tois, décora à Lávras la chapelle Saint-Nicolas (1560), y pratiquant un art proche des Crétois.
D’autres ensembles imitant l’art de Théophane ont été peints au XVIIe s.
et pendant une partie du XVIIIe. Mais vers le début du XVIIIe s. se dessine un mouvement de retour vers les mo-dèles anciens, dont le représentant le plus connu, et non le plus doué, est Dhionýssios de Fourná (1670-1746), auteur d’un fameux Guide de la peinture. Plusieurs fresques de cette époque nous sont conservées dans des chapelles et des annexes. Les peintres ne viennent plus de Crète, mais d’Épire
et de Macédoine notamment. Après le milieu du XVIIIe s., la peinture athonite porte l’empreinte du baroque populaire et naïf qui, souvent, n’est pas sans qualité (par exemple, le peintre bulgare Zaharij Zograf [1810-1853], qui peint vers 1850 l’exonarthex de Lávras).
Les autres richesses artistiques Les icônes (du XIVe au XXe s.) suivent les mêmes tendances et sont dues aux mêmes auteurs. Les trésors, églises et chapelles renferment de nombreux objets de luxe (calices des VIIIe-Xe s., ivoires, revêtements d’icônes, broderies), dons des empereurs de Byzance, des princes serbes et roumains, des tsars de Russie. Les bibliothèques gardent des manuscrits anciens (du VIIIe au XVe s.), souvent illustrés, des chryso-bulles et des livres rares. Les meubles de bois sculptés (iconostases, trônes, stalles, lustres, etc.) sont, pour la plupart, du XVIIIe s. Enfin, des gravures populaires ont été produites au mont Athos pendant les XVIIIe et XIXe s.
M. G.
B H. Brockhaus, Die Kunst in den Athos Klöstern (Leipzig, 1891 ; 2e éd., 1924). / N. P. Kon-dakov, Monuments de l’art chrétien de l’Athos (en russe, Saint-Pétersbourg, 1902). / G. Smyr-nakis, la Sainte Montagne (en grec, Athènes, 1903). / G. Millet, Monuments de l’Athos (E. Leroux, 1927). / F. Dölger, Mönchsland Athos (Munich, 1943). / J. Lacarrière, Mont Athos, montagne sainte (Seghers, 1955) ; l’Été grec (Plon, 1976). / J. Decareaux, Une République de moines (Fayard, 1956). / D. Théoklitos, Entre la terre et le ciel, le monachisme hagio-rite (en grec, Athènes, 1956). / « L’Athos et le monachisme orthodoxe », numéro spécial de Contacts (1960). / P. Sherrard, Athos, the Moun-tain of Silence (Londres, 1960). / J. Biès, Mont Athos (Itinéraires) [A. Michel, 1963]. / Le Millénaire du mont Athos (963-1963). / Études et mélanges (Monastère de Chèvetogne, 1964 ; 2 vol.). / P. Lemerle et coll., Actes de Lavra, t. I : Des origines à 1204 (Lethielleux, 1971).
Atlantique
(océan)
Océan de l’hémisphère occidental, séparant l’Amérique (à l’ouest) de l’Eurafrique (à l’est). C’est, au point de vue de l’étendue, la seconde masse
océanique, mais c’est la première pour l’intensité du trafic.
Le fuseau atlantique
Dans les régions boréales, les masses continentales sont très rapprochées et réunies par des seuils isolant l’océan Arctique à la façon d’une « méditerranée ». Les îles sont nombreuses et étendues, et les mers bordières sont de vastes plates-formes récemment envahies par la mer (par exemple en Europe de l’Ouest). Aussi, les changements de contours furent-ils très marqués lors des fluctuations du niveau marin au cours des périodes géologiques récentes.
Aux latitudes subtropicales et tropicales, l’Atlantique présente un remarquable élargissement, accompagné de vastes semis d’archipels volcaniques (Açores, Canaries, pour les plus importants), revêtant à l’ouest la forme d’arcs insulaires enfermant des mers bordières, larges et profondes (« méditerranée américaine »).
À la hauteur de l’équateur, une torsion affecte en un mouvement parallèle les deux rives, au point qu’elles semblent pouvoir s’emboîter. À cause de la massiveté des continents riverains, il n’y a pas de mers bordières, et les îles ne sont que des rochers perdus.
L’Atlantique austral est caracté-
risé par un élargissement causé par le brusque achèvement de l’Afrique et l’élongation de l’Amérique. Les plates-formes sont plus larges, parfois démesurées, comme devant l’Argentine, où les Falkland sont prolongées par un arc insulaire bouclé enfermant la « méditerranée australe ».
Les conséquences d’une telle disposition sont nombreuses, notamment pour l’échange des masses océaniques et atmosphériques. N’étant pas bordé par de hautes montagnes, mais élargi à démesure par de grandes mers bordières, l’Atlantique draine un domaine continental quatre fois supérieur à celui qui alimente le Pacifique et l’océan Indien. Il est donc l’un des grands collecteurs de l’eau de la planète et joue un rôle considérable dans l’établissement
de l’équilibre hydrologique mondial, qui ne peut être maintenu sans une exportation d’eau atlantique.
La cuvette atlantique
L’Atlantique se distingue des autres océans par la simplicité d’un ordonnancement disposant masses continentales et bassins symétriquement par rapport à une crête médiane.
LES PRÉCONTINENTS PEUVENT ÊTRE
RÉPARTIS EN TROIS CATÉGORIES.
Des marges étroites bordent les grands boucliers arctique, africain ou sud-américain. Les structures constituant ces socles sont fossilisées sous une couverture sédimentaire parfois épaisse, comme dans le golfe de Guinée (devant le Niger, les terrains se sont accumulés sur plus de 10 km depuis le Crétacé) ou devant l’Amazone. Elles ont été ensuite largement flexurées (côtes africaines), fissurées (par exemple, bordure du Groenland, Labrador, Norvège) ou faillées (Portugal), voire décrochées par de grandes fractures volcanisées (au large du Cameroun). Aussi, l’étroit liséré des plates-formes est-il bordé par des pentes abruptes, profondément entaillées par des cañons, dont certains paraissent avoir eu leurs têtes remodelées par des processus fluviatiles ; naissant à proximité des côtes, ces cañons sont parcourus par des courants d’eau trouble apportée par les crues fluviales ou les dérives littorales. Les plateaux continentaux bordant le Groenland et la Scandinavie ont été surcreusés par des émissaires des inlandsis quaternaires (fjords).
Les marges les plus étendues se
trouvent au large des pays de La Plata et de la Patagonie, de l’Amérique du Nord (du cap Hatteras à Terre-Neuve) et de l’Europe. Les assises géologiques constituant les bassins sédimentaires se prolongent sous la mer en de vastes ensembles monoclinaux parfois aplanis et subitement affectés de failles et de glissements à la hauteur de la pente et du glacis précontinental : localement, comme dans le cas du plateau de Blake (au large du sud des États-Unis), ce sont de véritables marches
d’escalier ou des blocs basculés sépa-rés du continent (banc Porcupine, au large de l’Irlande). La mer du Nord, la mer Celte, la Baltique correspondent à des cuvettes de subsidence anciennes, où l’épaisseur des terrains dépasse plusieurs milliers de mètres ; elles semblent en relation avec un étirement du socle hercynien ayant engendré un jeu de failles longitudinales.
Les plates-formes du nord de l’Europe et de l’Amérique ont été occupées par des glaciers qui ont laissé des vestiges sous forme d’ombilics de surcreu-sement ou de collines morainiques.
Fréquemment subsistent des traces d’émersions quaternaires, comme
d’anciens rivages ou des vallées parfois comblées : par les formes et par les dépôts, on a pu reconstituer les anciens cours quaternaires du Rhin, de la Severn et de la Seine. Les cañons, en partie d’origine tectonique, partiellement remodelés au Quaternaire, semblent actuellement inactifs.
Les marges « méditerranéennes »
(golfe du Mexique, mers des Antilles et de la Scotia) offrent des traits distincts à cause de leur insertion dans le domaine de l’orogenèse alpine. Les arcs insulaires des Antilles et des Falkland (constitués de terrains sédimentaires très déformés, affectés par le volcanisme et secoués de séismes) encadrent des plaines sous-marines labourées de sillons étroits (par exemple, la fosse des Caïmans [7 680 m], dans la mer des Antilles). Les parties externes des arcs sont soulignées par des fosses océaniques profondes (Porto Rico, Sandwich du Sud). Le golfe du Mexique est la plus originale de ces mers et est constitué par un entassement considé-