Выбрать главу

au large de la Patagonie, où la pêche a connu un grand développement avec les grands chalutiers espagnols et italiens. Mar del Plata est devenu un port de pêche en plein essor.

y C. Les régions des vents d’ouest.

Elles peuvent être réparties en deux grands ensembles.

a) La haute mer est affectée par les vents circulant sur les façades polaires des anticyclones. Dans l’hémisphère Sud, il s’agit d’une zone étroite (entre 40° et 50°), où les vents, constamment violents, participent à l’impulsion du grand courant circumpolaire et à l’établissement d’une mer forte, où la houle se propage sans obstacle. Dans notre hémisphère, le rythme saisonnier est beaucoup plus accusé ; en hiver, la fré-

quence des passages cycloniques entretient l’agitation de la mer, un ennuagement permanent, un temps pluvieux et parfois neigeux ; l’été, précédé par un léger fléchissement des pluies, amène un relatif apaisement des houles lors de la remontée, d’ailleurs éphémère, de la dorsale anticyclonique. Il s’agit de régions humides et fraîches, mais où le climat est plus rigoureux dans l’hé-

misphère Sud qu’au large de l’Europe, où s’effectue un transfert d’eau tiède jusqu’au nord du cercle polaire. C’est la dérive nord-atlantique, née de l’étalement vers le nord-est des eaux issues du Gulf Stream. Son mouvement est rendu plus complexe par la formation de divergences locales, de tourbillons, de contre-courants, de branches individuelles, dont la plus importante franchit le seuil Écosse-Féroé, au-delà duquel elle porte le nom de courant de Norvège.

Pour la plus grande partie de l’année, les précipitations (en partie neigeuses) excèdent l’évaporation : la salinité se situe donc en dessous de la moyenne atlantique, comme au large de la Norvège, où se forme une eau superficielle, alimentée par les fusions des neiges scandinaves. Migrant en des aires géographiques parfaitement délimitées, le hareng et la morue, espèces d’eau fraîche et peu salée, sont couramment pêchés au large de la Norvège et de l’Écosse.

downloadModeText.vue.download 514 sur 561

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

1051

b) Les mers bordières diffèrent sensiblement du précédent ensemble sous l’effet des conditions géographiques locales. Le régime des courants y est diversifié à l’extrême en raison de l’instabilité des types de temps. Lorsque les conditions sont favorables, comme devant les côtes basses, les tempêtes peuvent produire de brutales surélévations du niveau de la mer, provoquant la rupture des digues protégeant polders et marais (golfe de Gascogne, mer du Nord et Baltique). Contre les côtes élevées, on assiste fréquemment à un renforcement des gradients isobariques et à une accélération des vents, comme devant le cap Finisterre ou les côtes écossaises. Les mers bordant l’Europe sont d’autant plus dures que les courants de marée voient leur rôle accru en raison de la faiblesse des profondeurs, de l’importance des seuils et de l’étroitesse des détroits ; la navigation y est souvent difficile, parfois dangereuse. L’apport d’eau douce provoque un très sensible fléchissement de la salinité, surtout en Baltique, qui fonctionne comme un immense estuaire.

Dans ces mers agitées, le remaniement des fonds et le constant apport de sels minéraux entretiennent un riche plancton. Parmi les plus poissonneuses de l’Atlantique, elles sont le lien naturel entre des régions industrielles et des ports qui comptent parmi les plus actifs du monde.

y D. Les régions subpolaires. Elles forment d’étroites zones allongées le long des fronts hydrologiques polaires, où convergent les eaux peu salées et froides, parfois porteuses de glaces dérivantes (comme au large du Groenland, mais surtout dans l’océan austral), et les eaux, plus tièdes, des latitudes tempérées. Dans l’hémisphère Nord, le contact est très net, mais sa continuité est difficile à suivre, car il est très sinueux, décomposé en tourbillons, comme celui qui intéresse le courant d’Irminger, qui s’enroule presque sur lui-même au contact du courant sud-groenlandais. L’échange qui s’effectue au voisinage des fronts polaires est intense, notamment sous

la forme d’un prolongement des eaux intermédiaires (arctiques et antarctiques) sous les eaux tempérées. En dessous, les eaux de fond (arctiques et antarctiques), partiellement formées par refroidissement local, migrent vers les latitudes tempérées : dans l’hémisphère Nord, ce déplacement n’est possible qu’en franchissant le seuil Groenland-Islande-Écosse à la faveur de courants exceptionnels produits par les tempêtes.

Les tempêtes sont particulièrement fréquentes dans ces parages du front polaire, où les dépressions cycloniques sont très actives. Ce sont des régions au climat rigoureux et humide, avec de la pluie et de la neige en hiver, et d’épais brouillards en été. Les eaux froides apportent un abondant phytoplancton ; de plus, les brassages qui se produisent au voisinage de la convergence provoquent un enrichissement des eaux de surface en sels minéraux, alimentant un plancton particulièrement abondant au début du printemps et à la fin de l’été, surtout dans les régions de hauts-fonds qui entourent l’Islande. Traditionnellement, la pêche de la morue et des espèces voisines frayant dans les eaux froides (aiglefin, merlan, flétan) est pratiquée de janvier à mai. Depuis quelques décennies, la pêche du hareng d’Islande a pris autant d’importance, principalement pendant l’été.

On considère que près de 20 p. 100

des pêches européennes se pratiquent dans les eaux islandaises. Mais, par suite de la surexploitation des fonds et du déplacement des bancs les plus riches vers le large, les autorités islandaises tendent à reculer les limites des eaux territoriales et sont en butte à de constantes difficultés avec les gouvernements européens intéressés.

J.-R. V.

B G. Schott, Geographie des atlantischen Ozeans (Hambourg, 1926). / E. Le Danois, l’Atlantique, histoire et vie d’un océan (A. Michel, 1938). / Deutsches hydrographisches Institut, Handbuch des atlantischen Ozeans, t. I : Nordatlantischer Ozean (Hambourg, 1952). /

U. S. Navy, Marine Climatic Atlas of the World, t. I : North Atlantic Ocean (Washington, 1955) ; t. II : South Atlantic Ocean (Washington, 1958).

/ A. Guilcher et J. Beaujeu-Garnier, l’Europe du

Nord et du Nord-Ouest (P. U. F., 1958). / A. Guilcher, Précis d’hydrologie marine et continentale (Masson, 1965). / R. W. Fairbridge (sous downloadModeText.vue.download 515 sur 561

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

1052

la dir. de), The Encyclopedia of Oceanography (New York, 1966).

Les mers bordières

de l’Europe

MER CELTE

Partie de la plate-forme allant de l’Irlande à la Bretagne, elle a une topographie monotone, sauf au sud (grands bancs de sable de la Grande et de la Petite Sole, fosse d’Ouessant). Pour le rythme hydrologique saisonnier, l’hiver a une structure thermohaline homogène, produite par le brassage des tempêtes et la descente de l’eau, alourdie par refroidissement. En été s’opère une stratification par formation d’une eau superficielle tiède (16 °C) et peu salée. Les courants de marée sont prédominants dans les régions internes (le jusant, morphologiquement le plus actif, entraîne les sables vers le sud). Dans la partie externe, les grandes houles d’ouest interviennent efficacement dans le modelé des bancs sableux. Les eaux et les fonds, brassés et remaniés, sont riches ; la pêche est très active (maquereau, chalutage, crustacés sur les fonds rocheux côtiers). Un grand port pétrolier est aménagé à Bantry Bay (Irlande).