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Lorsqu’on extrait un Dentale de son tube, il est aisé de voir que le manteau, fixé à la coquille le long de sa face dorsale, concave, forme en arrière du pied un étui tégumentaire complet, par suite de la fusion de ses deux lobes sur la face ventrale.

En arrière, cependant, le manteau se prolonge par le « pavillon », tube court affleurant l’orifice postérieur, par où s’effectuent l’entrée et la sortie de l’eau.

Le pied, long cylindre musculeux qui émerge de l’avant du tube palléal, se découpe en trois petits lobes (Dentalium), ou bien (Siphonodentalium) il se prolonge en un pédoncule à disque terminal lobé. Dorsalement, à sa base, s’allonge un mufle à bouche terminale flanqué sur ses côtés de deux bourrelets d’où naissent de très nombreux captacules, fins filaments ciliés très mobiles, dilatés à leur extrémité, qui sont des organes de capture des proies. En ar-rière du pied s’ouvrent l’anus, ventral, médian, et deux orifices rénaux, dont le droit seul assure l’évacuation des produits génitaux.

La zone palléale ventrale et anté-

rieure serait la principale région respiratoire ; il s’y trouve aussi deux zones de crêtes à longs cils, qui semblent intervenir dans la conduction des proies vers la bouche. Certaines de celles-ci sont apportées par le courant d’eau que créent les zones ciliées, du pavillon vers la bouche. Le rejet de l’eau se produit par des contractions rythmiques du pied.

Les oeufs du Dentale sont fécondés en mer ; ils se développent en larves de type trochophore à trois couronnes de cils.

Les Dentales vivent enfouis dans le sable vaseux. Ils y sont comme fichés à 45°, mais leur pavillon affleure au niveau du substrat. Lors des grandes marées, par suite de l’exondation assez prolongée, ils émergent lentement de leur retraite, basculent et tombent sur le sable ; mais dès le retour de l’eau, grâce à leur pied très mobile, ils s’enfoncent de nouveau.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17

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Les Siphonodentaliidés s’ancrent

plus solidement par leur disque

pédieux.

Dans la vase même, les Dentales

capturent des Foraminifères, des Dia-tomées, dont ils se nourrissent. Ces petites proies, saisies par les captacules, sont conduites à la bouche directement

ou par les aires ciliées avant d’être broyées par la puissante radula.

Les Scaphopodes ont un certain

nombre d’ennemis ; ils sont consom-més par quelques Mollusques, par des Poissons et ils hébergent aussi très souvent des parasites : Cercaires, Ha-plosporidies, Coccidies. Les Cercaires peuvent envahir une grande partie de la masse viscérale et détruire complè-

tement la gonade.

Les Scaphopodes habitent tous les océans ; des Siphonodentalium ont été capturés vers Java à des profondeurs voisines de 7 000 m.

A. F.

H. Lacaze-Duthiers, Histoire de l’organisation, du développement, des moeurs et des rapports zoologiques du dentale (Masson, 1858). /

H. Hoffmann, « Scaphopoda » in Bronns Klas-sen und Ordnungen des Thier-Reichs (Leipzig, 1930). / E. Fischer-Piette et A. Franc, « Classe des scaphopodes », in Traité de zoologie sous la dir. de P.-P. Grassé, t. V, fasc. 3 (Masson, 1968).

Scarabée

Insecte Coléoptère de la famille des Scarabéidés (Scarabaeidae).

Description

Les Scarabéidés ont pour principaux caractères des antennes de dix articles (ou moins), la massue étant formée par des lamelles disposées intérieurement par rapport à l’axe de l’antenne, laquelle est rejetée vers l’avant. Les larves sont mélonthoïdes, à pièces buccales de type broyeur et stigmates cri-briformes. La famille des Scarabaeidae s. str. comprend près de 15 000 espèces qui occupent toutes les régions du globe. Les Scarabéidés sont particuliè-

rement abondants sous les tropiques, dans la grande forêt et les savanes.

Le dimorphisme sexuel est souvent très accentué. Les mâles de nombreuses espèces portent en effet sur la tête ou sur le pronotum des cornes longuement développées, en particulier chez les Dynastidés (Dynastes, Chal-cosoma, Eupatorus...). Des caractères sexuels secondaires se manifestent également par la longueur des pattes

(Euchirus longimanus, Cheirotonus Mac leayi...) ou dans la massue anten-naire (Polyphylla fullo). Chez quelques espèces, chez Pachypus candidae notamment, la femelle, qui passe sa vie dans le sol, est dépourvue d’ailes et d’élytres. Les organes de stridulation sont fréquents chez les Scarabéidés.

Chez l’adulte, ce dispositif comprend une plaque rugueuse glissant sur des rides transverses. L’appareil se rencontre dans de nombreux groupes et se trouve situé soit au niveau des hanches, soit sur les élytres et les ailes, ou bien sous la partie apicale de l’élytre et sur le pygidium. L’appareil stridulant est moins fréquent chez les larves, mais a été observé dans des groupes tels que les Mélolonthoïdés, Rutélidés, Dynastidés et quelques Cétoines. Il est formé par des épines et des zones rugueuses affectant le stipe maxillaire et la face inférieure des mandibules.

Alimentation et

reproduction

Le régime alimentaire des Scarabéi-dés est varié. À l’état adulte, de nombreuses Cétoines, les Hannetons et les Rutélidés sont phytophages. Les larves de ces deux derniers groupes le sont également. Par contre, les larves de Cétoines sont saprophages. Il en est de même de celles de nombreux Dynastidés et de quelques Copris et Aphodius. Certains Scarabéidés sont nécrophages ou bien encore parasites ou myrmécophiles. Mais les Scarabéidés sont surtout connus en tant que coprophages. En Afrique, ils ont une place importante dans la biocénose des grands herbivores, enterrant des quantités énormes d’excréments qui ainsi fertilisent directement les sols. La plupart de ces Scarabéidés vivent dans la masse excrémentielle ; d’autres en enterrent une partie ; quelques espèces en emportent en roulant leur boulette.

De nombreuses espèces déposent leur ponte au hasard (Cétoines, Hannetons, Rutélidés, Aphodiens), mais beaucoup de Scarabéidés entourent leurs oeufs de soins particuliers. Chez les Oryctes, la femelle, après avoir enrobé ses oeufs de matière organique, recherche un milieu favorable pour les déposer (terreau ou feuilles en décomposition). Les Sca-tophilus enterrent dans une chambre

souterraine des excréments et déposent leur oeufs autour. Les Onthophagus et les Bubas creusent un terrier à architecture complexe comprenant plu-

sieurs logettes où seront déposées des réserves alimentaires. La femelle pondra un oeuf dans chacune des logettes ainsi préparées. Dans d’autres genres, Onitis, Copris, Heliocopris, la femelle creuse une crypte souterraine qui sera partiellement remplie d’un gâteau fait d’excréments et où chaque oeuf sera déposé dans une alvéole individuelle.

Certains Scarabéidés nécrophages, tels que les Phanaeus, déposent leurs oeufs dans une boule de chair préalablement triturée et enrobée de terre. D’autres nécrophages du même groupe enterrent dans une chambre souterraine ces

matières alimentaires pour y pondre leurs oeufs. Les rouleurs de pilules ne comptent pas que des Scarabaeus, puisque les genres Canthon, Gym-nopleurus, Sisyphus, Eurysternus...

présentent un comportement analogue.

La formation de la boule résulte d’une série de mouvements réflexes. Il en est de même du transport. La boule, finalement, est enterrée, et l’oeuf est déposé.

Chez certaines espèces, la pilule est simplement abandonnée à la surface du sol (Sisyphus). La collaboration des mâles et des femelles pose de nombreux problèmes au biologiste.