pas absorbé par voie digestive, mais par voie pulmonaire. Les normes de sécurité sont de 2.10– 12 Ci, soit 3.10– 8 mg par mètre cube d’air, la quantité admissible dans l’organisme devant être inférieure à 10– 6 g.

Aux dangers proprement nucléaires il faut ajouter les risques d’incendie ; c’est pourquoi il faut, quand on mani-downloadModeText.vue.download 7 sur 651

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16

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pule le plutonium sous forme pulvérulente, opérer dans des boîtes à gants en atmosphère d’argon.

Ph. R.

F Nucléaire (énergie).

pneumatique

Bandage déformable et élastique que l’on fixe à la jante des roues de certains véhicules et qui protège, en l’enveloppant, une chambre à air indépendante ou non. (On dit aussi enveloppe et pneu.)

À l’état gonflé et lorsqu’il équipe un véhicule, un pneumatique est appelé à assurer la liaison entre ce véhicule et le sol. De ce fait, il joue :

— un rôle prépondérant dans la transmission des efforts longitudinaux (moteurs ou freineurs) ;

— un rôle important dans la trans-

mission des efforts latéraux (guidage, notamment en virage) ;

— un rôle non négligeable dans la qualité de la sustentation des efforts verticaux (confort).

Historique

L’inventeur du pneumatique est l’Écossais Robert William Thomson (1822-1873). Le 10 décembre 1845, il déposa le brevet anglais no 10990 qui concernait l’usage de supports élastiques appliqués « autour des roues d’une voiture afin de diminuer la puissance nécessaire pour le tirer, pour rendre le mouvement plus doux et diminuer le bruit qu’elles font en roulant [...] ». Le pneumatique de Thomson se compo-sait d’une chambre à air enfermée dans un étui en toile, gonflée au moyen d’un tuyau traversant la jante et muni d’un bouchon à vis étanche à l’air. La protection et la résistance à l’usure étaient assurées par une enveloppe en cuir ou en caoutchouc entoilé. Cette invention n’eut aucun succès et sombra dans l’indifférence et l’oubli.