rien, de l’insuffisante autorité de ses dirigeants et de l’inconsistance des partis au pouvoir, qui s’opposent à la fois sur le plan religieux et scolaire (M. R. P. et modérés contre S. F. I. O. et radicaux) et sur le plan économique (la S. F. I. O.
et le M. R. P. étant favorables à une politique dirigiste et planificatrice, que combattent les tenants du libéralisme, radicaux et modérés). Unis sur une question, les membres d’un gouvernement quelconque sont fatalement en désaccord sur une autre, et le minis-
tère tombe. Mal ou insuffisamment gouvernée, la France a, par contre, été bien administrée par de hauts fonctionnaires, qui, bénéficiant de l’expérience et de la durée (Jean Monnet, Étienne Hirsch, Louis Armand), ont su assurer la reconstruction, puis l’essor de l’économie française. Cet essor repose sur l’équipement hydraulique du Rhin et du Rhône, sur l’électrification accélé-
rée du réseau ferroviaire et sur la croissance des industries sidérurgiques, chimiques et électroniques ; il est favorisé par la mise au point de techniques qui acquièrent très vite une renommée mondiale (Caravelle, centre atomique de Marcoule, etc.).
Ainsi se trouvent réalisées les conditions matérielles permettant à la France d’accéder à la C. E. E. le 1er janvier 1958. Reste à la Ve République à lui en donner les moyens financiers. Ce sera fait avant le 31 décembre 1958.
A. M. et P. T.
F Algérie / Blum (L.) / Communisme / Empire colonial français / Europe / Gaulle (Ch. de) /
Indochine (guerres d’) / Maroc / Mouvement républicain populaire / Radicalisme / Résistance française (la) / Schuman (R.) / Socialisme / Syndicalisme / Tunisie.
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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17
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La politique militaire
et les armées de la IVe République
Tout au long des quatorze années de la IVe République, les armées françaises, tout en s’efforçant de retrouver un rythme de temps de paix et de refaire leur unité brisée par la Seconde Guerre mondiale, se sont vues engagées en permanence dans des conflits outre-mer : Indochine (1945-1954), Tunisie (1952-1954), Algérie (1954-1962), Maroc (1955), Suez (1956).
Dès 1945, la nécessité politique d’inté-
grer des éléments issus de la Résistance et d’éliminer certains cadres jugés compromis sous le régime de Vichy, la réinté-
gration des prisonniers libérés, l’impératif économique de ramener à un niveau raisonnable l’encadrement des armées conduisent à une épuration dont les critères demeurent discutés, puis, en 1946, à un dégagement des cadres de 40 p. 100
des officiers et de 45 p. 100 des sous-officiers de carrière. Ces mesures, qui modifient les statuts établis, provoquent un sérieux malaise dans l’ensemble de la hiérarchie militaire, privent les armées du concours de nombreux officiers expé-
rimentés et donnent le signal d’une crise de recrutement des écoles militaires. Dans le même temps, tandis que le général de Lattre* de Tassigny, nommé chef d’état-major général (1945), tente d’insuffler aux unités un esprit nouveau, fondé sur le goût de l’effort et du beau, l’armée est peu à peu entraînée dans le guêpier indochinois.
Les militaires de carrière en supportent le poids (175 000 hommes en 1952) dans un climat d’indifférence, voire d’hostilité de l’opinion. De cette coûteuse aventure, terminée tragiquement à Diên Biên Phu en 1954, l’armée conservera une vive amertume, mais aussi une solide expérience de la guerre révolutionnaire (v. Indochine
[guerre d’]).
L’ÉVOLUTION DES ARMÉES
La stabilité relative en Europe a permis à l’armée de terre de poursuivre une évolution amorcée dès 1942. Chars et cavalerie ont été fusionnés dans l’arme blindée-cavalerie, les transmissions et le matériel, détachés du génie et de l’artillerie, ont conquis leur autonomie. En 1954, faisant suite à l’aviation d’observation d’artillerie, est créée l’aviation légère de l’armée
de terre, ou A. L. A. T. Enfin, la reprise des fabrications d’armement* permet la sortie, de 1950 à 1955, des premiers blindés français de l’après-guerre : engin blindé de reconnaissance (E. B. R.), chars et canons automoteurs « AMX »...