C. Pouthas, la Population française pendant la première moitié du XIXe s (P. U. F., 1956). / G. Dupeux, la Société française, 1789-1960 (A. Colin,
coll. « U », 1964). / J. Vidalenc, la Restauration, 1814-1830 (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966 ; 3e éd., 1973) ; la Société française de 1815
à 1848 (Rivière, 1970-1973 ; 2 vol. parus). /
M. Brugière, la Première Restauration et son budget (Droz, 1969). / A. Jardin et A. J. Tudesq, la France des notables, 1815-1848, t. II : la Vie de la nation (Éd. du Seuil, 1973).
Restauration
(style)
F EMPIRE ET RESTAURATION
(styles).
Restout (Jean)
Peintre français (Rouen 1692 - Paris 1768).
Son père, appartenant à une famille de peintres et de prêtres établie à Caen, vint s’installer à Rouen, où il épousa Marie-Madeleine Jouvenet, soeur du peintre Jean Jouvenet*. Le jeune Restout, orphelin de bonne heure, devient le protégé et l’élève de son oncle à Paris, vers 1707. Comme lui, et contrairement à l’usage, il n’ira pas en Italie compléter sa formation ; comme lui, il sera un professeur à l’Académie (il a rédigé pour les élèves un Discours sur les principes de la peinture), honoré par ses pairs, qui l’éliront directeur, puis chancelier de l’Académie, et par le roi (il aura atelier et logement au Louvre).
Restout débute par des portraits
(Dom Louis du Basset, 1716, musée de Rouen), des tableaux religieux (l’Adoration des Mages, 1718, église de Sèvres) et des oeuvres mythologiques (Alphée et Aréthuse, morceau de réception à l’Académie, 1720, musée de Rouen). Cette variété se retrouve dans sa production jusque vers 1737-38, époque à laquelle il participe avec Charles Natoire, Boucher*, C. Van Loo* et Pierre Charles Trémolières à la décoration de l’hôtel de Soubise (Archives nationales) [cinq tableaux mythologiques, en place] et signe doux pendants sur l’histoire d’Abdolonyme (musée d’Orléans), en même temps
que trois tableaux consacrés à saint Pierre (Orléans, église Saint-Pierre du Martroi). Ensuite, il se spécialise, comme avait fait Jouvenet, dans la peinture religieuse, bien qu’il ait en-
core peint quelques portraits, disparus pour la plupart (Poète inspiré, musée de Dijon), et quelques toiles mythologiques, aux couleurs vives et variées (deux tableaux sur l’histoire de Psyché, 1748, château de Versailles ; surtout les cartons géants pour une tenture des Arts, exécutés à différentes reprises de 1738 à 1763, dont deux conservés à la préfecture du Rhône, un au musée du Louvre.
Peintre religieux, Restout travaille pour de très nombreuses églises et couvents, à Paris et en province, où se trouvent encore parfois ses tableaux (églises de Saint-Hymer [Calvados], de Montreuil-sur-Mer, de Riom, églises Saint-Roch et Saint-Jacques-du-Haut-Pas à Paris). Il s’y montre fidèle à la leçon de Jouvenet par son goût pour les compositions immenses (Pentecôte, 1732, et Dédicace du temple de Salomon, 1743, Louvre), organisées par les architectures, la noblesse des figures et des drapés, un coloris simplifié, souvent à dominante verdâtre, une émotion qui peut aller au pathétique (Saint Bruno et son pendant, Sainte Scholastique, 1730, musée de Tours).
Mais son tempérament est pourtant fort différent : plus la carrière avance, plus les figures se font longues, désarticulées, comme dansantes, plus le coloris s’échauffe (le Martyre de saint André, 1749, musée de Grenoble ; le Triomphe de Mardochée, 1755, Paris, église Saint-Roch ; le Triomphe de Bacchus et d’Ariane, 1757, Potsdam ; le Baptême du Christ, 1758, Paris, église Saint-Nicolas-du-Chardonnet).
Ce style si particulier, frappant aussi dans les fort beaux dessins de l’artiste (plusieurs au séminaire des Sulpiciens à Issy-les-Moulineaux et au musée de Rouen, dont un destiné à l’illustration bien connue du livre de Louis Basile Carré de Montgeron, la Vérité des miracles [...] de M. de Pâris, 1737), est comme à contre-courant de l’évolution de la peinture européenne, qui se refroidit et s’assagit au moment où va s’achever la carrière de Restout.
Atteint par l’âge et la maladie, l’artiste se fait suppléer dans les trois dernières années de sa vie par son fils Jean-Ber-downloadModeText.vue.download 106 sur 621
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17
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nard (1732-1797), qui sera lui-même un bon peintre.
A. S.
P. Rosenberg et A. Schnapper, Catalogue de l’exposition Jean Restout (musée des Beaux-Arts, Rouen, 1970).
retombées
radioactives
Processus de dépôt sur la surface terrestre de particules contaminées par les matières radioactives provenant de l’explosion d’un engin nucléaire de fission.
Les retombées radioactives se
classent en retombées immédiates, ou locales, qui arrivent au sol dans les 24 heures après l’explosion nu-cléaire, et en retombées différées, ou mondiales, qui se trouvent entraînées dans la troposphère et dans la stratosphère. Celles-ci, transportées par les vents, sont ramenées au sol plusieurs mois, quelquefois même plusieurs an-nées, après l’explosion qui les a produites. Les retombées radioactives se trouvent concentrées dans les nuages au moment de leur formation et sont agglomérées dans les gouttes de pluie, avec lesquelles elles précipitent au sol : c’est le facteur le plus important du phénomène des retombées diffé-
rées, avec éventuellement celui de la neige. En outre, des retombées dites
« sèches » existent en l’absence de toute précipitation et semblent être une autofiltration des produits de l’atmosphère sur le sol. Elles représentent 20 p. 100 des retombées stratosphé-
riques et de 40 à 60 p. 100 des retombées troposphériques.
Naissance et dimension
des retombées
radioactives
Les retombées radioactives appa-
raissent en quantités importantes dans le cas de l’explosion d’un gros engin à relativement basse altitude.
Le champignon nucléaire entraîne
dans l’atmosphère un tonnage considérable de matériaux les plus divers, qui, en ce qui concerne les retombées locales, vont se déposer dans une zone affectant l’allure d’une ellipse plus ou moins déformée, pouvant atteindre selon la vitesse du vent une longueur de 400 à 500 km et une largeur d’une centaine de kilomètres. Les éléments radioactifs, de dimensions infinitésimales, s’accrochent aux poussières de l’atmosphère et constituent des particules, ou granulés, dont les dimensions sont comprises entre 40 et 750 µ. Dans le cas des retombées locales, des formules relativement simples (formule de Stockes) permettent de calculer la vitesse de chute de ces particules ; cette vitesse varie comme le carré des dimensions de la particule.
Importance et origine
des retombées
radioactives
La quantité de retombées consécutives à une explosion nucléaire dépend de la puissance de l’engin et des conditions d’explosion. La radioactivité produite est fonction des produits de fission, des produits d’activation, des matières fissiles non fissionnées.
y La fission du noyau lourd d’uranium 235 par exemple peut se pro-
duire de 30 à 40 manières différentes.
Comme chaque couple de produits de fission primaires donne naissance, en moyenne, à une dizaine de descendants, on dénombre au total de 300 à 400 produits de fission, tous radioactifs. Ces produits de fission sont géné-
ralement émetteurs de rayonnements bêta et gamma, et leurs périodes sont relativement courtes, de l’ordre de la minute ou de la seconde ; on n’en compte guère qu’une vingtaine ayant une période supérieure à un an. On admet qu’il y a formation d’une cinquantaine de grammes de produits
de fission par kilotonne de puissance d’un engin nucléaire de fission. Dans le cas par exemple de l’explosion de la bombe américaine du 1er mars 1954 (bombe dite « des pêcheurs
japonais »), la puissance de l’engin était de 15 Mt, la moitié seulement revenant aux phénomènes de fission ; la masse des produits de fission était