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Sarre

En allem. saarland, État de l’Allemagne fédérale.

En dehors des États urbains de

Brême et de Hambourg (et aussi de Berlin-Ouest), la Sarre est le plus petit Land de la R. F. A. Ne couvrant que 2 567 km 2, celui-ci est habité par 1 122 000 personnes, soit une densité de 436 habitants au kilomètre carré, une des plus fortes d’Europe.

Le milieu physique

Sur le plan physique, l’individualité de la Sarre n’est pas évidente. Aucune barrière véritable ne sépare le Land des territoires voisins. Un ensemble de croupes boisées, entaillées par la rivière Sarre, constitue l’essentiel du paysage au sud. Au nord, les surfaces planes, domaines des labours, sont les éléments majeurs. Géologiquement, la Sarre correspond à l’anticlinal de Sarrebruck, qui, de direction N.-E. - S.-O., s’étend entre le Hunsrück à l’ouest et la Pfälzer Wald à l’est. Vers le nord-est, cet anticlinal se termine dans les

pays de la Nahe, alors qu’au sud-ouest il se continue dans le département de la Moselle.

Il n’est pas simple : il est affecté de plis secondaires, chevauchements et failles. Toutefois, il amène à la surface, surtout dans les environs de Sarrebruck, des couches permiennes et des couches carbonifères, ces dernières s’étendant sur 60 km de long et de 10 à 12 km de large. Cet ensemble a été en partie fossilisé par les couches gréseuses du Trias. Des mouvements à moyen rayon de courbure d’âge tertiaire ont donné à l’ensemble son style actuel.

Le charbon affleure fréquemment

à flanc de coteau. Les couches carbonifères plongent vers le sud-ouest, où on les exploite dans le bassin lorrain.

Géologiquement, le bassin houiller sarro-lorrain forme une unité. Historiquement, c’est en Sarre, dès l’époque de Napoléon Ier, qu’on a exploité en premier, et de façon intensive, les ressources en charbon.

Climatiquement, la Sarre représente un stade de transition entre le climat lorrain et le climat de moyenne montagne du Massif schisteux rhénan. Les précipitations oscillent entre 800 et 900 mm, avec un maximum dans le

Nord, où les altitudes dépassent 500 m.

Le début du printemps se place entre le 1er et le 5 mai dans la vallée de la Sarre et entre le 11 et le 15 mai dans les parties septentrionales. L’automne étant plus précoce dans ces dernières, un avantage non négligeable revient au Sud.

La vie industrielle

C’est elle qui explique l’essor rapide de la population : 159 000 habitants en 1816, 512 000 en 1900, 1,12 million en 1972.

On a trouvé les traces d’une exploitation de minerai de fer dans le Warndt datant de l’époque romaine. Les Mar-dellen, excavations pouvant atteindre 100 m sur 40 m, sont les anciennes mines à ciel ouvert. Mais c’est le charbon qui est à l’origine de l’essor de l’industrie. Les ingénieurs des mines

de Napoléon Ier ont, à très peu de détails près, délimité les gisements houillers.

Les qualités de charbon sont moins va-riées que dans la Ruhr. Le charbon sarrois est surtout propre à la production de gaz ; pour en faire du coke, il faut y ajouter 20 p. 100 de charbon westphalien. En 1973, la production était de 9,2 Mt. Avant la crise énergétique de 1973-74, on prévoyait de la ramener à 7,5 Mt en 1976. Elle est assurée par les Saarbergwerke A. G., dont les actions sont détenues par l’État fédéral et le Land. Cette société emploie 30 000 salariés, dont 25 000 travaillent dans les secteurs extraction, coke et production d’énergie ; le reste est employé dans la chimie et la métallurgie de transformation. Sur le plan du chiffre d’affaires, cependant, la chimie est presque aussi importante que l’ensemble du secteur houiller. L’ammoniaque et l’acide urique sont les produits chimiques de base élaborés par les Saarbergwerke, qui prévoient l’extension de la raffinerie de pétrole de Klarenthal, alimentée par l’oléoduc Sud-Européen, en accord avec les Houillères du Bassin de Lorraine. La capacité de cette raffinerie doit être portée à 4,5 Mt (actuellement 2,4 Mt), ce qui permettra d’amplifier la diversification des activités des charbonnages sarrois.

La sidérurgie est traditionnellement la deuxième activité sarroise. Si elle est liée à la présence du charbon, elle doit beaucoup également aux initiatives individuelles : ainsi, le nom de la dynastie Röchling est indissociable de l’histoire de la sidérurgie sarroise. L’occupation française après 1918 et après 1944

explique, d’autre part, certaines prises d’intérêt dans la sidérurgie, en particulier, et dans l’industrie, en général, par des groupes français. La production d’acier s’élève en moyenne à 5,5 Mt par an ; pour 1980, on prévoit 8 Mt.

Aciers Martin et Thomas étaient des productions traditionnelles. Pendant longtemps, le minerai venait exclusivement de Lorraine et du Luxembourg.

Aujourd’hui, les minerais d’outre-mer ont tendance à prédominer (60 p. 100).

La sidérurgie sarroise se tourne de plus en plus vers la production d’aciers

« nobles ». Mais de nombreux pro-

blèmes se posent : les prix de transport grèvent lourdement les prix de revient ;

un quart seulement de la production d’acier est travaillée sur place. C’est en tenant compte de ces conditions que l’on comprend l’obligation de n’élaborer que des produits de très haute qualité, susceptibles d’être exportés.

Les crises houillères et sidérurgiques ont amené une reconversion qui, tout en étant bien avancée, n’est pas encore achevée. Le gouvernement de la Sarre, aidé par le gouvernement fédéral, a créé près de 20 000 emplois nouveaux.

L’usine Ford implantée à Sarrelouis (Saarlouis) emploie 6 800 travailleurs.

De nombreuses firmes étrangères se sont implantées en Sarre, profitant de la situation centrale de cette région dans le cadre de la C. E. E. Entre 1960

et 1974, les houillères et la sidérurgie ont perdu plus de 50 000 emplois, surtout dans les régions de Sarrebruck et de Neunkirchen. L’industrie de transformation a fait des progrès importants. En effet, sur 171 000 actifs, les houillères et la sidérurgie n’emploient plus que 65 000 personnes, alors que l’industrie de transformation et de pro-downloadModeText.vue.download 525 sur 621

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17

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duction de biens d’équipement totalise 72 000 actifs, l’industrie de biens de consommation 26 000 et les industries alimentaires 7 000. On est donc loin du

« monolithisme » houille-sidérurgie.

Ce résultat a été obtenu surtout depuis le retour de la Sarre à l’Allemagne. Il a été rendu possible grâce à des structures régionales dynamiques et à un système bancaire régional puissant et actif.

L’agriculture

Elle est surtout localisée dans la zone nord. Sur les 2 567 km 2 de superficie totale, 1 192 sont cultivés, 812 sont en forêt, 119 en friches, le reste étant occupé par les eaux, les routes, l’industrie et l’habitat. La plus grande partie des exploitations à temps complet travaille entre 20 et 40 ha. La polyculture intensive est fondée sur les céréales, les cultures sarclées et fourragères.

Dans les bilans des entreprises agricoles, les produits de l’élevage l’em-

portent presque toujours. L’agriculture joue un rôle non négligeable pour le ravitaillement en produits laitiers.

L’extension des friches (le dixième de la surface cultivée) est combattue par la construction de fermes nouvelles situées à l’écart du village. Sur le plan économique, avec 1,7 p. 100 du produit intérieur brut, l’agriculture occupe une place très réduite, marquante essentiellement par les paysages qu’elle offre aux habitants des zones industrielles à la recherche de loisirs, promenades ou excursions.

Sarrebruck

Sarrebruck (Saarbrücken) est la capitale incontestée du Land. De petite bourgade qu’elle était au début du XIXe s., elle s’est hissée d’abord au niveau d’une ville industrielle, ensuite, à celui d’une véritable métropole. Le retour de la Sarre à la R. F. A. en a fait une capitale régionale avec gouvernement, parlement, budget, haute administration, banques régionales, université. La réforme communale qui est entrée en vigueur le 1er janvier 1974 a simplifié considérablement la carte administrative de la Sarre. Ainsi, Sarrebruck, qui comptait 126 000 habitants (1972), a absorbé plusieurs communes, dont la ville de Dudweiler. À présent (1974), elle compte 230 000 habitants.