de profondeur, de 5 bar à 40 m et de 11 bar à 100 m. On pourrait envisager de faire respirer le plongeur par un tube dépassant par son extrémité la surface de l’eau, ce qui est parfois utilisé ; avec un tube de 30 à 35 cm de longueur, la pression supportée par le thorax de l’homme dépasse à peine de quelques pour-cent la pression atmosphérique, et la respiration est possible ; pour une immersion de 50 cm, la respiration devient difficile, et à 2 m de profondeur elle est impossible. Cela est dû au fait que l’air amené par le tuyau est à la pression atmosphérique, tandis que le thorax du plongeur subit une pression totale de 1,2 bar, provoquant une compression thoracique ; l’homme
peut bien expirer, mais il est incapable d’inspirer l’air de la surface, dont la pression est trop faible. De plus, cette dépression existant entre l’intérieur des poumons (à la pression atmosphérique) et la paroi thoracique (1,2 bar) est cause de désordres circulatoires graves par un véritable effet de ventouse sur la circulation sanguine. Pour toutes ces raisons, ce procédé est inapplicable.
Pour respirer sous l’eau, il faut recevoir de l’air ou un mélange respiratoire dont la pression soit sensiblement identique à celle que subit le thorax ; les voies respiratoires doivent être maintenues en équipression avec le milieu ambiant. Aussi convient-il de prévoir des dispositifs techniques ayant pour objet soit de soustraire l’homme tout entier à la pression hydrostatique, soit de lui fournir ce qui est nécessaire à sa respiration à la pression convenable.
Dans le premier cas, l’homme, enfermé dans une enceinte rigide, est en communication réduite avec la mer et, s’il peut observer, il ne peut exécuter des travaux qu’indirectement par outils plus ou moins télécommandés. Des
scaphandres dits « de grande profondeur » sont constitués par une enveloppe métallique en plusieurs parties articulées entre elles. En dehors des sous-marins à usage militaire, il existe aussi une grande variété de véhicules d’exploration et de travail sous la mer, tels que les bathyscaphes. Le second cas est celui des scaphandres classiques et aussi des cloches à plongeurs, des maisons sous la mer, des dispositifs qu’on appelle les sous-marins humides, etc.
Matériel utilisé Scaphandre à casque
Les premiers scaphandres d’Augus-
tus Siebe de 1819 consistaient en un casque rigide, ouvert vers le bas, simplement lesté et posé sur les épaules de l’homme, qui était alimenté en air de la surface par une pompe manoeuvrée à bras, l’air s’échappant librement : c’était en somme une cloche à plongeur portative. Perfectionné par Cabi-rol en 1855, ce scaphandre n’a guère évolué depuis cette date, sauf quelques améliorations telles que le téléphone et des sécurités dans l’alimentation en air.
Le modèle de Piel ou de Draeger, ré-
glementaire dans la Marine nationale, appelé encore scaphandre lourd, comporte un habit enveloppant l’homme des pieds jusqu’au cou, une pèlerine métallique reposant sur les épaules et un casque sphérique ; la collerette de l’habit est serrée entre la pèlerine et le casque pour assurer l’étanchéité. L’habit est en toile imperméable souple ; à l’arrière des jambes se trouvent des ouvertures longitudinales lacées qui évitent à l’air de s’accumuler dans l’habit lorsque le scaphandrier travaille à plat ventre ou la tête en bas. Le casque en cuivre rouge pèse environ 18 kg ; il comporte des hublots fixes : deux latéraux, un frontal et un hublot facial amovible avec joint en caoutchouc, une arrivée d’air avec soupape de non-retour, une soupape d’évacuation d’air et un appareil téléphonique.
Des déflecteurs canalisent l’air arrivant dans le casque vers les hublots afin d’y empêcher la formation de buée. Le scaphandrier porte en outre des chaussures lestées par des semelles de plomb et dont le bout est muni d’une protection en cuivre, des sangles, un plomb dorsal et un de poitrine (env. 35 kg) accrochés à des pitons de la pèlerine. Pour la plongée, il faut en plus un certain nombre d’accessoires : échelle de descente, ligne de sonde, filin fortement lesté pour le contrôle de la descente et de la remontée, chaise ou plate-forme lestée pour l’exécution des paliers, ligne de sécurité, etc. L’alimentation en air se fait par des tuyaux à l’aide d’une pompe à bras ou d’un compresseur à basse pression avec réservoir-ballon ou
encore d’une batterie de bouteilles à haute pression (de 150 à 200 kg/cm 2) avec détendeur. La quantité d’air que l’on doit envoyer à un scaphandrier est bien supérieure à celle qui est effectivement respirée, afin de réaliser une bonne ventilation et d’éviter toute accumulation de gaz carbonique dans le casque. Le débit mesuré en volume à la pression d’immersion du scaphandrier est :
pas de travail 40 l/mn,
travail modéré 60 l/mn,
travail pénible 100 l/mn,
alors que l’on ne respire que de 8 à 10 l/mn au repos complet et de 20 à 30 l/mn en travaillant.
Scaphandre autonome
(Le sigle anglo-saxon est SCUBA,
Self-Contained Underwater Breathing Apparatus.) Le scaphandre lourd tend à être remplacé par des systèmes beaucoup plus légers et commodes, qui se sont développés depuis les travaux du commandant Yves Le Prieur (1885-1963), du commandant Jacques Yves Cousteau (né en 1910) et du Groupe d’études et de recherches sous-marines (G. E. R. S.) de la Marine nationale en ce qui concerne la France et de beaucoup de chercheurs et industriels sous l’impulsion des différentes amirautés dans de nombreux pays.
L’appareil respiratoire autonome à l’air comprend essentiellement le bloc-bouteille et son sanglage, le détendeur, les tuyaux respiratoires et l’embout buccal.
Dans la Marine nationale, les appareils réglementaires sont :
— l’appareil autonome « Cousteau-
Gagnan » bibouteille type « Marine »
en alliage léger AG 5 ;
— le monobouteille Spirotechnique en acier (ou le bibouteille) ;
— l’appareil respiratoire autonome de sauvetage (sigle ARAS), qui ne diffère du premier que par la taille des bouteilles (1,5 litre au lieu de 6,8).
Le plongeur porte un vêtement de plongée, étanche ou non, qui comprend en général pantalon, veste, cagoule (toujours obligatoire) et souvent des sous-vêtements chauds avec parfois une combinaison chauffante ; il a aussi une ceinture de lest largable, une paire de palmes, un masque de vision, un poignard, un bathymètre ainsi qu’une montre, une brassière de sauvetage, une lampe torche, un compas et divers autres accessoires suivant les missions à accomplir.
Appareil « Narguilé »
C’est une variante de l’appareil respiratoire Cousteau-Gagnan dans laquelle la source d’air reste en surface ; elle peut être soit une batterie de bouteilles d’air à haute pression, soit un compresseur à haute ou moyenne pression. L’appareil respiratoire, réduit à un détendeur alimenté par un tuyau souple, est sanglé sur le dos du plongeur et relié à un embout buccal par des tuyaux en caoutchouc annelés. Le reste de l’équipement (combinaison, masque, etc.) est le même. Le « Narguilé » est utilisé avantageusement pour des travaux de longue durée ne comportant que de faibles déplacements du plongeur.
Accidents mécaniques
Ils sont faciles à éviter par une conduite prudente de la plongée et l’observation stricte des règles ou règlements.
Le coup de ventouse, accident ty-