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Le pneumatique fut « réinventé »

beaucoup plus tard par un vétérinaire de Belfast, John Boyd Dunlop (1840-1921), qui, sans avoir eu connaissance des travaux de Thomson, déposa en 1888 un brevet décrivant un tube creux gonflé, protégé par une toile recouverte de caoutchouc collée à la jante de la roue. L’invention de J. B. Dunlop connut des applications dans le domaine de la bicyclette. Cependant, son développement fut freiné par la difficulté et la longueur des réparations. En 1891, les frères André (1853-1931) et Edouard (1859-1940) Michelin déposèrent le brevet du pneu démontable et, en 1895, ils équipèrent de pneumatiques une voilure automobile, l’Éclair, qui participa à la course Paris-Bordeaux.

Description

Trois grandes zones peuvent être distinguées dans un pneumatique.

y La bande de roulement est la partie qui entre en contact avec le sol quand le pneu roule. Elle comporte généra-

lement des sculptures dont la forme varie non seulement d’une marque

commerciale à une autre, mais également en fonction de l’utilisation prévue.

y La carcasse, composée d’une ou

de plusieurs nappes de câbles noyés dans du caoutchouc, a pour mission principale de supporter les effets de la pression de gonflage. De sa résistance dépend en grande partie la capacité du pneumatique à supporter la charge du véhicule qu’il équipe.

y L’accrochage (ou bourrelet, ou

talon) est la partie du pneumatique qui assure sa fixation sur la jante. Pour remplir convenablement sa mission, elle doit être douée d’une certaine rigidité, qui lui est conférée par la présence d’une tringle d’acier.

Pris dans son ensemble, un pneumatique peut être considéré comme étant un assemblage de matériaux à très haute élasticité, appelés mélanges en terme de métier et dont les constituants de base sont les caoutchoucs (naturels ou de synthèse), et de matériaux très faiblement déformables, qui sont en général des câbles, des fils ou des feuillards (ceux-ci étant parfois utilisés dans les tringles).

Désignation courante des

pneumatiques

Outre le nom de leur fabricant ou celui de la firme qui les commercialise, les pneumatiques portent généralement une appellation commerciale. Leur désignation proprement dite est assurée par un ensemble de nombres et de lettres.

y Le premier de ces nombres caractérise la largeur de section du pneumatique, exprimée soit en pouces, soit en millimètres.

Parfois, il est suivi immédiatement d’un autre, qui exprime le rapport d’aspect du pneumatique. Il est le centuple du nombre représentant le rapport

y

y Le second de ces nombres représente le diamètre de la jante sur laquelle le pneumatique est destiné à être monté. Ce dia-

mètre est exprimé dans la grande majorité des cas en pouces, parfois en millimètres.

y Entre ces deux nombres peuvent

prendre place une ou deux lettres.

1. La première lettre, qui est S, H ou V, dé-

signe la vitesse limite pour laquelle a été conçu le pneumatique. Cette vitesse limite varie d’un type de structure à un autre. En structure radiale, la lettre S signifie une utilisation possible jusqu’à 180 km/h, la lettre H une utilisation possible jusqu’à 210 km/h, et la lettre V une utilisation possible au-delà de 210 km/h.

2. La seconde lettre caractérise le type de structure auquel appartient le pneumatique, R pour le type « Radial » et B pour le type « Bias Belted ». L’absence de lettre indique que le pneumatique possède une structure diagonale conventionnelle.

y À ces désignations viennent parfois s’ajouter des indications particulières, telles que :

1o M + S (ou M.S ou M et S), initiales des mots anglais Mud (boue) et Snow (neige), indiquant l’aptitude du pneumatique à rouler dans des conditions hivernales ; 2o Tubeless, qui signifie la possibilité pour le pneumatique d’être monté sans chambre à air sur une jante spéciale.

Exemple de désignation moderne de pneumatique destiné à équiper une voiture de tourisme :

185/70 HR 14 Tubeless

Ces indications, portées sur le flanc d’un pneumatique, signifient que ce dernier : 1o présente une largeur de section approximative de 185 mm et un rapport

égal à 0,7 (70) ;

2o appartient à la catégorie H c’est-à-dire qu’il peut être monté sur une voiture pouvant rouler jusqu’à 210 km/h ;

3o possède une structure radiale (R) ; 4o est destiné à être monté sur une jante de 14 pouces de diamètre ;

5o peut être monté et utilisé sans chambre à air.

Cl. F.

Éléments constitutifs

Les mélanges

Constituant le « tissu conjonctif »

d’un pneumatique, ils sont en général au nombre d’une dizaine, de compositions différentes. Cette diversité est due à la nature fort variée des rôles qu’ils doivent remplir. C’est ainsi que le mélange constituant la bande de roulement d’un pneumatique doit, notamment, faire preuve d’une grande résistance à l’usure et d’une excellente adhérence au sol. Ces qualités ne sont pas exigées des mélanges qui entrent dans la constitution du flanc du même pneumatique. En revanche, ceux-ci doivent être capables de résister à la fatigue provoquée par des millions de flexions répétées. Les grands types de constituants que l’on retrouve généralement dans leur formule sont :

— les caoutchoucs naturels ou

synthétiques ;

— les charges renforçantes, généralement des noirs de carbone, qui augmentent considérablement la résistance mécanique des caoutchoucs, spécialement dans les domaines de la résistance à la rupture et de la résistance à l’usure ;

— les agents de vulcanisation (soufre et accélérateurs).

Les matériaux de la carcasse

Utilisés dans la grande majorité des cas sous forme de câbles disposés parallèlement les uns aux autres de façon à constituer des nappes, ils sont de diverses natures.

Le coton, pratiquement abandonné

de nos jours par l’industrie du pneumatique, fut jusqu’en 1938 le seul maté-

riau utilisé pour la fabrication des carcasses des pneumatiques. À partir de cette date, le coton, fibre cellulosique naturelle, fut de plus en plus remplacé par la rayonne, fibre cellulosique artificielle. Les causes de la désaffection du coton furent notamment sa faible résistance à la rupture et à la fatigue.

y La rayonne, après avoir pris la place du coton dans les carcasses des pneumatiques, connut une très grande faveur en raison de sa ténacité et de sa résistance bien supérieures à celles du

coton, pour faire place aujourd’hui, dans une certaine mesure, aux textiles synthétiques. De plus, les types de rayonne actuels possèdent un module d’élasticité relativement élevé et une grande stabilité dimensionnelle, même aux températures atteintes par les pneumatiques lors de leur vulcanisation ou de leur utilisation.

y Les polyamides sont des poly-

condensats, souvent désignés sous le nom de Nylon, qui présentent une ténacité plus élevée que celle de la rayonne et une plus grande résistance à la fatigue. En revanche, à l’état brut ils présentent de gros inconvénients, dus à leur module d’élasticité relativement faible et à leur tendance à se contracter à température élevée. Mais on peut pallier cet inconvénient par des traitements appropriés. Les polyamides ont partiellement supplanté la rayonne surtout aux États-Unis.

y Les polyesters présentent l’avantage de posséder une excellente ténacité, une stabilité dimensionnelle et une résistance à la fatigue qui leur permettent de se classer entre les rayonnes et les polyamides. Leur in-downloadModeText.vue.download 8 sur 651

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16

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convénient a longtemps résidé dans la difficulté qu’il y avait à les faire adhé-

rer de façon convenable aux mélanges qu’ils étaient chargés de renforcer.

Cet inconvénient est aujourd’hui