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Expérimentalement, on a pu montrer que c’est par identification olfactive que les Saumons retrouvent les eaux

des frayères où ils sont nés.

Entre l’avalaison des tacons, qui ne pèsent qu’une cinquantaine de

grammes, et la remontée des géni-

teurs se situe une période de forte croissance en mer, sur des territoires qui sont longtemps restés inconnus.

C’est en 1956 qu’un tacon marqué

en Écosse au cours de son avalaison fut capturé plus d’un an après sur les côtes occidentales du Groenland. La capture d’un second tacon eut lieu quatre ans plus tard, puis les récoltes se sont multipliées, et l’on a identifié depuis une autre zone de croissance, au nord de la Norvège. Cette découverte, bénéfique pour la science, qui a ainsi élucidé un des mystères des migrations* animales, l’est beau-downloadModeText.vue.download 541 sur 621

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17

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coup moins pour le Saumon, car des pêcheurs danois et norvégiens se sont rués sur cette population de Saumons qui se nourrissent sur le plateau continental et ont déjà fortement diminué le nombre des géniteurs qui remontent les rivières anglaises, irlandaises ou canadiennes, au grand préjudice des pêcheurs de ces pays. L’affaire a pris une tournure politique, Anglais et Américains cherchant à imposer une réglementation de la pêche des Saumons en mer, réglementation que refusent les Scandinaves.

R. B.

L. Bertin et C. Arambourg, « Systématique des poissons », dans Traité de Zoologie sous la dir. de P.-P. Grassé, t. XIII, fasc. 3 (Masson, 1958). / C. J. Spillmann, Faune de France, t. LXV : Poissons d’eau douce (Lechevalier, 1962).

Saumur

Ch.-l. d’arrond. de Maine-et-Loire ; 34 191 hab. (Saumurois).

Saumur occupe, au confluent de

la Loire et du Thouet, une position précocement mise en valeur par une croisée de routes (Val de Loire et

Maine-Poitou) et un éperon défensif (château).

Prise dans les aires d’interférence d’Angers et de Tours, la ville n’a jamais pu se développer à la dimension d’un grand centre urbain. Mais sa fonction régionale, dans l’est de l’Anjou, en fait un marché actif de graines de semence, de vins, de primeurs, de fraises (marché de gros, marché d’intérêt national de Vivy). Son école de cavalerie, installée en 1766 et promue École militaire d’application de l’arme blindée et de la cavalerie en 1946, organise des manifestations hippiques de renommée mondiale

(Grand Carrousel du Cadre noir). Son patrimoine monumental l’adonne au tourisme. Avec ses équipements administratifs (sous-préfecture), hospitaliers, scolaires (écoles d’infirmières, viticole, hôtelière, de musique), culturels, Saumur rassemblait en 1968 dans son secteur tertiaire 55 p. 100 de ses emplois (7 400 sur 13 300).

Depuis quelques années, en rai-

son de son développement indus-

triel (34 p. 100 de ses emplois en 1968, 40 p. 100 environ en 1974), la ville connaît de profondes mutations. Elle n’ajouta longtemps à un secteur alimentaire resté important (vins champagnisés, capsules et

muselets de surbouchage, 80 p. 100

de la conserverie française de champignons) qu’une panoplie hétéro-

clite, du reste originale (chapelets, puis médailles religieuses, masques pour travestis, liqueurs, traitement des tabacs). Recherchée — elle est à trois heures de Paris — par la dé-

centralisation, favorisée par la jeunesse de sa population (44 p. 100 de

« moins de vingt-cinq ans » contre 40 p. 100 en France) et par son

classement en zone 1 des aides de l’État, elle fabrique aujourd’hui, en plus des emballages d’aluminium,

des produits lyophilisés (principale usine d’Europe), des graisseurs industriels, des câblages électroniques, des panneaux de contreplaqué, des tissus tricotés, des gants, des jouets, des caravanes, des canots pneumatiques, du matériel d’incendie. Elle possède une chambre de commerce

et une bourse du travail.

Bien tracée, avenante dans la tonalité claire de ses maisons de tuffeau, reconstruite dans un goût sobre après les meurtriers combats de juin 1940

(quartier des Ponts dans l’île Offard, faubourg de la Croix-Verte sur la rive droite), elle a gardé dans ses quartiers centraux ses commerces, ses services et sa mentalité bourgeoise.

Le contraste est total avec la ville nouvelle, qui, au sud, abrite dans la Z. U. P. du Chemin Vert toute une population ouvrière. Trois zones industrielles, au Clos-Bonnet, à Chacé et à Saint-Lambert-des-Levées, totalisent 71 ha. Même s’il reste beaucoup à faire (insuffisances de l’emploi et de la formation professionnelle, déficit migratoire, lenteur de l’accroissement

[3 p. 100 entre 1962 et 1968], coupures des vallées inondables nuisant à l’unité du plan), la constitution d’un district de sept communes en 1965 et la fusion de cinq d’entre elles en 1973

reflètent bien pour Saumur une orientation nouvelle (50 000 habitants pré-

vus pour 1985).

Y. B.

L’art à Saumur

Aux portes de la ville, l’allée couverte de Bagneux témoigne d’une

occupation préhistorique, tandis que le couvent moderne du Bon-Pasteur à Saint-Hilaire-Saint-Florent conserve des éléments (crypte romane, porche de style gothique angevin transformé en chapelle) de l’ancienne abbaye de Saint-Florent, fondée au XIe s.

Dominant Saumur, le château fut

élevé dans la seconde moitié du XIVe s.

pour Louis Ier de Sicile, duc d’Anjou, sur les parties basses de la forteresse antérieure. Remanié par le roi René Ier*

le Bon, cet ensemble, d’un style gothique raffiné, abrite aujourd’hui deux musées municipaux, dont l’un consacré au Cheval. Le musée des Arts

décoratifs regroupe dans une présentation agréable des collections préhistoriques et gallo-romaines, des objets d’art du Moyen Âge et de la Renaissance, des meubles, des tapisseries et un remarquable ensemble de faïences (Nevers, Rouen) et de porcelaines.

Édifice roman que Louis XI fit augmenter d’une chapelle de style flamboyant, l’église Notre-Dame-de-Nantilly possède plus de vingt tapisseries, exposées par roulement ou déposées au musée des Arts décoratifs : Couronnement de Vespasien et Siège de Jérusalem (Tournai, 3e tiers du XVe s.), Bal des Sauvages, Arbre de Jessé (1529), diverses scènes de la Vie de la Vierge (XVIe s.), de la Vie du Christ et de la Vie de saint Pierre (XVIIe s.)... L’église Saint-Pierre, dont la nef présente des voûtes gothiques bombées de type angevin conserve

d’autres tapisseries, notamment une tenture de la Vie de saint Florent (six pièces, 1524).

L’hôtel de ville est un bâtiment gothique du début du XVIe s. (additions du XIXe), dont la façade tournée vers la Loire, surmontée de mâchicoulis et d’échauguettes, faisait à l’origine partie de l’enceinte fortifiée de Saumur. Tout à côté se trouve la chapelle Saint-Jean, construite au début du XIIIe s. par les frères Hospitaliers, avec d’élégantes voûtes angevines.

Un autre édifice gothique, sur l’île Offard, est la maison de la reine de Sicile, construite au début du XVe s. pour Yolande d’Aragon, épouse de Louis II de Sicile et mère du roi René Ier.

De l’âge classique, Saumur possède, outre les bâtiments de son école de cavalerie, l’église Notre-Dame-des-Ardilliers, construite pour l’essentiel dans la seconde moitié du XVIIe s. (à une époque où cette « capitale du protestantisme » va avoir à souffrir de la révocation de l’édit de Nantes), sur un lieu de pèlerinage situé au bord du fleuve, en amont de la ville. Sa belle rotonde de 20 m de diamètre, à deux étages de pilastres corinthiens soutenant une coupole à lanternon, a été parfaitement restaurée après les bombardements de 1940.