çaise du groupe des Six, tandis que d’autres, comme Jørgen Bentzon
(1897-1951) ou Hermann David Kop-
pel (né en 1908), créèrent dans le sillage d’Hindemith. Le puissant et fé-
cond symphoniste Vagn Holmboe (né en 1909), auteur de dix symphonies, de dix quatuors à cordes, de treize concertos, etc., domine cette génération. Son style concentré et austère doit à Sibelius, mais aussi à Chostakovitch. Niels Viggo Bentzon (né en 1919) a déjà accumulé plus de deux cents ouvrages, de valeur inégale d’ailleurs. Le compositeur danois le plus en vue de la jeune génération demeure Per Nørgaard (né en 1932), qui s’inscrit dans l’avant-garde internationale.
La musique norvégienne L’isolement de la Norvège, qui n’a ac-cédé à l’indépendance politique qu’en 1905, a retardé l’éclosion de sa vie culturelle savante, mais a permis à ce pays de préserver, en contrepartie, un folklore particulièrement riche et original, en particulier dans le domaine de la danse. L’esprit des trolls, démons familiers de la mythologie norvégienne, de pair avec les rythmes variés et capricieux des violoneux, revit dans l’oeuvre d’Edvard Grieg* (1843-1907), le plus populaire chez nous de tous les compositeurs nordiques. Grieg fut avant tout un petit-maître, à l’aise dans l’expression intime et lyrique ainsi que dans les formes brèves. Ses successeurs immé-
diats, Johan Svendsen (1840-1911) et Christian Sinding (1856-1941), abordèrent les grandes formes de la musique instrumentale, et même l’opéra, mais avec des personnalités plus pâles et plus tributaires du postromantisme germanique. L’influence de ce dernier persista en Norvège plus longtemps que dans les pays voisins, ainsi qu’en témoignent les oeuvres de Harald Sae-verud (né en 1897), de Klaus Egge (né en 1906) ou de Geirr Tveitt (né en 1908), les plus représentatifs parmi les compositeurs norvégiens de la première moitié du siècle, en dehors de la personnalité exceptionnelle de Far-tein Valen (1887-1952). Ce dernier fut un isolé, un indépendant, qui adapta librement le dodécaphonisme atonal aux exigences de son inspiration. À la fois mystique et visionnaire, son art, tout de contemplation de la nature et d’introspection, s’exprime dans des pages épurées et claires comme le Cimetière marin (1934) ou la Isla de las Calmas (1934) pour petit orchestre, pour s’épanouir dans les cinq symphonies et les concertos écrits à la fin de sa vie. Aucun de ses contemporains ni de ses cadets (parmi lesquels on citera Finn Mortensen, Egil Hovland [né en 1924] et surtout Arne Nordheim [né en 1940] et Edvard Fliflet Braein), ne s’en approche.
La musique finlandaise
Le clarinettiste Bernhard Crusell (1775-1838) fut le premier musicien
de valeur issu de la Finlande. L’étape capitale franchie par le peuple finnois vers la prise de conscience de son patrimoine culturel fut le fait des travaux du poète Elias Lönnrot, l’« Homère finnois », qui recueillit et rédigea les poèmes de tradition orale, l’épo-pée mythologique du Kalevala et les poèmes lyriques du Kanteletar (le kan-tele est la cithare des anciens bardes).
Le premier compositeur d’inspiration nationale fut, curieusement, un Allemand, Fredrik Pacius (1809-1891), suivi rapidement de Martin Wegelius (1846-1906), puis de Robert Kajanus (1856-1933), éminent chef d’orchestre.
Mais ces compositeurs ne firent que préparer la venue de Jean Sibelius*
(1865-1957), le plus grand de tous les compositeurs nordiques ; de son oeuvre admirable, toute la dernière partie est le fait d’un véritable Debussy du Nord, affranchi de toute influence germanique. Sibelius a éclipsé ses contemporains et successeurs bien plus encore que Nielsen au Danemark. Parmi les premiers, on citera au moins son beau-frère Armas Järnefelt (1869-1958), Frans Oskar Merikanto (1868-1924), Erkki Melartin (1875-1937) et Selim Palmgren (1878-1951), le « Chopin du Nord », avec ses cinq concertos pour piano. Parmi les seconds, qui ont orienté de plus en plus l’intégration du fond populaire vers un postimpression-nisme, ni Toivo Kuula (1883-1918), prématurément disparu, ni Leevi Antti Madetoja (1887-1947), le plus puissant symphoniste finnois après Sibelius, ni Vaïnö Raitio (1891-1945), ni Aare Me-rikanlo (1893-1958), ni Uuno Klami (1900-1961), ni Sulho Veikko Ranta (1901-1960) n’ont franchi les frontières de leur pays, malgré une production abondante et souvent intéressante.
Le seul compositeur à s’être acquis une réputation internationale depuis Sibelius a été Yrjö Kilpinen (1892-1959), grâce à ses quelque six cents lieder.
Ce n’est qu’après la mort de Sibelius qu’a pu se manifester avec vigueur une nouvelle génération de compositeurs, que semblent dominer actuellement le nom de Joonas Kokkonen (né en 1921), tempérament austère et mystique, et surtout celui d’Einojuhani Rautavaara (né en 1928), librement sériel dans ses symphonies et ses quatuors, dans son opéra la Mine et dans toute une production récente, qui a achevé de le mettre
au premier rang des compositeurs nordiques d’aujourd’hui.
H. H.
I. Hannikainen, Sibelius and the Development of Finnish Music (trad. du finnois, Londres, 1946 ; 2e éd., 1949). / R. Layton, Berwald (Londres, 1959). / S. Lunn (sous la dir. de), la Vie musicale au Danemark (Copenhague, 1962). / La Musique en Suède, numéro spécial en français de Musikrevy (Stockholm, 1963).
scandium
Corps simple métallique.
Il fut découvert en 1879 grâce à
l’analyse spectrale par les Suédois Lars Fredrik Nilson (1840-1899) et Per Teo-dor Cleve (1840-1905). Il vint occuper la place prévue par Mendeleïev* en 1869 pour un élément alors inconnu, l’« ékabore », qui se trouva ainsi dix ans plus tard être ce scandium.
État naturel
Cet élément rare se trouve dans certains minerais des terres rares auxquels il se trouve mélangé, mais la source usuelle de ce corps simple très peu utilisé est un silicate, la thortveitite Sc2Si2O7.
Atome
Il a une structure électronique dans l’état fondamental qui est 1s 2, 2s 2, 2p 6, 3s 2, 3p 6, 3d 1, 4s 2. Le rayon atomique est de 1,44 Å, et celui du cation Sc+ 3 de 0,68 Å ; ce sont des valeurs respectivement inférieures à celles des lanthanides. Le numéro atomique est 21.
Corps simple et
composés
Le scandium est un métal dimorphe (hexagonal compact à la température ordinaire). Il fond vers 1 400 °C et présente une aptitude à entrer en réaction comparable à celle des métaux de terres rares.
On obtient ce métal en distillant sous pression réduite le zinc, beaucoup plus volatil, à partir de l’alliage de zinc et de scandium formé à une cathode de zinc
lors d’une électrolyse d’un mélange fondu de chlorures parmi lesquels se trouve celui de scandium. Cet élément est trivalent. Il ressemble beaucoup aux lanthanides. Il forme facilement des ions complexes halogènes. Les plus importantes différences entre les dérivés du scandium et ceux des lanthanides résident dans le fait que l’oxyde de scandium est plus basique, que le chlorure est plus volatil, que le downloadModeText.vue.download 574 sur 621
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17
9909
nitrate Sc(NO3)3, 4H2O est plus facilement décomposé sous l’effet de la chaleur et que le sulfate Sc2(SO4)3, 5H2O
est très soluble dans l’eau.
H. B.
scaphandre
Équipement spécial qui permet à
l’homme de descendre, de se déplacer et de travailler sous l’eau, dans la mer, les ports ou les rivières.
Depuis la plus haute antiquité,
l’homme a plongé soit pour observer le domaine sous-marin, soit pour recueillir des éponges, des coraux, des animaux ou des objets, ou bien enfin pour réparer des navires avariés ou pour récupérer des trésors engloutis.
Généralités
La plongée en apnée, c’est-à-dire en s’abstenant de respirer, d’un homme nu est extrêmement limitée en durée et en profondeur. En effet, bien que contenant de l’oxygène dissous que les poissons utilisent, mais dans la proportion de 0,356 p. 100 alors que l’air en contient 21 p. 100, l’eau de mer est un milieu hostile à l’homme, non seulement par l’absence d’air, mais par la pression. En effet, l’eau est 800 fois plus dense que l’air : pour un plongeur, la pression hydrostatique, qui est le poids de la colonne d’eau correspondant à la profondeur où il se trouve, s’ajoute à la pression atmosphérique, et la pression, qui est de 1 bar environ à la surface, devient de 2 bar à 10 m