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Les défaites provoquent vers 1916

une radicalisation du mouvement socialiste ; sans troubles graves, la république est proclamée le 10 novembre 1918. Ce n’est qu’au cours des années suivantes que la situation s’aggrave : des conflits armés éclatent ; les crises économiques touchent durement une population essentiellement industrielle ; ensuite, ce sont les incessants conflits armés entre les « rouges » et les nazis qui entretiennent une profonde inquiétude. L’année 1933 est marquée par la liquidation des tendances de gauche ; la Saxe reste une unité administrative et n’est pas touchée pour le

moment par la Gleichschaltung (mise au pas) hitlérienne.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, après les nombreux bombardements de Leipzig, de Leuna et surtout de Dresde (13 fév. 1945), elle est tout d’abord occupée conjointement par les Américains (Halle, Leipzig) et les Russes (Dresde). Toute la Saxe fait partie de la zone d’occupation sovié-

tique en juillet 1945 et de la R. D. A.

après 1949.

Sa place dans ce dernier État est très importante, tant par l’étendue et la population que par le poids de l’économie et celui des très anciennes traditions socialistes. Dans une certaine mesure, la disparition de la Prusse et le rôle pré-

pondérant de la Saxe en R. D. A. font apparaître 1945 et 1949 comme la revanche de 1815 et de 1680. Toutefois, depuis juillet 1952 (date de son partage en districts), la Saxe en tant que telle a disparu, et les derniers vestiges d’une autonomie ont été effacés.

La Saxe en tant qu’État a été l’une des principales puissances de l’Europe centrale grâce à sa population, à ses richesses naturelles ainsi qu’à l’administration sage et à la politique habile de ses souverains. Ses relations avec la Bohême, la France, la Pologne et la Russie lui ont toujours conféré un rôle véritablement européen, tout autant que, sur un autre plan, le caractère compact de son luthéranisme lui permettait d’agir sur un plan mondial.

Les Saxons abondent dans l’histoire de la civilisation — Luther et Leibniz, Wagner et Liebknecht — et dans celle des sciences et des techniques.

Parmi les entreprises qui ont marqué dans l’histoire économique de l’Europe et du monde, nombreuses sont celles qui appartiennent au domaine saxon (métallurgie, industrie chimique, optique, constructions automobiles et aéronautiques).

Bien qu’il soit encore aujourd’hui fréquent d’entendre les Allemands se moquer des Saxons, la Saxe est depuis le Moyen Âge un des pays

qui ont le plus fait honneur au monde germanique.

J.-B. N.

F Allemagne / Dresde / Leipzig.

R. Kötzschke et H. Kretzschmar, Sächsische Geschichte (Dresde, 1935 ; 2 vol.). / W. Schlesinger, Sachsen, t. VIII de Handbuch der histo-rischen Stätten Deutschlands (Stuttgart, 1965).

Saxe (Basse-)

En allem. niedersachsen, État d’Allemagne fédérale, sur la mer du Nord.

Couvrant 44 408 km 2 et abritant

7,1 millions d’habitants, le Land est issu de la fusion, en 1946, des Länder de Hanovre, de Brunswick, d’Oldenburg et de Schaumburg-Lippe.

La Basse-Saxe regroupe des élé-

ments de plusieurs régions naturelles.

Dans sa partie sud-est, les derniers Mittelgebirge (Harz, Solling) et, un peu plus à l’ouest, les chaînons plissés du Wesergebirge marquent la transition avec l’Allemagne moyenne. Le Land est avant tout le pays de plaine où tourbières (Moore), étendues sableuses (Geest), plaines limoneuses (Börden) et, sur le littoral, polders (Marschen) constituent l’essentiel des paysages. À

défaut de grandes différences d’altitude, ce sont les sols qui introduisent les distinctions régionales. Bien qu’ouverte sur la mer, la Basse-Saxe est habitée par une population ayant des activités surtout terriennes. Les îles de la Frise orientale, habitées exclusivement par des Frisons, constituent un milieu tout à fait particulier, où agriculture (économie laitière des polders), activités marines et surtout tourisme se combinent pour en faire des foyers extrêmement vivants.

Le sous-sol est riche en sel et en potasse. L’extraction du sel est ancienne à Salzgitter et dans sa région. Elle s’est déplacée vers le nord entre l’Elbe et l’Aller, où les Salzstöcke (diapirs) sont nombreux dans les couches primaires (Zechstein). La potasse s’extrait dans le voisinage du sel, autour de Brunswick (10,3 Mt). Le plomb et le zinc sont exploités aux alentours de Goslar.

Les couches crétacées de l’avant-

pays du Harz renferment un minerai

de fer dont la teneur en métal est de 30 p. 100. Aussi l’extraction est-elle en recul devant la concurrence étrangère (5,5 Mt en 1970 contre 12 Mt en 1960). L’arrêt est envisagé. La plaine contient d’importantes ressources de gaz et de pétrole dans les roches primaires de son sous-sol. Les réserves de gaz dépassent 300 milliards de mètres cubes. Les champs les plus productifs se situent près de l’estuaire de l’Ems.

Les grandes villes du voisinage ainsi que la Ruhr sont alimentées en gaz de Basse-Saxe. La désulfuration permet de récupérer 100 000 t de soufre, utilisé dans l’industrie. Les champs de pétrole situés entre la Weser et l’Ems fournissent plus de 6 Mt.

Deux tiers de la surface de l’État sont exploités par l’agriculture ; un cinquième est occupé par les forêts. Les labours intéressent plus de 50 p. 100 de la surface agricole utile. L’utilisation du sol, toutefois, diffère d’une région à l’autre. Dans les Börden, les labours couvrent le plus souvent 75 p. 100 des finages. Céréales et betteraves sucrières constituent les assolements dominants.

Dans les vallées et les zones côtières (Marschen), les herbages l’emportent fréquemment. Mais bien des Marschen sont des terres de labours. La Geest produit surtout céréales et pommes de terre (Landes de Lüneburg). Autour des grandes villes se sont développées des ceintures laitières, légumières et fruitières. La Basse-Saxe est un des rares Länder à connaître encore une intense colonisation intérieure. C’est le cas de la vallée de l’Ems (Emslandplan), où, jusqu’en 1971, le Land et le Bund ont dépensé plus de 1 milliard de deutsche Mark pour la mise en culture de terres, notamment de tourbières. L’élevage bovin sous ses différentes formes (plein air dans les zones côtières ; sta-bulation dans les Börden) atteint un niveau proche de celui des Pays-Bas (rendement laitier : 4 310 litres par vache en 1970). On compte 2,8 millions de bovins, dont 1 million de vaches laitières. Le troupeau porcin s’élève à 6 millions de têtes. L’élevage de la volaille produit 84 000 t de viande par an (valeur : 600 millions de deutsche Mark). La taille moyenne des exploitations approche 40 ha dans la plupart des régions.

Avec un peu plus de 800 000 salariés, l’industrie a doublé ses effectifs par rapport à 1950. La concentration industrielle est le fait de la localisation des gisements et des réseaux de voies de communication (Mittellandkanal). Les industries de transformation prennent le pas sur les industries de base. La sidérurgie a été créée à l’époque nationale-socialiste (Hermann Göring Werke, aujourd’hui Salzgitter AG., qui appartient à l’État fédéral).

L’industrie automobile, grâce à Volk-swagen (également créé à l’époque nationale-socialiste), marque toute l’économie de la région, qui, par ailleurs, souffre de la proximité de la frontière avec la R. D. A. (VW commande à

plus de 180 000 salariés en R. F. A.).

Ses principales usines se trouvent à Wolfsburg, à Hanovre, à Brunswick, à Kassel (Hesse). Le Regierungsbezirk de Hanovre est le plus industrialisé downloadModeText.vue.download 563 sur 621