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pique du scaphandrier à casque, est provoqué par la mise en dépression accidentelle de l’air contenu dans le scaphandre : l’habit plaque et le corps est aspiré dans le casque, d’où choc et traumatismes. La remontée en ballon, qui serait plutôt en soi un simple incident, peut être cause d’accidents liés à une remontée non contrôlée : heurts avec le ponton qui peuvent occasionner des blessures, des déchirures d’habit (d’où fuite d’air, chute et coup de ventouse), voire des accidents de décompression. Il faut également citer les ba-rotraumatismes de l’oreille et des sinus ainsi que la surpression pulmonaire.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17

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Physiopathologie de

la plongée

Si les effets de la pression sur les scaphandriers étudiés par le physiologiste français Paul Bert (1833-1886) en 1877 et par l’Anglais John Scott Haldane (1860-1936) en 1907 sont bien connus, les causes n’en sont pas encore toutes expliquées. L’action physiologique d’un mélange respiratoire dé-

pend à la fois de sa composition, de la concentration de ses constituants et de la pression. Ces deux derniers facteurs déterminent la pression partielle d’un gaz dans un mélange dont la valeur est, par définition, égale au produit de sa concentration par la pression absolue totale.

y L’oxygène a une pression partielle dans l’air au niveau de la mer d’environ 0,21 bar (21 p. 100 en volume), et la diminution de cette pression au-dessous de 0,17 ou 0,15 bar peut entraîner des troubles hypoxiques allant jusqu’à la perte de connaissance, tandis que l’élévation de la pression partielle d’oxygène inspiré conduit à d’autres troubles, qualifiés d’hype-roxiques. On peut donc définir une zone de normoxie comprise entre 0,21

et 0,42 bar. Il existe deux types d’hyperoxie. Le premier type, hyperoxie aiguë ou effet Paul Bert, se manifeste lors de la respiration d’oxygène pur à une pression supérieure ou égale à 1,7 bar sous forme de crise convulsive épileptique, ce qui limite la plongée à l’oxygène entre 7 et 10 m de profondeur ; lorsque l’oxygène est dilué (air comprimé), le temps de latence de survenue de la crise est assez long, mais la plongée à l’air est limitée aux environs de 100 m. Le second type, hyperoxie chronique ou effet Lorrain Smith, se manifeste pour un séjour prolongé sous des pressions partielles d’oxygène supérieures à 0,40 bar par des lésions pulmonaires de genre inflammatoire (pneumonie à l’oxygène) pouvant entraîner la mort, mais disparaissant si l’on retourne à temps à des conditions normoxiques. On est donc conduit à fixer les limites admissibles de pression partielle d’oxygène

entre 0,21 et 0,42 bar, c’est-à-dire à diminuer le taux d’oxygène en fonction de la profondeur de séjour (de 2 à 4 p. 100 pour 90 m, de 0,5 à 1 p. 100

pour 390 m).

y L’azote entraîne une narcose caractérisée par des perturbations du comportement, du jugement et de la coordination neuromusculaire popularisées sous l’appellation d’« ivresse des profondeurs ». Avec l’air comprimé, ces manifestations com-

mencent vers 40 m de profondeur et deviennent importantes pour la plupart des plongeurs vers 60 m. La narcose limite la plongée à l’air aux environs de 100 m comme l’hyperoxie aiguë. Si l’on remplace l’azote par des gaz inertes plus légers, tels que l’hélium, cette limite de profondeur est augmentée ; à vrai dire, elle n’a pu être mise en évidence aux profondeurs atteintes par l’homme (plus de 600 m en laboratoire) ; en revanche, à ces profondeurs, se révèle un syndrome neurologique particulier, le syndrome nerveux des hautes pressions, ou S. N. H. P., dont les causes multiples sont encore mal précisées ; mis en évidence par Naquet, Fructus et Brauer, ce syndrome comporte un ensemble de symptômes cliniques et électro-encéphalographiques du type excitatif, pouvant conduire à l’ex-trême à des convulsions.

Un autre effet de la pression est dû à la dissolution des gaz sous pression dans l’organisme. Cette dissolution est plus ou moins rapide suivant les tissus : os, graisse, muscles, moelles, mais, au bout d’un certain temps de séjour (de 12

à 24 h), on arrive à la saturation. Lors de la remontée, la pression des gaz respires diminue et le processus inverse se produit, les gaz diffusent des tissus vers le sang, du sang vers les alvéoles pulmonaires et de là à l’extérieur. Si la décompression est trop rapide, on risque des accidents dus à des embolies gazeuses vasculaires ou tissulaires. Il faut donc remonter lentement et selon un protocole précis, par exemple par paliers. En cas de remontée rapide accidentelle, il importe de recomprimer le scaphandrier ; c’est pourquoi il est recommandé de disposer de caissons de recompression lors de plongées pro-

fondes. Depuis Haldane, il existe des tables de plongée et des tables de dé-

compression qui sont calculées par les différentes marines. En France, c’est le Groupe d’études et de recherches sous-marines (G. E. R. S.) qui est chargé de ces questions, comme de l’étude et de la mise au point des équipements de plongée pour la Marine nationale.

Pour les plongées profondes, le

temps de décompression est important, et le rendement du scaphandrier, c’est-

à-dire le rapport du temps de séjour au fond (donc du temps de travail) au temps total passé pour descendre, travailler et remonter, est très faible pour ce qu’on appelle les plongées d’intervention. Or, on a constaté la possibilité de faire vivre des hommes à des pressions très largement supérieures à la normale pendant des jours, voire des semaines, sans dommage pour leur organisme, sous réserve de respecter impérativement certaines précautions.

Aussi tend-on à organiser des plongées à saturation.

L’exploitation des océans a com-

mencé. Le rôle des scaphandriers est devenu de plus en plus important et étendu et ils sont maintenant océa-nautes. La plongée, qui reste encore, pour les faibles profondeurs, un sport et un plaisir, devient une tâche industrielle. La plongée simulée en caisson sous contrôle médical ou la plongée en mer sont l’objet d’études dans tous les pays. Les records de profondeur atteinte dépassent 600 m. Le milieu hostile est vaincu, mais les moyens technologiques qu’on doit mettre en oeuvre à cet effet sont considérables.

E. G.

F Archéologie / Barotraumatisme / Gaz inertes

/ Océanographie et océanologie / Oxygène / Pression / Respiration.

Ministère des Armées, Instruction sur la plongée en scaphandre à l’air (Impr. nat., 1956). / La Plongée (Arthaud, 1961). / W. Pen-zias et M. W. Goodman, Man beneath the Sea. A Review of Underwater Ocean Engineering Technology (New York, 1971).

Scaphopodes

L’une des plus petites classes de Mollusques, caractérisée par le test tubuleux et par l’anatomie des parties molles. Le Dentale de nos côtes en est le représentant le plus connu.

Tous les Scaphopodes ont adopté le même mode de vie sédentaire dans le sable vaseux ; mais, si le Dentale commun s’éloigne peu des rivages, d’autres formes ont été récoltées à de grandes profondeurs.

En dépit de grandes variations de dé-

tail, la coquille, dans laquelle l’animal peut se rétracter en totalité, consiste en un tube plus ou moins long, réguliè-

rement effilé vers le sommet, légèrement arqué (genre Dentalium), parfois renflé dans sa région moyenne, ou en une formation utriculaire ; mais, dans tous les cas, elle est ouverte à ses deux extrémités. Les coquilles, allongées, à section circulaire ou polygonale, ont une surface lisse ou parcourue de fines côtes longitudinales, auxquelles se superposent parfois de petites costula-tions transversales.

Dans leur jeune âge, les Dentales s’abritent dans une coquille en forme de cloche allongée, ouverte à ses deux extrémités, mais la portion apicale se brise et disparaît. Au fur et à mesure de l’accroissement, d’autres ruptures se produisent de proche en proche, sans doute sous l’effet d’une digestion dont serait responsable la région postérieure du manteau. Cependant, le bord de l’orifice supérieur offre souvent un aspect très spécifique ; il est denticulé, festonné régulièrement, ou même fendu sur une distance plus ou moins grande.