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Durante, de Niccolo Jommelli, d’esprit assez mondain. La fin du XVIIIe s.

s’illustre avec le Requiem de Johann Adolf Hasse (1763), celui de Johann Michael Haydn* (1771), celui d’Antonio Salieri et surtout celui de Mozart*

(1791), dernière oeuvre du maître, que la mort l’empêchera de terminer et qui sera achevée par son élève Franz Xaver Süssmayr. La Messe des morts (1760) de Gossec*, avec son Tuba mirum pour baryton, solo et deux orchestres, dont un pour les instruments à vent, annonce celle de Berlioz.

Au XIXe s., les musiciens useront de toutes les ressources du grand orchestre et des voix pour marquer le drame de la mort. Ils écriront des oeuvres monumentales, n’ayant plus grand rapport avec le service liturgique. La Messe de Requiem de Cherubini*, écrite

pour les funérailles du duc de Berry, emploie une instrumentation brillante.

La Grand-Messe des morts de Ber-

lioz* sera exécutée aux Invalides pour les obsèques du général Damrémont (1837). Ses contrastes brusques, ses quatre fanfares de cuivres du Tuba mirum donnent une impression de

grandeur et d’épouvante plus que de mysticisme. La Messa di Requiem

(1874) de Verdi*, dédiée à la mémoire de l’écrivain A. Manzoni, s’augmente d’un Libera me composé pour la mort de Rossini. Elle s’inspire plus de l’es-thétique théâtrale que de l’esthétique religieuse, malgré l’emploi d’une écriture sévère dans certains fragments (fugues du Sanctus et du Libera me).

Opposés à cet esprit, mentionnons le Requiem de Gounod* (1842) et celui de Fauré* (1887-88), qui, par sa mesure, sa retenue dans l’expression et une certaine suavité, dégage une atmosphère de paix confiante. Pour cette période, retenons encore le Requiem de Schumann* (1852), celui de Liszt*

(1883) et celui de Dvořák* (1890).

Ein deutsches Requiem de Brahms*

(1868) est une cantate funèbre sur un texte allemand du musicien, emprunté à l’Écriture sainte.

Parmi les contemporains, outre le Requiem de Désiré Émile Inghelbrecht (1941) et celui de Jean Rivier (1953), on citera celui de Maurice Duruflé (1947) pour soli, choeur, orgue et or-

chestre. Par sa concision et l’emploi qu’il fait des thèmes grégoriens, Duruflé renoue avec la meilleure tradition religieuse.

Y. de B.

Requins

Poissons cartilagineux marins au corps profilé, à la queue puissante, recouvert d’écailles placoïdes, ou denticules cutanés.

Apparus au Lias, les Requins n’ont pratiquement pas évolué depuis le début de l’ère tertiaire.

La classe des Poissons cartilagineux (Chondrichthyens) se subdivise en deux sous-classes : celle des Sélaciens*

et celle des Holocéphales (Chimères*).

Les Sélaciens se subdivisent à leur tour en Hypotrèmes, ou Raies*, et en Pleurotrèmes, ou Requins, suivant que les fentes branchiales s’ouvrent ventralement ou latéralement.

Les Pleurotrèmes, Squales ou Re-

quins, forment un groupe systéma-

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17

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tique relativement homogène en ce qui concerne la forme générale du corps.

Ce sont des animaux pélagiques ou littoraux, bons nageurs, chez lesquels l’organe locomoteur essentiel est la queue, terminée par une nageoire caudale hétérocerque ; l’axe squelettique s’incurve dans le lobe dorsal de cette nageoire, qui apparaît ainsi plus grand que le lobe ventral.

On subdivise les Requins en

quatre ordres et en une quinzaine de familles.

Les Hexanchiformes

Ce sont les plus primitifs des Requins actuels ; alors que les autres Pleurotrèmes possèdent cinq paires de fentes branchiales en arrière des évents, ou spiracles, ils en ont sept paires, comme le Perlon, ou six

paires, comme le Griset ou le Requin à collerette.

Le Perlon (Heptranchias perlo)

se rencontre dans la Méditerranée et l’Atlantique, dans les eaux profondes.

Il se rapproche de la surface pour pondre, et les jeunes se développent près des côtes, avant de gagner les zones bathiales. Le Griset (Hexan-chus griseus) est un Poisson pélagique des mers chaudes, qui peut atteindre 5 m de long ; il pourchasse longuement les Poissons dont il se nourrit.

Le Requin à collerette (Chlamydose-lachus anguineus) est le plus primitif des Squales ; il doit son nom à la frange tégumentaire qui orne le bord postérieur de chacune des six fentes branchiales latérales. L’adulte, qui peut atteindre 2 m, comme le Perlon, se nourrit surtout de Céphalopodes.

Le développement embryonnaire se

déroule dans les oviductes de la femelle, et le jeune est mis bas quand il a atteint environ 60 cm. Bien que cosmopolite, ce Requin se rencontre surtout dans le Pacifique et l’Atlantique Sud.

Les Hétérodontiformes

Ce sont les Requins de Port Jackson (Heterodontus). Ils possèdent deux dorsales, précédées chacune d’un

aiguillon, et une denture formée de petites dents pointues en avant, de grosses dents molariformes en arrière.

Les Hétérodontiformes sont des animaux de taille moyenne (1,50 m), qui se nourrissent de coquillages et d’Our-sins dans les eaux côtières du Pacifique et de l’océan Indien.

Les Galéiformes

Ils sont caractérisés par la présence de deux nageoires dorsales inermes (sans aiguillon), d’une anale et d’une caudale échancrée ventralement. On y distingue huit familles.

Les Orectolobidés

Ce sont les Requins-Tapis (Orectolo-bus), formes côtières benthiques des mers chaudes, qui doivent leur nom (ils sont aussi appelés Requins zébrés) aux lambeaux cutanés qui cassent leur sil-

houette et les camouflent parfaitement, ainsi que les Dormeurs (Ginglymos-toma), qui, malgré leur allure débon-naire, peuvent s’attaquer aux baigneurs qui viennent les déranger (côtes du Brésil et des États-Unis).

Les Odontaspidés

Ils sont également appelés Requins de sable ; ils ont des dents redoutables, mais, en raison de leur faible taille, ils attaquent rarement l’Homme. Ils se nourrissent de Crustacés, Mollusques et petits Poissons sur les côtes des mers chaudes. La reproduction se fait par incubation des oeufs dans les oviductes de la femelle. Il ne naît que deux jeunes, qui se sont nourris, chacun dans son oviducte, des autres oeufs pondus par la femelle.

Les Isuridés

Ce sont des Requins pélagiques de grande taille, qui pourchassent les bancs de Poissons et qu’on appelle pour cette raison Requins à maque-reaux. La Touille (Lamna nasus) se rencontre dans les eaux côtières tempérées de l’Atlantique : elle s’attaque souvent aux Poissons pris aux filets.

Le Requin blanc (Carcharodon car-

charias) est un animal redoutable, qui peut atteindre 10 m pour un poids de 3 t. Répandu dans toutes les eaux tempérées et chaudes, il s’attaque à tout ce qui peut être mangé et mérite le surnom de « Mangeur d’hommes ». Enfin, le Renard marin (Alopias vulpes), qui mesure 6 m de long, mais dont la moitié de la taille est représentée par un long fouet caudal, est inoffensif pour l’Homme. Il s’attaque aux bancs de Poissons, qu’il effraye de ses coups de queue.

Les Cétorhinidés

Ils se limitent au Requin-Pèlerin (Ce-torhinus maximus), qui est un Squale énorme (jusqu’à 15 m de long), adapté à une alimentation microphage grâce aux milliers de branchiospines qui ornent ses arcs branchiaux. On les rencontre surtout dans les mers tempérées, riches en plancton. L’incubation des oeufs dans les oviductes de la femelle dure deux ans.

Les Rhincodontidés Cette famille n’est représentée que par le Requin-Baleine (Rhincodon typus), microphage comme le Requin-Pèlerin.

Le Requin-Baleine est le géant des Poissons actuels ; toutefois, malgré ses 18 m de long, il n’atteint pas la taille des Cétacés mysticètes. On le rencontre surtout dans les eaux tropicales.

Les Scyliorhinidés

Roussettes ou Chiens de mer, ce