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ou « LASP » (Low Altitude Survey Platform).

Ce satellite comporte des moteurs-fusées d’appoint lui permettant une longue durée de vie tout en descendant jusqu’à 130 km d’altitude. Équipé d’une caméra à très longue focale, il fournit des images à très haute résolution (moins de 1 m), qui sont récupérées dans des capsules éjectées successivement sur commande. Il est également équipé d’une caméra de surveillance générale, dont les informations sont transmises à terre par moyens électroniques.

y Reconnaissance électronique. Il s’agit de satellites chargés de localiser et d’analyser les émissions radar en même temps que tous les systèmes électroniques liés aux missiles et aux télécommunications. Ces satellites, très secrets, connus seulement depuis 1962 sous le nom de « FERRET », sont soit lancés spécialement, soit placés sur orbite comme charges auxiliaires d’autres lancements.

LES SATELLITES DE DÉTECTION DES

LANCEMENTS DE MISSILES*

De 1960 à 1970, un type de satellite connu sous le nom de « MIDAS » (Missile Defense Alarm System) a été expérimenté pour dé-

tecter les émissions infrarouges (ou autres) accompagnant le lancement des missiles et pour porter jusqu’à une demi-heure le temps de préavis d’alerte. Comme ils doivent évoluer à plus de 3 000 km d’altitude afin de pouvoir transmettre les informations « en direct », de grosses difficultés ont été rencontrées pour sortir le signal du

« fond » terrestre.

Aussi le « MIDAS » a-t-il été remplacé en 1971 par le satellite plus évolué « IMEWS »

(Integrated Multipurpose Early Warning Satellite), placé sur orbite géosynchrone.

Il est également prévu pour repérer les explosions nucléaires et toute source isolée (comme les navires) émettrice de rayonnement infrarouge. L’un d’eux a été placé au-dessus de l’Inde, et un autre au-dessus de l’Amérique centrale.

LES SATELLITES DE SURVEILLANCE DES

EXPLOSIONS NUCLÉAIRES

La surveillance permanente par satellite des explosions nucléaires dans l’atmosphère ou dans l’espace est assurée depuis 1963 par les satellites « VELA ». Lancés par paires, ils sont diamétralement opposés sur des orbites à 110 000 km d’altitude et peuvent ainsi surveiller l’ensemble de la Terre et de l’espace environnant.

LES SATELLITES D’AIDES À LA

NAVIGATION

Les moyens classiques ne permettant pas de faire, dans tous les cas, le point des sous-marins lanceurs de missiles avec une précision suffisante, il a été fait appel à partir de 1960 aux possibilités offertes par des satellites d’une très grande stabilité d’orbite pour améliorer cette précision et obtenir mieux que le quart de milles.

Depuis 1965, un nombre suffisant de satellites américains « Transit » d’aides à la navigation sont en permanence sur orbites, et leur remplacement n’est envisagé qu’en cas de défaillance par suite d’une usure normale.

Les paramètres d’orbite devant être de la plus grande exactitude au moment où le satellite est interrogé, il est nécessaire de disposer de stations de poursuite réparties à la surface de la Terre pour réduire au maximum la longueur de l’arc d’extrapolation. Sur signal envoyé du sous-marin, le satellite « Transit » lui transmet ses coordonnées, qu’un appareillage très élaboré transforme en coordonnées du lanceur en leur associant les données de visées effectuées. Les émissions sont, bien entendu, codées, mais il est également prévu que le satellite puisse être interrogé par tout navire autorisé disposant d’un appareillage simplifié ; dans ce dernier cas, la précision est bien moindre.

SATELLITES DE TÉLÉCOMMUNICATIONS

MILITAIRES

L’obligation d’une disponibilité permanente et de la sauvegarde du secret a fait rejeter par les militaires américains la solution, un instant envisagée, de l’abonnement au réseau civil « Intelsat ». Un réseau spécifiquement militaire a été mis en place en 1966. Lancés par grappes de huit, les satellites « IDCSP » à défilement très lent

(période de 22 à 23 heures) sont répartis sur l’orbite de façon à assurer la permanence des communications entre tous les points du globe.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17

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Les États-Unis lancent également depuis 1969 des satellites géosynchrones

« SKYNET » pour le compte de la Grande-Bretagne et d’autres dans le cadre d’une collaboration avec l’O. T. A. N.

SATELLITES MILITAIRES HABITÉS

Afin de profiter de l’indéniable avantage que présente le facteur humain, tant pour l’interprétation immédiate des renseignements que pour leur transmission à terre, les Américains ont, au milieu des an-nées 60, poussé assez loin l’étude d’un satellite militaire habité, connu sous le nom de « MOL » (Manned Orbiting Laboratory), mais, faute de crédits suffisants, le projet a dû être abandonné. Il n’en reste pas moins que le département de la Défense a financé à 10 p. 100 le programme « Gemini »

et que, pour la future navette spatiale, il est prévu que 25 p. 100 des lancements soient effectués par les organismes militaires.

AUTRES EMPLOIS ENVISAGÉS

Dans le cadre d’une défense antisatellite, on envisageait au début des années 70

l’emploi de satellites destinés à l’interception et éventuellement la destruction d’autres satellites présumés hostiles. Des essais ont eu lieu en U. R. S. S.

Par ailleurs, les Américains ont entrepris l’étude d’un système de satellites spécialisés dans la surveillance des océans.

On notera, enfin, que, si les satellites de reconnaissance ont été mis au point surtout pour détecter et localiser les missiles nucléaires adverses, ils ont, en outre, apporté une aide très précieuse dans le domaine du renseignement* lors des conflits de type conventionnel. C’est ainsi que, pendant la seconde guerre d’Indochine*, ils permirent d’orienter avec précision les reconnaissances de l’aviation américaine.

Lors de la quatrième guerre israélo-arabe de 1973, les États-Unis et l’U. R. S. S. furent

en mesure, grâce aux satellites et sans intervention directe de leurs propres aviations, d’être tenus constamment au courant des déplacements des forces et des armes des deux camps antagonistes.

F. A.

Satie (Erik)

Compositeur français (Honfleur 1866 -

Paris 1925).

Alfred Erik Leslie Satie, dit Erik Satie, prétendait tenir le goût de la réflexion solitaire, et le sens de l’humour, de son ascendance maternelle écossaise et de sa naissance à Honfleur, patrie d’Alphonse Allais. Très tôt, un élève de Niedermeyer l’initie à la musique en lui transmettant peut-être l’enseignement de cette école, orienté vers la résurrection du plain-chant. Satie peut ainsi se familiariser avec certains aspects de la modalité qui marqueront ses oeuvres. Venu à Paris, il est étudiant au Conservatoire (1879-1886). Il s’y ennuie. Décidé, néanmoins, à devenir compositeur, il est alors confronté aux problèmes que connaissent les artistes inquiets de la surcharge de l’art à la fin du XIXe s. Les Trois Sarabandes (1887), les Trois Gymnopédies (1888) et les Trois Gnossiennes (1890) laissent présager une recherche ascé-

tique (nombre de critiques de l’époque la qualifieront de simpliste) inspirée par une certaine forme d’orientalisme, par l’esprit grégorien et par un idéal grec, et caractérisée par la simplicité de la structure ainsi que par la linéarité et la nudité de l’ornementation. En fait, Satie affirme d’emblée l’originalité de son style, défini par la flexibilité d’une ligne mélodique intrinsèquement liée à son contexte harmonique, que le principe de simple répétition et l’emploi de formules rythmiques élémentaires ne viennent ni contrarier ni dénaturer.

Les adhésions successives de Satie à des tentatives esthétiques diverses, suivies de ruptures « pour éviter toute compromission » ou de fuites « pour trouver autre chose », ont contribué à créer la légende de cet homme énigmatique, au caractère altier, narquois et secret qui vécut à Arcueil de 1898 à sa mort en 1925.