phants et Zèbres), et des grands carnivores (Lions, Tigres, Panthères). Il faut également citer de nombreux Oiseaux (Rapaces), des Reptiles et des Insectes, tout particulièrement des Termites, des Sauterelles et des Fourmis. Certaines Sauterelles migratrices, en masses énormes, sont l’aliment prépondérant des Oiseaux et des Reptiles.
Distribution
et origine
La répartition des savanes sur le globe est assez vaste, puisque ces dernières se rencontrent sous tous les climats tropicaux, en Afrique, en Asie, en Australie et en Amérique tropicale, jusqu’à des altitudes élevées : 3 000 m au mont Cameroun et même 4 000 m
dans les Andes au nord de l’équateur (paramos).
Les savanes africaines, maintenant fractionnées en divers territoires, le sont uniquement par suite du phé-
nomène de désertification : avant le Pléistocène, elles étaient réunies entre elles et s’étendaient jusqu’à l’Asie.
Certaines affinités floristiques (répartition des Andropogonées) attestent cette
continuité ; il en est de même avec le peuplement animal, quelques groupes relictuels africains ayant eu vers le Pliocène une extension beaucoup plus vaste (Girafes, Hippopotames).
Dans les régions subissant une saison sèche assez longue et où le couvert forestier est détruit, une transformation de certains horizons du sol fait apparaître une « latéritisation », c’est-à-dire une cuirasse dure formée par accumulation, cristallisation et déshydratation d’oxydes de fer, qui ne permettent plus la régénération de la forêt, la savane herbacée pouvant seule alors subsister.
L’origine des savanes pourrait être de quatre ordres : soit climatique (régions à sécheresse trop prolongée pour permettre actuellement l’installation d’un couvert arboré), soit édaphique (c’est alors le sol qui, dans les régions de grande forêt, en empêcherait localement le développement par sa mauvaise qualité), soit historique (elles se seraient établies au cours de périodes climatiques plus sèches et maintenues grâce à certaines conditions édaphiques), soit enfin d’origine secondaire (en Afrique, elles succèdent à la forêt quand l’Homme a détruit celle-ci pour y établir des cultures et sont parfois encore maintenues artificiellement par la pratique répétée des feux de brousse).
J.-M. T. et F. T.
Savoie
Région historique des Alpes.
L’HISTOIRE
Origines préhistoriques
La découverte d’un outillage en quartz grossier dans la grotte du Baré (Onnion) dans les Préalpes du Faucigny rend plausible, mais non certaine, la présence des Hominiens au coeur de l’actuelle Savoie au début de la glaciation de Würm. L’extension de l’inland-sis alpin à l’époque würmienne interdit ensuite l’accès de toute la région aux derniers Moustériens, puis aux premiers hommes du Paléolithique*
supérieur (v. 35000 av. J.-C.). En fait,
ce n’est qu’entre le XVe et le XIIe millénaire que nous pouvons y saisir la présence de leurs lointains descendants : les chasseurs magdaléniens de rennes et de lagopèdes, qui ont laissé des traces importantes soit dans les stations d’Étrembières, de Veyrier-du-Lac et des Douattes (Haute-Savoie), soit dans celle, plus méridionale, de Saint-Thibaud-de-Couz, fouillée depuis 1965. Ces stations ont, en effet, livré d’importants débris humains et animaux ainsi qu’un outillage en pierre taillée, en os et en bois de renne datant des XIIe et XIe millénaires (entre 12000
et 10000).
Malgré quelques retours du froid, le réchauffement du climat permet la réinstallation des hommes postmag-daléniens, mais ceux-ci sont privés du renne. Leur présence est attestée dans la grotte Jean-Pierre I à Saint-Thibaud-de-Couz par les découvertes faites dans les couches 7 (vers 9950), 6 supérieure (vers 8800) et 5 supérieure (vers 7100).
Née aux IXe et VIIIe millénaires au Proche-Orient, la civilisation du Néolithique* atteint la Savoie vers 3500
semble-t-il, par les voies méditerranéenne et rhodanienne. Pratiquant la culture des céréales, l’élevage du gros et surtout du petit bétail, fabriquant une poterie fine, utilisant un outillage comprenant des silex taillés en lame et des haches en pierre polie, inhumant leurs morts dans des cimetières, particulièrement nombreux le long des rives du Léman, les hommes du Néolithique sont des sédentaires vivant soit dans des grottes ou des abris-sous-roche, notamment à Savigny près de Saint-Julien-en-Genevois, soit dans des stations lacustres construites sur les berges exondées, mais encore humides des lacs. Ces stations, localisées sur la rive sud du Léman entre Genève et Thonon-les-Bains, témoignent de la diffusion des cultures de Chassey-le-Camp (Saône-et-Loire) et de Cortaillod (Suisse), dans lesquelles s’exprime localement la révolution du Néolithique moyen.
Au Néolithique récent, des constructeurs de mégalithes édifient après 2300 des dolmens à Saint-Cergues, à Cranves-Sales (disparu), à Reignier
et à Pers-Jussy (disparu). Ils appartiennent au groupe porteur de la culture de Horgen, caractérisé par une céramique assez grossière, ou plus vraisemblablement à celui qui est porteur de la culture d’une céramique cordée beaucoup plus fine que la précédente.
En fait, ces deux dernières cultures, de même que celle des campani-formes, qui fabriquent une céramique également très fine, mais plus fragile, semblent avoir coexisté avec celle du bronze* ancien, qui bénéficie peut-être alors de la présence de cuivre pyriteux en Maurienne et surtout en Tarentaise entre le XXe et le XVe s. av. J.-C. Produisant de nombreux poignards en bronze à manche plein, découverts notamment à Bourg-Saint-Pierre, cette dernière culture s’épanouit au bronze moyen entre 1450 et 1200 av. J.-C. (haches à rebord de Douvaine et de Doussard) et surtout au bronze récent et final, marqué du XIIe au VIIIe s. av. J.-C. par l’arrivée des Celtes (ou Protoceltes), dont les connaissances techniques ont amélioré considérablement en qualité et en quantité la production de la métallurgie et celle de la céramique locale : haches à ailerons terminaux à douilles, têtes de lances à douilles, fibules à arc torsadé, vases au profil très galbé et parfois à décor figuratif d’étain. Mais, vers 750-700 av. J.-C., période de transition entre le bronze récent et le premier âge du fer, les rives des lacs sont abandonnées par l’homme du fait, peut-être, d’une révolution climatique ; celle-ci aurait entraîné une transgression lacustre, correspondant à l’arrivée pacifique d’un peuple de cavaliers sachant travailler le fer.
Ce peuple, venu par la Franche-
Comté, et ayant traversé le Rhône au sud du Léman, n’introduit que difficilement la civilisation hallstattienne (v. 900 ou v. 725-450 av. J.-C.) parmi des populations restées très longtemps fidèles aux traditions du bronze ancien et peu sensibles à l’apport des techniques nouvelles : les objets de bronze seulement complétés restent abondants dans les sites de Gruffy, de Talloires, de Saint-Jean-de-Belleville, au-dessus de Moûtiers et de Saint-Jean-d’Arves.
Le passage au second âge du fer
s’opère au cours du Ve s. av. J.-C. avec l’arrivée de vagues celtes* de La Tène, qui augmente progressivement la densité d’occupation de la Maurienne, notamment autour de Saint-Jean-de-Maurienne, et celle de la Tarentaise, dont les tombes sont riches de fibules en fer à inclusion de corail, typiques de La Tène ancienne. Les gisements de minerai de fer du mont Salève sont alors mis en valeur, ce qui indique une intensification de la vie économique, dont témoigne également la diffusion des monnaies gauloises d’argent ou de potin entre 300 av. J.-C. et les débuts de l’ère chrétienne (trésors du Cruseilles, de la Combe-sur-Veyrier, du col de la Crusille, etc.).
Mais les menaces d’invasions qui
apparaissent alors (celle des Cimbres et des Teutons ?) entraînent peut-être la mise en place définitive de systèmes défensifs sur les sommets du Petit Sa-lève et sur celui du Vuache, qui commande le défilé du pas de l’Écluse. Une ère d’insécurité s’annonce.