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encore négative, le syphilitique guérit complètement. À la phase de sérologie positive du chancre (à partir du 10e au 18e jour environ), le malade bien traité échappera aux accidents secondaires, et la sérologie deviendra rapidement négative. Lorsque la thérapeutique n’est instituée qu’à la période secondaire (roséole, syphilides, alopécie...), la guérison clinique s’effectuera en quelques semaines, mais la sérologie exigera plusieurs mois pour devenir négative. Traitées tardivement (syphilis secondaire tardive, syphilis tertiaire), les manifestations cliniques sont encore réductibles, mais la sérologie risque d’être longtemps, voire définitivement positive.

Traitement

Avec l’avènement de la pénicilline, la plupart des bases classiques minutieusement codifiées ont été ébranlées.

Si tous les syphiligraphes s’accordent pour considérer la pénicilline comme étant la meilleure thérapeutique actuelle, ils diffèrent d’avis en ce qui concerne les doses et la nécessité d’un traitement de consolidation. Certains, du reste peu nombreux, préconisent l’injection unique de 3 millions d’unités de pénicilline-retard, mais la majorité des spécialistes préfèrent prescrire entre 10 et 15 millions d’unités en injections musculaires de 1 million d’unités répétées quotidiennement ou à 2 ou 3 jours d’intervalle.

En cas de syphilis primaire sérologiquement négative, cette cure est suffisante, mais un contrôle sérologique est à faire tous les 2 mois pendant le premier semestre et deux fois le semestre suivant (BW et test de Nelson). Concernant la syphilis primaire sérologiquement positive et la syphilis secondaire, nombreux sont les syphiligraphes qui estiment qu’un traitement de consolidation est nécessaire. Deux semaines après la cure de pénicilline, ils prescrivent 18 injections intramusculaires de sels de bismuth-oléosoluble à raison de 2 injections par semaine. Après un arrêt de 6 semaines, nouvelle cure de bismuth. Le traitement et les périodes d’arrêt seront poursuivis jusqu’à la négativation totale des réactions sérologiques classiques ainsi que du test

de Nelson et de l’immunofluorescence.

La bismuthothérapie est formellement contre-indiquée en cas d’albuminurie et impose un examen des urines avant chaque cure. Le traitement de consolidation peut alors être poursuivi avec des cures répétées de pénicilline. Tous les syphiligraphes ne prescrivent pas un tel traitement, se fondant sur le fait que, dans de nombreux cas (mais non toujours), la sérologie devient négative d’elle-même en 6 mois à 2 ans après la cure de pénicilline.

Le traitement de la syphilis aor-

tique est délicat et doit être conduit en liaison avec le cardiologue. Il est à base de pénicilline et de cyanure de mercure. L’auréomycine pourrait parfois être plus bénéfique que la pénicilline (J. Thiers).

Le tabès fixé ne nécessite pas de

traitement, mais une surveillance attentive, alors que le tabès évolutif est, après un préalable de cyanure ou de cortisone, à traiter à doses progressives de pénicilline. La paralysie générale, actuellement rarissime, est une indication majeure de la pénicillinothérapie, laquelle, en cas d’échec, peut être suivie de la malariathérapie.

La syphilis congénitale précoce et floride impose un traitement d’urgence de pénicilline sous corticothérapie protectrice ; on doit commencer par des doses très faibles pour totaliser un demi-million d’unités pour la cure.

La syphilis tardive congénitale exige le même traitement que pour l’adulte, mais il faut éviter les préparations procaïnées (pénicillines retard) avant l’âge de trois ans.

La femme enceinte cliniquement

ou sérologiquement syphilitique sera traitée comme pour une syphilis secondaire, mais on commencera la cure par des doses de 10 000, de 20 000, de 50 000 unités pour n’atteindre le million d’unités qu’au 8e jour. La majorité des auteurs s’abstiennent de traiter la femme enceinte guérie de syphilis, mais quelques syphiligraphes préfèrent conseiller deux cures de pénicilline (4e et 6e mois de la grossesse).

Syphilis sérologique

tardive (BW surprise)

À l’occasion d’un examen prénuptial ou d’un check up, un nombre relativement grand de sujets indemnes de manifestations cliniques, sans antécé-

dents connus de syphilis, ont une sérologie positive (BW et test de Nelson).

Il s’agit vraisemblablement de malades dont l’infestation syphilitique a été décapitée et masquée par une pénicillinothérapie à faible dose prescrite pour une affection aiguë non syphilitique.

Le traitement de ces syphilis sérologiques tardives est discuté. Certains sont d’avis de prescrire un traitement de longue durée visant à obtenir la négativation, ce qui est possible quand la positivité remonte à moins de 3 ans.

D’autres syphiligraphes s’en tiennent à faire pratiquer une cure de pénicilline afin de garantir l’avenir contre une atteinte aortique, viscérale ou nerveuse.

De toute façon, ces sujets sont à surveiller et à examiner deux fois par an (étude des réflexes, examen du coeur, du fond d’oeil, des urines).

La déclaration non nominative au

ministère de la Santé est obligatoire pour tout nouveau cas de syphilis. Tout malade contagieux refusant de se soigner peut être hospitalisé d’office. Le ou la syphilitique peut être soigné gratuitement dans les dispensaires antivé-

nériens ou dans les services spécialisés des hôpitaux.

A. C.

J. Alves Garcia, Clinique et pathologie de la neurosyphilis (Masson, 1953). / J. Charpy, le T. P. I., test de Nelson-Mayer, et les nouveaux aspects immunologiques de la syphilis (Masson, 1953). / P. Franceschini, la Syphilis, nu-méro spécial de la revue Monographies médicales (Éd. Heures de France, 1970).

Les grands noms de la

sérologie de la syphilis

Jules Bordet, médecin et microbiologiste belge (Soignies 1870 - Bruxelles 1961). Il a découvert la réaction de fixation du complément, qui peut être employée dans le diagnostic de diverses maladies infectieuses. Il a découvert également le Bacille de la coqueluche avec Octave Gengou (1875-1957)

[Bacille de Bordet-Gengou]. Il a reçu

le prix Nobel de médecine en 1919 et a laissé un Traité de l’immunité dans les maladies infectieuses (1920).

Robert Armstrong Nelson, microbio-

logiste américain (Auburn, État de New York, 1922). Il a mis au point de 1949 à 1951 la réaction d’immobilisation des Tréponèmes par le sérum des sujets atteints de syphilis (test de Nelson). Cette réaction, d’une rigoureuse spécificité, est plus sensible et plus fidèle que la réaction de Bordet-Wassermann.

August von Wassermann, méde-

cin allemand (Bamberg 1866 - Berlin 1925). Il a appliqué au diagnostic de la syphilis la réaction de fixation du complément de Bordet (réaction de

Bordet-Wassermann).

Syracuse

En ital. SIRACUSA, v. et port de Sicile, sur la côte est ; 115 000 hab.

La plus grande cité antique d’Occident (après Carthage) fut fondée vers 734 av. J.-C. par un émigré de Corinthe dans un îlot côtier, dénommé Ortygie ; une source fraîche, Aréthuse, y fut l’objet d’une légende, celle de la nymphe Aréthuse, changée en source par Arté-

mis. Les colons grecs réduisirent à un état voisin du servage la population indigène sicule, dont les tombeaux rupestres et les vestiges d’habitations ont été retrouvés en divers endroits. Mais la cité, qui fonda ses propres colonies dès les VIIe-VIe s. (Akrai, Camarine), accueillit aussi d’autres Grecs, et cette population de caractère mêlé offrit un terrain favorable à l’instabilité politique qui se manifesta pendant toute l’époque grecque.

Face à l’aristocratie terrienne des gamores, les nouveaux venus constituaient une plèbe, qui chassa les gamores en 486 av. J.-C. Cet événement est le premier jalon bien repéré de l’histoire intérieure, sans être certainement le premier changement politique.