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sculpta ses armes dans la chapelle des Pazzi. Par la suite, le roi René collectionna les majoliques et fit venir de Naples le médailleur Pietro da Milano. Il appela également auprès de lui Francesco Laurana, qu’il avait peut-être rencontré à Florence ; le sculpteur fit les médailles du roi et de sa femme Jeanne de Laval et, en 1478, un Portement de Croix commandé par René d’Anjou lui-même pour l’église des Célestins d’Avignon.

Dans le domaine littéraire, René d’Anjou protégea plusieurs écrivains, comme Antoine de La Sale, précepteur de son fils aîné. Il échangeait des poèmes avec Charles* d’Orléans, qu’il reçut à Tarascon en 1447. Il encouragea les représentations de mystères en exonérant d’impôts la ville de Saumur quand y fut joué le Mystère de la Passion, et en prenant en charge le même spectacle à Angers. Il organisait aussi des

fêtes, où les joutes et les jeux étaient accompagnés de spectacles, telles les fêtes de l’île de Jarnègues (sur le Rhône, face à Tarascon) en 1449, celles de l’ordre du Croissant à Angers, celles de la Fête-Dieu à Aix et celles de la Tarasque à Tarascon.

Il fit travailler de nombreux architectes, décorateurs et tapissiers pour l’embellissement de ses demeures en Anjou et en Provence. À Angers, son architecte Guillaume Robin († 1463) aménagea de nouveaux appartements dans le château, qui fut remeublé et orné de tapisseries. Des jardins et une ménagerie peuplée d’animaux rares et exotiques y furent adjoints. En Provence, le roi René s’occupa de ses diverses résidences, surtout du château de Tarascon et de celui de Gardanne, qu’il avait acquis en 1455 et dont il fit une exploitation modèle.

Mais le roi René est encore plus connu comme mécène dans la peinture. Il avait auprès de lui des artistes nordiques. Barthélemy de Cler et Coppin Delf (de Delft ?).

Amateur éclairé, il ne pouvait ignorer ni la peinture tourangelle ni l’école d’Avignon.

Dans les oeuvres qui lui ont été naguère attribuées, les enluminures du Livre des tournois (Bibliothèque nationale) et celles du Livre du cuer d’amour espris (Vienne, Nationalbibliothek), on note une influence nordique alliée à un sens de la lumière et de l’atmosphère bien français, à la fois ligé-

rien et provençal. Le maître anonyme des peintures du Cuer d’amour espris apparaît comme un artiste exceptionnel, le premier à exprimer poétiquement la clarté nocturne. Le roi René fit aussi peindre des tableaux, comme la Pietà de Tarascon (Paris, musée de Cluny) qui, en 1457, ornait la chambre de Jeanne de Laval. Il fit travailler Nicolas Froment, qui peignit le prince et son épouse sur le diptyque des Matheron (Louvre) et sur les volets du triptyque du Buisson ardent, terminé en 1476 pour la cathédrale d’Aix-en-Provence*.

A. P.

P. T.

F Anjou / Lorraine / Naples (royaume de) / Provence.

A. Le Coy de La Marche, le Roi René (Firmin-Didot, 1875 ; 2 vol.). / G. Arnaud d’Agnel, les Comptes du roi René (Picard, 1908-1911 ; 3 vol.). / V. L. Bourrilly, la Provence au Moyen Âge (Impr. Barlatier, Marseille, 1924). / J. Le-vron, la Vie et les moeurs du bon roi René

(Amiot-Dumont, 1953) ; le Bon Roi René downloadModeText.vue.download 6 sur 621

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17

9341

(Arthaud, 1973). / E. G. Léonard, les Angevins de Naples (P. U. F., 1954).

renflouement

Opération de remise à flot d’un navire coulé ou échoué.

Renflouement

des navires coulés

Tout navire coulé, généralement à la suite d’une voie d’eau ou de tout autre embarquement accidentel d’eau, constitue une épave, qui peut flotter ou reposer sur le fond avec ou sans partie émergée, selon la profondeur d’eau.

En outre, l’épave peut être couchée sur le côté ou complètement retournée si, comme cela arrive très fréquemment, le navire a chaviré avant de couler. Suivant la situation et le poids de l’épave, trois méthodes peuvent être employées pour son renflouement :

— levage extérieur ;

— utilisation de la flottabilité propre de l’épave ;

— combinaison de ces deux procédés.

Si l’épave n’est pas récupérable, ou si son renflouement s’avère trop difficile ou non rentable, on peut être conduit à l’enlever après fractionnement. Dans tous les cas, l’opération de renflouement exige le repérage aussi exact que possible de l’épave et la connaissance des dégâts subis par la coque, les examens nécessaires pouvant être effectués par des scaphandriers ou au moyen de la télévision sous-marine. En outre, la connaissance des conditions nautiques : houles, marées, courants, vents, mobilité des fonds, est indispensable. D’autre part, l’étude des détails d’exécution du renflouement nécessite un examen approfondi des plans du navire. Enfin, il convient de vérifier la situation juridique de l’épave. Le possesseur du navire coulé peut faire

abandon à ses créanciers de l’épave et du fret qu’elle contient éventuellement, mais il ne peut se soustraire aux obligations qui lui sont imposées par la législation en vigueur, en raison de la pré-

sence dans un port, chenal ou tout autre lieu du domaine maritime, d’une épave apportant une gêne à la navigation.

Renflouement par levage

extérieur

On peut utiliser dans ce cas soit des engins de levage flottants ou terrestres, par l’intermédiaire d’élingues fixées à l’épave, soit des chalands de relevage dont on utilise la force qui résulte de leur flottabilité (par le jeu des marées ou par déballastage), à l’aide d’élingues passant sous la coque, soit encore des flotteurs extérieurs ou intérieurs gonflés à l’air comprimé et que l’on fixe au navire.

Utilisation de la force

de flottabilité propre de l’épave Toutes les ouvertures de la coque sont d’abord obstruées par des scaphandriers au moyen de panneaux en bois, de batardeaux en ciment coulé ou de plaques d’acier soudées. On procède ensuite au pompage de l’eau séjournant à l’intérieur de l’épave et à son remplacement par de l’air. L’efficacité du pompage peut être augmentée par injection d’air comprimé. Il est prudent de vérifier au préalable la stabilité de l’épave et, éventuellement, de prendre des dispositions pour l’augmenter, afin d’éviter son chavirement lors de sa remise à flot.

Combinaison des

deux méthodes précédentes

L’épave, d’abord allégée au moyen de flotteurs ou remise en flottabilité, est soulevée par des engins de levage.

Si elle est couchée sur le fond, on la redresse au préalable, soit par pompage ou injection d’air supplémentaire d’un seul bord, soit par une action mécanique à l’aide de câbles de traction si l’on dispose de points d’appui assez résistants et si l’épave est émergeante ou immergée à une assez faible profondeur.

Destruction des épaves L’épave à détruire est fractionnée par découpage au moyen de chalumeaux

sous-marins ou à l’aide d’explosifs.

Les tronçons sont ensuite remontés au moyen d’engins de levage ou de flotteurs, puis enlevés. L’épave peut aussi être enfouie dans le sol, soit naturellement sous l’effet des courants, soit par basculement dans une fosse réalisée par dragage, ou bien encore au moyen de charges d’explosifs qui l’aplatissent sur le fond et l’y enfoncent.

Renflouement

des navires échoués

Si l’échouage, sur fond mou par

exemple, n’a pas causé d’avarie au navire, son renflouement peut s’effectuer en profitant d’une marée plus forte, en allégeant le navire ou en utilisant des remorqueurs. Sur fond rocheux, des déchirures de la coque entraînant son envahissement peuvent se produire.