La grande période de peuplement
et de colonisation se place à la fin du XIXe s. et au début du XXe : on comptait 91 300 habitants en 1901, 492 430 en 1911 et 757 500 en 1921. La population atteignit un premier maximum en 1931 (921 790 hab.) et, après une phase de diminution, un second en 1966
(955 340 hab.). On compte 74 p. 100
d’anglophones, 3,5 p. 100 de francophones et 22,5 p. 100 de Néo-Canadiens, 35 000 Indiens sont en outre dénombrés.
Entre le recensement de 1966 et celui de 1971, la population urbaine a dépassé la population rurale ; elle atteint maintenant 53 p. 100 de l’effectif total, la population rurale se divisant en 25,2 p. 100 de population agricole et 21,8 p. 100 de population non agricole. Les villes principales sont Regina (139 470 hab.), capitale et centre industriel, Saskatoon (126 450 hab.), noeud de communications et également ville industrielle, Moose Jaw (32 000 hab.) et Prince Albert (28 500 hab.).
Les deux tiers des 1 500 millions de dollars de valeur ajoutée des activités économiques viennent du secteur primaire, dont 650 millions de l’agriculture et 300 millions des industries extractives. Malgré l’abandon de nombreuses exploitations depuis trente ans, la superficie cultivée se maintient à 19 Mha. La monoculture du blé a été abandonnée, mais cette céréale occupe encore 5,3 Mha sur 10,6 en labours, l’autre moitié de ceux-ci se partageant entre l’orge (2,2 Mha), le colza (1,2 Mha), l’avoine, le lin, les fourrages et le tournesol. L’élevage est en forte progression : bovins (2 650 000 têtes, dont seulement 112 000 laitières) et porcs nourris à l’orge (ces animaux seraient de meilleure qualité que ceux du Corn Belt nourris au maïs).
Les ressources minérales sont très importantes. Le pétrole, exploité au sud-est de Regina, à l’ouest de Saskatoon et près de Lloydminster, place la province au deuxième rang (20 p. 100
de la production canadienne, environ 15 Mt), après l’Alberta ; celle-ci est au troisième rang, après l’Alberta et la Colombie britannique, pour le gaz naturel (2 milliards de mètres cubes). Il y aurait plus de 12 milliards de tonnes de charbon dans la région d’Estevan, où trois mines à ciel ouvert produisent : 3,8 Mt de lignite (deuxième rang, après l’Alberta qui produit 6,8 Mt de houille et lignite au total) ; l’extraction a progressé de 70 p. 100 depuis 1960. Dans la région d’Esterhazy et celle de Saskatoon, huit puits de mine et un puits d’exploitation par solution produisent un minerai contenant 3,5 Mt de K2O ; 93 p. 100 de la potasse est exportée (États-Unis, Europe, Japon) ; cette industrie est menacée de surproduction
et souffre de l’éloignement de certains marchés.
N’employant que 15 000 personnes
et ne contribuant que pour 13,5 p. 100
(200 millions de dollars) à la valeur ajoutée de l’économie provinciale, les industries de transformation comprennent le raffinage du pétrole (Regina, Saskatoon, Moose Jaw, Rose-
town), les industries alimentaires, la métallurgie (acier pour les conduites de gaz et de pétrole), la fabrication du matériel minier et pétrolier, l’assemblage des automobiles et des engins de travaux publics, l’impression-édition ; ces branches sont surtout représentées à Regina et à Saskatoon (50 millions de dollars chacune de valeur ajoutée) ; citons aussi la fabrication de la pâte à papier à Prince Albert.
L’exploitation forestière, la chasse et la pêche commerciales sont les principales ressources de la moitié nord de la province, qui possède aussi trois mines (uranium à Beaverlodge ; cuivre près de La Ronge et à Flin Flon, sur la frontière manitobaine).
P. B.
Sassanides
Dynastie qui régna sur l’Iran* (ou Perse) de 224 à 651, après les Parthes*
Arsacides et avant l’invasion arabe.
Les rois
L’ancêtre, Sâssân, était un prêtre d’Anâhita, qui vivait à Istakhr (près de Persépolis). Pâbhagh (ou Papak), fils de Sâssân et roi de Khir (à l’est de Chirāz), commence à accroître ses domaines aux dépens de ses voisins.
L’un des fils de Sâssân, Ardachêr (en grec Artaxerxès), obtient le titre de gouverneur (argapet) de la forteresse de Dārābgird, bat successivement les princes des alentours et conquiert la province de Kermān ; il devient le maître de toute la région du Fārs et du Kermān, en qualité de prêtre-roi, et se fait construire un palais à Gūr (actuel Firuzābād). S’insurgeant contre l’Ar-downloadModeText.vue.download 531 sur 621
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17
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sacide Artaban V, il bat et tue celui-ci (bataille d’Hormizdagān, en Susiane, 224), entre à Ctésiphon, la capitale parthe (226), et se fait probablement couronner « roi des rois », prenant ainsi la place du vaincu. Il ne tarde pas à entreprendre des conquêtes qui étendent son royaume de l’Arménie à la région de Merv et au Baloutchistan. Il reconstitue ainsi le domaine achéménide, reprenant notamment aux Romains les villes si souvent disputées de Nisibe et Carrhae (Harran). Pour légitimer son pouvoir, il se serait allié, selon la tradition, à une princesse arsacide.
Il reconstitue un État fort et, fondant temples et villes, inaugure une renaissance nationale et religieuse. Il trouve dans la religion traditionnelle un véritable soutien de son pouvoir.
Son fils Châhpuhr Ier (Sapor pour les Occidentaux) [241-272] poursuit sa politique de conquêtes. Un premier raid sur Antioche dès 241 laisse entrevoir que la dynastie sera, pour les Romains, plus dangereuse que les Parthes. Châhpuhr occupe Peshāwar, Samarkand et Tachkent. Sur l’emplacement d’une bataille victorieuse, dans le Khorāsān, il fonde Nichāpur. Puis, se retournant contre Rome, il s’empare d’Antioche (256) et capture l’empereur Valérien et 70 000 légionnaires près d’Édesse (260). Établis dans la ville neuve de Gund-e Châhpuhr, les captifs sont employés à de grands travaux, tels que la digue appelée Band-e Kaïsar (Digue de l’empereur), qui relève les eaux du Kārūn, près de Chūstar. On colporta (Lactance en particulier) toutes sortes d’histoires extraordinaires sur les souffrances infligées à Valérien, dont les bas-reliefs rupestres de Naqsh-i Rous-tem, près de Persépolis, commémorent la défaite. Châhpuhr trouve ensuite pendant quelques années un nouvel et dangereux adversaire en la personne du roi de Palmyre*, Odenath.
Sous le règne de Châhpuhr Ier, Mani, le fondateur du manichéisme, trouve des appuis dans la famille royale et prêche lors du couronnement du roi.
Mais il est persécuté par les mages et,
par la suite, mis à mort.
Sous Bahrâm II (276-293), l’em-
pereur romain Carus marche sur Cté-
siphon et meurt en campagne, ce qui arrête la pénétration romaine. La Mésopotamie et l’Arménie doivent, cependant, être cédées à Rome. Narsès (293-302) est battu par le Romain Ga-lère, qui capture sa famille et pénètre jusqu’en Géorgie.
Le règne de Châhpuhr II (310-379) succède à une période de querelles de cour, mais de paix avec les Romains.
Le nouveau roi reprend la guerre pour venger les défaites passées. La mort en campagne de l’empereur Julien*
met assez vite fin au conflit. Plus tard, sous Bahrâm IV (388-399), l’épineuse question de l’Arménie, sans cesse disputée, se résout par un partage. Des considérations politiques, le christianisme étant devenu religion d’État dans l’Empire romain, entraînent la persécution des chrétiens. Sous Yazdgard Ier (399-420), les chrétiens bénéficient de la tolérance royale et se constituent en Église semi-nationale sous l’autorité de l’évêque de Séleucie et de Ctésiphon (concile de 410). Sous Bahrâm V (421-438), dont la légende iranienne a immortalisé le dynamisme, le goût pour la chasse, la poésie et la musique, les chrétiens, persécutés, s’enfuient en pays romain. La guerre qui s’ensuit et la défaite de Bahrâm (421-22) obligent celui-ci à reconnaître la liberté de culte aux chrétiens. Yazdgard II (438-457) bat à Avaraïz les Arméniens qui s’étaient révoltés plutôt que de se laisser convertir de force au mazdéisme (451). Sous son règne, les Huns Hephthalites commencent