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Les Espagnols avaient imaginé un mode de lancement consistant à tourner sur soi-même comme pour le disque.

Le javelot allait plus loin, mais présentait un danger, car on pouvait difficilement en contrôler la direction. Ce style ne fut jamais adopté officiellement.

R. M.

B G. Meyer, l’Athlétisme (La Table Ronde, 1966). / A. Gardien et coll., l’Athlétisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1972).

Quelques grands

champions étrangers

Ronald Clarke (Melbourne 1937).

Comme Zátopek, ce champion aus-

tralien a révolutionné les courses de demi-fond et de fond en faisant progresser les records dans des proportions extraordinaires : de 18 s 4/10

pour le 5 000 mètres ; de 38 s 8/10

pour le 10 000 mètres. Malheureux aux jeux Olympiques à Tōkyō et à Mexico,

Ron Clarke se console en réalisant un peu partout dans le monde des performances de tout premier ordre. Peu rapide au sprint, il connaît des défaites contre Jazy et Keino, mais, incomparable homme de train, il augmente sans cesse son rythme, ce qui l’amène, le 10 juillet 1965 à Londres, à couvrir les 3 miles en 12 mn 52 s 4/10. Quatre jours plus tard, à Oslo, il court le 10 000 mètres en 27 mn 39 s 4/10. Aucun homme avant lui n’était descendu au-dessous des 28 mn sur la distance.

La même année, à Geelong, il parcourt 20,231 km dans l’heure, et, le 5 juillet 1966, à Stockholm, il est chronométré en 13 mn 16 s 6/10 au 5 000 mètres.

Herbert Elliott (Perth 1938). Cet Australien aux moyens physiques remarquables (1,80 m pour 72 kg) est passé dans le monde de l’athlétisme un peu comme une étoile filante, en y laissant cependant son empreinte. L’essentiel de sa préparation consistait à escalader au sprint des dunes de sable dans les environs de Melbourne. Au cours d’une tournée en Europe, en 1958, il courut dix fois le mile en moins de 4 mn, et porta les records du 1 500 mètres à 3 mn 36 s et du mile à 3 mn 54 s 5/10.

En 1960, aux Jeux de Rome, après une course magistrale, il remporta le 1 500 mètres en 3 mn 35 s 6/10. Puis il abandonna la compétition.

Gunder Hägg (Kälarne, dans le Jämt-land, 1918). Il est regrettable que ce coureur suédois n’ait pas pu exprimer son talent à l’occasion des jeux Olympiques. La guerre l’en a empêché. Sa période de forme se situe, en effet, entre les années 1940 et 1945. Grâce à l’opposition qu’il trouva dans son pays, en la personne d’Arne Andersson, Gunder Hägg (qui avait mis en pratique le système de l’entraînement en pleine nature) devait faire progresser sérieusement tous les records du 1 500 mètres au 5 000 mètres. Il obtint le premier le 10 septembre 1941. Il gagna un 1 500 mètres en 3 mn 47 s 6/10, amé-

liorant de 2/10 de seconde le record du monde de Jack Lovelock. Sa grande année fut 1942. Il s’attribua, en effet, 7 records du monde : 1 500 mètres en 3 mn 45 s 8/10 ; mile en 4 mn 4 s 6/10 ; 2 000 mètres en 5 mn 11 s 8/10 ; 3 000 mètres en 8 mn 1 s 2/10 ;

2 miles en 8 mn 47 s 8/10 ; 3 miles en 13 mn 32 s 4/10 ; 5 000 mètres en 13 mn 58 s 2/10. Sur cette dernière distance, bien qu’à son coup d’essai, il devenait le premier coureur qui réalisait moins de 14 mn. Il devait faire mieux en 1944 sur le 1 500 mètres (3 mn 43 s) et en 1946 sur le mile (4 mn 1 s 4/10).

Sa carrière s’arrêta là. Accusé de pro-fessionnalisme avec quelques autres vedettes de son pays, il fut disqualifié.

Rudolf Harbig (Dresde 1913 - † 1944).

Il ouvrit la voie du progrès, surtout sur le 800 mètres. Venu du cross-country, il acquit, sous la direction de Waldemar Gerschler, une décontraction peu pratiquée à l’époque et un contrôle musculaire parfait. L’entraînement fractionné lui permit d’améliorer considérablement sa vitesse. Sa grande année fut 1939. Le 15 juillet, à Milan, se plaçant dans la foulée de son grand rival, l’Italien Mario Lanzi, il le débordait dans la ligne droite et, avec 1 mn 46 s 6/10, faisait faire un bond de plus de 2 s au record du 800 mètres. Un mois plus tard, à Francfort, sur 400 mètres, toujours contre Lanzi, Harbig répétait la même course, et, avec 46 s, donnait à l’Europe son premier record du monde sur 400 mètres. Harbig disparaissait en 1944, au cours d’un combat sur le front de l’Est.

Vladimir P. Kuts (Aleksino, Ukraine, 1927). Ce marin soviétique devait être le successeur de Zátopek. Solide (1,72 m pour 72 kg), il accomplissait comme son aîné ses courses en tête, sans s’occuper de ses adversaires.

Il imprimait souvent de meurtriers coups d’accélération qui éliminaient ses concurrents les plus dangereux.

En 1956, aux jeux Olympiques de Melbourne, il enlevait le 5 000 mètres en 13 mn 39 s 6/10 et le 10 000 mètres en 28 mn 45 s 6/10. Souffrant de l’estomac, il se retira de la compétition en 1958. Il détenait à l’époque les records du monde du 5 000 mètres en 13 mn 35 s et du 10 000 mètres en 28 mn 30 s 4/10.

Paavo Nurmi (Turku, Finlande, 1897 -

Helsinki 1973). Il a laissé le souvenir d’une figure mystérieuse et énigmatique. Il régna de 1920 à 1930 sur les courses, allant du 1 500 mètres à l’heure. Il détint, au cours de sa carrière, 29 records du monde et glana

6 médailles d’or au cours des jeux Olympiques de 1920, 1924 et 1928. Il était économe de ses efforts et n’amé-

liorait ses records que de ce qu’il fallait. Pour cela, il contrôlait son allure à l’aide d’un chronomètre qu’il consul-tait au cours de ses tentatives. Il porta downloadModeText.vue.download 501 sur 561

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

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les records du monde à : 3 mn 52 s 6/10

pour le 1 500 mètres ; 4 mn 10 s 4/10

pour le mile ; 8 mn 20 s 4/10 pour le 3 000 mètres ; 14 mn 28 s 2/10 pour le 5 000 mètres ; 30 mn 6 s 2/10 pour le 10 000 mètres ; 19,210 km pour l’heure. Sa carrière fut interrompue à la suite d’une accusation d’« amateu-risme marron ». Il fut radié par la Fé-

dération internationale en 1932, alors que les Finlandais l’avaient engagé dans la course du marathon.

Jesse Owens (Decatur, Alabama,

1914). C’était un admirable athlète noir de 1,85 m pour 77 kg. Sprinter remarquable, il alliait l’élégance à la puissance, l’aisance à la noblesse du geste. Il débuta à l’âge de 15 ans, et se fit tout de suite remarquer par sa vitesse et ses dons de sauteur. En-tré à l’université d’Ohio, il connut une extraordinaire réussite le 25 mai 1935 à Ann Arbor (Michigan), où, en 2 h 20, il s’appropria cinq records du monde et en égala un sixième, celui du 100 yards, en 9 s 4/10. Il s’attribua ceux du 200 mètres et du 220 yards en ligne droite en 20 s 3/10, ceux du 200 mètres et du 220 yards haies en 22 s 6/10 et celui du saut en longueur, avec 8,13 m.

Mais sa plus grande gloire il devait la connaître l’année suivante aux Jeux de Berlin, où il gagna le 100 mètres en 10 s 3/10 (auparavant, il avait porté le record du monde à 10 s 2/10), le 200 mètres en 20 s 7/10, le saut en longueur avec 8,06 m et le relais 4 × 100 mètres en 39 s 8/10. Peu après, il passa professionnel, alors qu’il était loin d’avoir terminé sa progression.

Peter Snell (Opunake, prov. de Tara-naki, 1938). Ce solide athlète néo-zélandais (1,83 m, 80 kg) se présenta

aux jeux Olympiques de Rome en 1960

après avoir mis à son actif une bonne performance, certes (1 mn 49 s 2/10 sur 880 yards), mais de là à le considérer comme un des favoris du 800 mètres, il y avait un fossé que personne n’avait osé franchir, d’autant plus que le recordman du monde, le Belge Roger Moens (1 mn 45 s 7/10), était en excellente forme. Snell causa une surprise en s’imposant devant son adversaire en 1 mn 46 s 3/10. En 1962, le 27 janvier, il améliora de 1/10 de seconde, sur une piste en herbe de 352 m, le record du monde du mile d’Herbert Elliott, en 3 mn 54 s 4/10. Une semaine plus tard, il portait le record du monde du 800 mètres à 1 mn 44 s 3/10, et celui du 880 yards à 1 mn 45 s 1/10. Il obtenait le couronnement de sa carrière aux Jeux de Tōkyō en 1964, en s’adjugeant le 800 mètres et le 1 500 mètres.