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L’époque moderne

C’est de la fin du XVIe s. que date le microscope et c’est alors qu’ont pu commencer les études d’anatomie

microscopique et d’embryologie, mais il faudra attendre deux siècles pour

que le microscope, perfectionné, soit devenu un instrument vraiment utile.

Pendant ces deux siècles, l’anatomie macroscopique traditionnelle se maintint et fut même à l’origine de nombreuses sociétés scientifiques ou philosophiques. Les travaux des anatomistes conduisirent à la publication de nombreuses monographies et, à partir de ces dernières, de traités d’ensemble.

Signalons en particulier la dynastie des Alexander Monro, professeurs titulaires à Édimbourg de père en fils, de 1720 à 1846.

Dès le début du XIXe s., toutefois, l’anatomie changea profondément, sinon brusquement. Les travaux d’anatomie microscopique et d’embryologie, l’essor donné à l’anatomie comparée par Cuvier, l’apport considérable fourni par la paléontologie (anatomie des êtres vivants d’autrefois), tout cela concourut à ajouter peu à peu à l’étude de l’Homme, sur lequel on avait accumulé tant de documents, celle des animaux. En 1859, Darwin*, en publiant son livre sur l’origine des espèces, ne fit que renforcer cette tendance, qui s’épanouira vraiment avec notre siècle. Dès lors, l’anatomie macroscopique traditionnelle devient l’anthropologie, et son enseignement se confine peu à peu aux seules facultés de médecine. L’anatomie humaine n’en progresse pas moins ; l’antisepsie de Lister, l’asepsie de Pasteur rendent dissections et interventions chirurgicales moins aléatoires. La biométrie et l’étude des variations font leur apparition. Les techniques microscopiques permettent d’aller de l’organologie à l’histologie et de mieux définir les alté-

rations pathologiques. Les divers viscères, en particulier les glandes endocrines, longtemps méconnues, voient peu à peu leurs fonctions précisées.

Les expériences sur le vivant, rendues possibles par l’anesthésie, autorisent le grand bond en avant de la physiologie. Les améliorations techniques, tant biophysiques que biochimiques, sont autant d’outils nouveaux aux mains des médecins.

L’anatomie

microscopique

L’anatomie et, d’une façon plus géné-

rale, la biologie furent profondément

modifiées par l’apparition de l’observation microscopique, vers la fin du XVIe s.

Le microscope naquit entre 1590 et 1600, vraisemblablement en Hollande.

Mais il resta si imparfait jusqu’au début du XIXe s. par suite de ses aberrations nombreuses que les lentilles simples, ou loupes, qui permettaient des grossissements de 200 diamètres, lui furent longtemps préférées. C’est également un Hollandais, le drapier Antonie Van Leeuwenhoek* (1632-1723), qui est à l’origine des études microscopiques.

Citons de même son compatriote Jan Swammerdam (1637-1680) et surtout l’Italien Marcello Malpighi, anatomiste qui a laissé son nom à de nombreuses structures (glomérules rénaux, corpuscules spléniques, couche germinative tégumentaire, tubes excréteurs des Insectes, pour ne citer que les plus connues). C’est lui qui a donné corps à l’hypothèse de Harvey sur la circulation sanguine, en observant les capillaires sur le poumon de Grenouille, puis sur le patagium (membrane allant des membres supérieurs aux membres inférieurs) des Chauves-Souris. À ses contributions anatomiques sur le poumon, le rein, la rate, le foie, la langue, les trachées des Insectes, il faut adjoindre l’étude du développement du Poulet et celle de l’anatomie végétale.

C’est de cette époque, en 1667, que date la découverte de la cellule*. Il est vrai que son « inventeur », l’Anglais Robert Hooke (1635-1703), qui avait observé une lamelle de liège, n’en tira nulle généralité. Il fallut attendre Cas-par Friedrich Wolff (1733-1794) pour voir formuler une théorie cellulaire, qui restera elle-même en sommeil jusqu’en 1838, date à laquelle le botaniste Matthias Jakob Schleiden (1804-1881), puis l’anatomiste Theodor Schwann (1810-1882) y verront l’unité de structure et de fonction du monde vivant.

La substance vivante de la cellule, dont on n’avait vu jusque-là que la membrane périphérique, est décrite en 1835

par le Français Félix Dujardin (1801-1860) sous le nom de sarcode. On lui préférera, à partir de 1843, le terme de protoplasme, proposé par le botaniste allemand Hugo von Mohl (1805-1872).

C’est Maximilian Johann Schultze (1825-1874) qui identifie, en 1850, le protoplasme végétal au sarcode animal

et donne au monde vivant une unité de structure, qui, depuis, s’est révélée être également une unité de composition chimique.

Au moment même où un Français,

Georges Cuvier, était à l’origine de la renaissance de l’anatomie comparée, un de ses contemporains, Xavier Bichat, dans son Anatomie générale appliquée à la physiologie et à la médecine, publiée en 1801, donnait à l’histologie ses bases et sa méthode.

Bichat renonça au microscope, encore fort imparfait à l’époque, et travailla à l’oeil nu et à la loupe ; il n’en décrivit pas moins plus de vingt types de tissus, dont il proposa une classification. En fait, les Français furent à l’origine peu nombreux dans cette science, tandis que l’école allemande florissait avec les Rudolf Virchow (1821-1902), Walter Flemming (1843-1905), le Suisse Rudolf Albrecht von Kölliker (1817-1905), etc. Le tissu nerveux se colore mal par les méthodes histologiques classiques et nécessite l’emploi d’im-prégnations argentiques, auxquelles sont liés les noms de l’Italien Camillo Golgi (1844-1926) et de l’Espagnol Ramón y Cajal (1852-1934).

Les méthodes d’étude histologiques et cytologiques ont beaucoup évolué depuis quelques années. La culture de tissus*, les techniques histochimiques, la microscopie* électronique ont donné à ces sciences un nouvel et récent essor.

Plan de coupe

Il est habituel, en anatomie topographique, d’utiliser des coupes : soit coupe réelle faite sur cadavre conservé et traité, soit schéma. On détermine ainsi dans l’espace trois plans de coupe : frontal, sagittal, horizontal, que l’on peut combiner dans des directions obliques.

Position anatomique

La description des organes nécessite une position de référence du corps humain : il est admis que sur un sujet debout, les bras le long du corps, la paume des mains regardant en avant, l’axe de référence passe par le centre du corps, verticalement. Ainsi peut-on définir la position d’un organe par rapport à cet axe, par rapport à une struc-

ture voisine ou selon sa direction dans les trois dimensions de l’espace : pour ce faire, on utilise les adjectifs antérieur et postérieur, supérieur et inférieur, interne et externe, ou les adverbes en avant, en arrière, etc., pour désigner les directions.

Au niveau des mains, la face antérieure est palmaire et la face postérieure dorsale. Au niveau des pieds, on utilise les termes de plantaire et de dorsal.

Par exemple, l’artère fémorale commune arrive à la cuisse en passant sous l’anneau crural : celui-ci est limité en avant par l’arcade fémorale, en dehors par la bandelette ilio-pectinée, en dedans par le ligament de Gimbernat, en arrière par le ligament de Cooper. Dans l’anneau crural, on trouve de dehors en dedans, situés dans la gaine vasculaire : l’artère fémorale, la veine fé-

morale, les lymphatiques profonds et les ganglions inguinaux profonds.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

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L’anatomie comparée

Notions générales

L’étude de la structure des animaux conduit à deux résultats fort différents.