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une action défensive contraire à l’avis des chefs A. S. ou O. R. A. consultés.

Les 1er et 2 juin, pour ne pas dévoiler la zone du débarquement, l’état major allié lance les ordres d’exécution correspondant aux plans d’action prévus sur l’ensemble du territoire français.

Le 8 juin, la mobilisation du Vercors est prescrite par le commandant Fran-

çois Huet (1905-1968) : en quelques jours, l’effectif atteint 8 000 hommes.

Le 10, Koenig, qui n’a pas été consulté, transmet de Londres un ordre de freinage, mais le commandant Marcel

Descour (né en 1899), chef de la ré-

gion de Lyon, reçoit d’Alger l’ordre de poursuivre la mission Vercors... Le point faible de la défense est la brèche de Saint-Nizier-du-Moucherotte : les 600 hommes du capitaine Costa de

Beauregard en assurent la défense du 13 au 15 juin contre 1 500 Allemands, qui, le 15, les contraignent au repli.

Après une période de calme relatif employé à recevoir les parachutages et à instruire les unités, les indices d’une offensive se précisent le 13 juillet. Le 14, la Luftwaffe bombarde Vassieux-en-Vercors et détruit au sol plus de 500 containers d’armes. Le 20, l’encerclement est réalisé et le 21 est lancée l’attaque générale allemande avec des éléments blindés et des SS. Au matin, 400 SS sont posés en planeur dans la cuvette de Vassieux. Après l’échec d’une contre-attaque dirigée contre eux, un conseil de chefs réuni le soir décide de se battre jusqu’à épuisement des moyens, puis de se disperser en guérillas. Le 22 juillet, les Français se replient au nord, tandis qu’au sud l’ennemi arrose le plateau à coups de mortiers et occupe Die, où il massacre à l’hôpital tous les blessés du maquis.

Au centre, c’est l’échec d’une nouvelle contre-attaque à Vassieux, tandis qu’une autre réussit dans le val de Valchevrière. C’est là que, le 23 juillet, se joue l’acte final avec le repli de deux compagnies du 6e bataillon de chasseurs alpins, qui sont submergées.

Dès lors, il ne reste plus aux Allemands qu’à nettoyer le plateau et à s’y livrer aux représailles habituelles, marquées ici du 10 au 30 juillet par le massacre des habitants de Vassieux (21 juill.), des blessés de la grotte de la Luire (27 juill.) et de ceux qui les soignaient.

Les pertes des maquis seront sévères

(plusieurs centaines d’hommes et une vingtaine d’officiers).

Massif central et mont Mouchet

Envisagée tour à tour comme réduit puis comme base, la région du Massif central est mobilisée en accord avec Londres le 20 mai 1944. Le 1er juin, la zone du mont Mouchet (Haute-Loire) compte plus de 2 000 hommes. Elle est attaquée par plus de 10 000 Allemands le 2 juin, puis de nouveau le 10. Le combat reprend le 11, mais le soir les munitions manquent et les maquis doivent se replier sur la Truyère.

Les pertes s’élèveront à 160 morts et 100 blessés.

La Bretagne et Saint-Marcel

(9-18 juin 1944)

Le 6 juin 1944, des éléments du 2e régiment de chasseurs parachutistes (commandant Pierre Bourgoin [1907-1970]) sont largués en Bretagne pour effectuer des missions de sabotage et d’appui des maquis. Trois compagnies sont ainsi parachutées à Saint-Marcel les 9 et 10 juin, où elles sont rejointes par le 2e bataillon O. R. A. (commandant Le Garrec) et les 1 200 hommes du 8e bataillon F. F. I. (commandant Caro).

En quelques jours, grâce aux parachutages, 8 000 hommes sont équipés. Le 18, les Allemands attaquent en force le camp de Saint-Marcel, défendu par 2 400 hommes ; Bourgoin fait appel à l’aviation alliée, qui intervient à 16 h.

Le soir, le combat fait toujours rage, et Bourgoin doit prescrire le décrochage : 560 Allemands et 42 Français tués, une cinquantaine de blessés français, dont plusieurs seront massacrés, tel est le lourd bilan de la journée de Saint-Marcel, dont le retentissement fut grand en Bretagne.

La guérilla

Les grands combats, devenus légendaires (quoique inadaptés à ce genre de guerre), ne doivent pas faire oublier l’importance et l’efficacité de la gué-

rilla qui s’est développée sur tout le territoire : de janvier à octobre 1943, par exemple, 3 800 sabotages ont été réalisés par la Résistance.

Les F. T. P. en Corrèze Si toutes les formations participent à cette guérilla, elle est le mode privilégié d’action des F. T. P., rarement engagés par leurs chefs dans de grands combats. Dès le printemps de 1943, époque où se forment les premiers maquis de réfractaires au Service du travail obligatoire, la Corrèze comprend plusieurs camps F. T. P. qui, durant un an, se défendent contre les attaques des Allemands, de la police et de la Milice.

Le 30 mars 1944, ordre leur est donné de passer à l’attaque. Jusqu’au 30 mai, 200 actions sont à mettre au compte des 700 maquisards F. T. P. de la Corrèze : 50 p. 100 sont des sabotages (voies ferrées, lignes électriques), 20 p. 100

des coups de main nécessaires à la vie des maquis, 30 p. 100 des attaques contre la police ou les Allemands. Si les combats défensifs de l’A. S. et de l’O. R. A. ont dépassé les possibilités des maquis, la guérilla présentait aussi le risque d’un déclenchement prématuré de l’insurrection. Les 7 et 8 juin, les F. T. P. de la Corrèze attaquent la garnison allemande de Tulle, mais doivent se replier le 8 au soir devant la division SS das Reich. Les représailles allemandes coûteront à la ville 114 civils tués et 150 déportés.

L’apport de la Résistance

à la Libération

Dans la grande bataille qui chassera les Allemands de France, le général Eisenhower reconnut aux F. F. I. et à la Résistance l’efficacité de 15 divisions.

En dehors de leur action spectaculaire à Paris* (où le colonel Henri Rol-Tan-guy [né en 1908], chef régional F. F. I., a joué un rôle essentiel) et dans les métropoles de Marseille et de Lyon, il faut mentionner les remarquables orga-downloadModeText.vue.download 75 sur 621

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 17

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nisations de guérilla de l’Ain (qui ont occupé Oyonnax le 11 nov. 1943), de Bourgogne, du Morvan, du Var, l’exé-

cution du plan Tortue contre les blindés allemands envoyés en Normandie, l’activité du corps franc du capitaine

Jean Pommiès (1904-1972), armature militaire du Sud-Ouest, la reddition, en septembre, des 25 000 Allemands de la colonne Elster...

La clandestinité débouchait sur des opérations de type classique auxquelles les F. F. I. apportaient le témoignage de la volonté des Français de participer à leur libération. Dans cette bataille qui effaçait la défaite de 1940, il ne pouvait plus y avoir qu’une seule armée ; c’est ce que voulut le général de Lattre de Tassigny en réalisant en plein combat l’amalgame dans la Ire armée de 137 000 F. F. I. Dès novembre, leurs unités, qui portent encore le nom de leurs maquis d’origine, participent à la bataille de haute Alsace. D’autres sont engagées contre les poches allemandes de l’Atlantique ou sur le front des Alpes.

A. de D.

Les chefs militaires

de la Résistance

Charles Antoine Delestraint (Biache-Saint-Waast 1879 - Dachau 1945).

Saint-cyrien et fantassin devenu entre les deux guerres spécialiste des chars, dont il commande une brigade à Metz en 1936, puis un groupement sur la Somme en 1940. Mis par de Gaulle à la tête de l’Armée secrète en octobre 1942, le général Delestraint est arrêté le 9 juin 1943 et déporté au Struthof, puis à Dachau, où il est abattu le 19 avril 1945.

Aubert Frère (Grévillers, Pas-de-Calais, 1881 - Struthof 1944). Sorti de Saint-Cyr en 1902, il sert longtemps au Maroc et est trois fois blessé entre 1914 et 1918. Commandant l’École des chars (1925-1930), Saint-Cyr (1931-1935), puis la VIIe armée sur la Somme en 1940, il est mis à la tête de la division militaire de Lyon dans l’armée d’armistice. Désigné par Giraud en novembre 1942 comme chef clandestin de l’armée, il prend la tête de l’O. R. A.