Выбрать главу

Musacées

Considérée dans son sens large, la famille des Musacées comprend cinq genres et près de cent cinquante es-pèces. Le genre Musa (Bananier) est de beaucoup le plus important par le nombre de ses espèces et son incidence économique. Ces espèces sont de grandes plantes herbacées à longues feuilles, dont les gaines forment un tube d’où sort l’inflorescence, un épi, qui s’infléchit vers le bas ; cet épi peut avoir jusqu’à vingt mille fleurs, groupées à l’aisselle de bractées disposées en spirale. À la base de l’inflorescence se localisent les fleurs femelles, puis au-dessus les hermaphrodites et au sommet les mâles ; ces fleurs sont bilabiées, à cinq pièces plus ou moins soudées, où l’on ne distingue pas les trois sépales des deux pétales ; les étamines sont au nombre de deux, et

l’ovaire est à trois loges ; le fruit est une grande baie allongée de section triangulaire, remplie d’une pulpe charnue, à l’intérieur de laquelle se trouvent les graines dans les espèces sauvages. Dans ce genre, on distingue quatre sections, dont deux sont importantes. L’une, Eu-musa, à onze chromosomes, rassemble les espèces à fruits comestibles. L’autre, Calli-musa, à dix chromosomes, est surtout connue par deux espèces : Musa textilis, des Philippines, qui produit le « Chanvre de Manille », et M. ensete, espèce ornementale, qui peut être cultivée en pleine terre dans les régions de l’ouest et du midi de la France ; les pétioles et les nervures de cette espèce sont rouge sang et lui donnent un aspect curieux.

Les Bananiers cultivés dériveraient de trois espèces : M. acuminata, d’Indo-Malaisie, qui produit les bananes lé-

gumes ; M. sapientum, probablement d’origine hybride entre la précédente et la suivante, dont une variété donne les bananes de Côte-d’Ivoire, petites et de couleur jaune vif ; enfin M. balbisiana, également d’Indo-Malaisie.

À côté du genre Musa, il faut citer les genres Strelitzia et Ravenala, réunis parfois dans la famille des Strelitziacées ; ces plantes ont leurs feuilles dis-tiques (opposées sur deux rangs, dans un même plan). Les Strelitzia (Oiseaux de paradis) [4 espèces en Afrique du Sud] sont des plantes très ornementales grâce à leurs fleurs irrégulières très curieuses, en forme d’Oiseau. L’espèce la plus connue, S. reginae, possède des fleurs, groupées par huit à dix dans une grande spathe aiguë, qui ont des sé-

pales jaunes-orangé et des pétales d’un bleu outremer. Les Ravenala (Arbres des voyageurs) [2 espèces] se trouvent à Madagascar-Réunion pour une es-pèce et Amazonie pour l’autre ; leur nom vulgaire d’Arbre des voyageurs est dû à la présence d’importantes ré-

serves d’eau dans les gaines de leurs feuilles ; leur port en éventail est tout à fait remarquable. Un dernier genre, Heliconia, possède soixante espèces dans les régions de l’Amérique tropicale ; les feuilles, à très longs pétioles engainants, sont amples ; les fleurs sont brillamment colorées et réunies en grappes unilatérales ; quelques-unes de ces espèces sont ornementales et culti-

vées surtout en serres chaudes.

Zingibéracées

La famille des Zingibéracées (50 genres et 1 500 espèces) se distingue de la précédente surtout par la présence d’une seule étamine dans les fleurs.

Ces plantes herbacées à rhizomes et à tubercules sont riches en amidon, en particulier certains Curcuma d’Indochine, qui donnent des fécules (arrow-root) ; les rhizomes de C. longa possèdent en outre une matière colorante jaune qui sert pour la teinture des laines, des soies, du papier, du bois, du cuir... Parmi les Zingiber (100 es-pèces en Asie tropicale), Z. officinale, ou Gingembre, est une grande herbe vivace employée déjà comme épice par les Grecs et les Romains ; il sert à parfumer les boissons, en particulier la bière (Grande-Bretagne, États-Unis).

Le genre Eletteria et en particulier E. cardamomum fournit des graines aromatiques à saveur piquante (Cardamome de Malabar en particulier, mais aussi de Ceylan, du Japon et du Siam).

Utilisées autrefois en pharmacopée, ces graines ne servent plus guère que comme condiment : pour la fabrication de liqueur (bitter) et pour la confection de gâteaux en Angleterre, en Allemagne, mais surtout en Chine. Certains genres enfin sont employés en horticulture, surtout en serre chaude ou tempérée : les Hedyclinum (150 espèces), les Globa (100 espèces en Amérique tropicale), les Costus (150 espèces en Amérique et en Afrique).

Cannacées

C’est une famille monogénérique

(Canna ou Balisier — 50 espèces originaires de l’Amérique tropicale). Les Canna sont de belles plantes horticoles de 1,5 m environ, introduites en Europe depuis le XVIe s. Les fleurs, en grappes terminales, sont composées de deux verticilles de trois pièces soudées en un tube à la base, de trois étamines entiè-

rement pétaloïdes, d’un seul style et de trois carpelles donnant à maturité, après fécondation, une capsule loculicide.

Les cultivars actuels proviendraient d’un hydride obtenu au « fleuriste de la Ville de Paris » en 1863 (C. iridi-flora) et qui aurait servi de souche à

de très nombreux autres croisements.

Les tubercules pourpres de C. edulis fournissent une fécule (arrow-root de Canna ou du Queensland, ou encore toulema) ; les jeunes rhizomes, les plus tendres, sont consommés au Brésil et aux Antilles ; les graines de C. orientalis, de C. coccinea, très dures, sont parfois employées dans la fabrication de colliers. Enfin, les graines de C. Bit-tonii auraient servi autrefois comme poids dans le commerce de l’or.

Marantacées

Cette famille d’une vingtaine de genres et près de quatre cents espèces, en majorité des forêts tropicales humides américaines, comprend uniquement des plantes herbacées à rhizomes ou à tubercules. Les fleurs, très irrégu-lières, du type trois, ont des sépales ainsi que des pétales plus ou moins soudés ; l’androcée (deux cycles de trois pièces) est réduit à une seule étamine fertile, les autres pièces étant des pièces stériles, des staminodes ou complètement absentes. L’ovaire est à trois carpelles tri- ou uniloculaires.

Comme genres, on peut citer le genre Calathaea (150 espèces américaines ou africaines), à racines comestibles et aux feuilles curieusement colorées, et le genre Maranta (30 espèces en Amérique tropicale). Les rhizomes de M. arundinacea (Antilles) fournissent une fécule blanche très appréciée ; downloadModeText.vue.download 8 sur 627

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 18

9963

M. bicolor et M. leuconeura servent à la décoration des serres ; cette dernière espèce, plus rustique, se trouve parfois dans les appartements.

J.-M. T. et F. T.

N. W. Simmonds, Bananas (Londres, 1959 ; 2e éd., 1966). / J. Champion, le Bananier (Maisonneuve et Larose, 1963).

sclérose

Durcissement des tissus vivants consé-

cutif à une formation excessive de collagène, protéine entrant dans la consti-

tution de la substance intercellulaire du tissu conjonctif.

La sclérose se manifeste comme une induration pathologique de l’organe ou du tissu affectés par l’hypertrophie des éléments conjonctifs qui entrent dans leur structure.

Histologie

L’intervention du collagène est un des phénomènes les plus fréquents et les plus banals en pathologie. Elle est très utile à l’organisme lorsqu’il s’agit de la formation de cicatrices ayant des propriétés de résistance suffisantes ; dans d’autres cas, la synthèse excessive de collagène, qui caractérise la sclérose, est la conséquence d’une destruction tissulaire d’origine variable ; elle peut se rencontrer après tout infarctus (destruction cellulaire secondaire à une oblitération vasculaire) guéri ou à la fin de phénomènes inflammatoires de causes diverses.