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parricide est poursuivi par les Érinyes, qui finissent par s’apaiser.

Poésie et vérité

On voudrait pouvoir découvrir derrière la légende des Atrides une réalité historique sous-jacente au mythe. Atrée, Thyeste, Agamemnon, Clytemnestre et Égisthe ont-ils existé ou sont-ils des créations de la poésie transmises de siècle en siècle ? Le problème se pose surtout pour Agamemnon. Le très ancien « Catalogue des vaisseaux » (l’Iliade, II), qui remonte pour l’essentiel à l’époque mycénienne, donne son nom.

Roi de Mycènes, dont l’apogée se situe aux XIVe-XVe s. av. J.-C., Agamemnon est pour Homère le chef dont tous les héros reconnaissent l’autorité. N’y aurait-il pas eu au XIIIe s. un roi véritable et appartenant à l’histoire qui aurait pris la tête d’une vaste expédition en Asie Mineure ? Cette guerre de Troie n’est pas le fruit de l’imagination d’un poète de génie, quatre ou cinq siècles plus tard : l’Agamemnon d’Homère s’identifie bien à un conquérant mycé-

nien dont on ne peut mettre en doute l’existence.

A. M.-B.

atrophie

Au sens strict, état résultant d’une absence de nourriture. Par extension, on entend par ce terme les modifications, dans le sens de la diminution, de la richesse structurale, du poids, des fonctions d’un organe ou d’un tissu, quelle qu’en soit la cause.

Généralités

L’atrophie est parfois totale, mais elle est beaucoup plus souvent partielle et se confond alors avec l’hypotro-phie. Pour qu’un tissu vivant — et à plus forte raison un organe entier —

conserve ses possibilités d’accroissement et de renouvellement pour un grand nombre de ses cellules ainsi qu’une capacité fonctionnelle correcte, liée au nombre suffisant et au bon équipement enzymatique de ses cellules, il faut que soient rassemblés les éléments d’une bonne « tro-

phicité », c’est-à-dire, d’une part, un apport énergétique suffisant par une vascularisation correcte et, d’autre part, un stimulus d’origine nerveuse, surtout pour les tissus affectant notre vie de relation. Si un enfant est blessé au niveau d’une cuisse et que se crée une communication anormale entre l’artère et la veine fémorales, on verra, en l’absence de traitement chirurgical, le membre atteint grandir moins vite que le membre sain.

En effet, une partie du sang passant directement de l’artère dans la veine, la portion sous-jacente du membre ne bénéficiera que d’un débit artériel réduit, avec un déficit en oxygène et en substances énergétiques. Cela est un exemple d’atrophie par défaut de vascularisation. Si un enfant du même âge est atteint de poliomyélite avec paralysie d’un membre inférieur, on verra également, au cours des mois et années suivants, ce membre paralysé grandir moins vite que le membre indemne. Ici, ce n’est pas le système artériel qui est en cause, mais le système nerveux. Nos tissus ont besoin, pour acquérir ou garder leur forme et leur vitalité normales, à la fois d’une nutrition correcte, que leur apportent les vaisseaux, et d’une innervation intacte, sans laquelle il n’est pas de bon état « trophique ». Chez l’homme, certaines atrophies sont normales au cours de l’évolution du corps dans l’embryon, qui a, quel que soit le sexe futur, une ébauche d’appareil génital constitué par deux formations, dites

« corps de Wolff » et « canaux de Muller » : au cours de la différenciation des sexes, on verra les corps de Wolff s’atrophier chez la fille, alors que, chez le garçon, l’atrophie portera sur les canaux de Muller.

Plus tard, chez le nourrisson, on assistera à l’involution, c’est-à-dire à l’évolution régressive vers l’atrophie, du thymus. Chez la femme,

après la ménopause, ovaires et utérus évoluent vers l’atrophie. Cependant, chez l’adulte, l’atrophie de certains tissus ou organes pourra être tantôt la conséquence d’une maladie, tantôt, au contraire, la cause d’une affection. Par exemple, l’atrophie du nerf optique avec décoloration de la papille à l’examen du fond de l’oeil sera la consé-

quence d’une intoxication alcoolo-ta-bagique chronique. Inversement, une atrophie de la glande thyroïde* pourra être responsable d’un myxoedème de l’adulte. À ce propos signalons que l’atrophie doit être distinguée de l’agénésie, d’une part, c’est-à-dire de l’absence complète et congénitale d’un organe (comme ce peut être le cas pour la thyroïde, le myxoedème, étant alors congénital, se dévoilant chez le nouveau-né), et de l’aplasie, d’autre part, c’est-à-dire de l’absence ou de l’arrêt de développement d’un organe, dont il existe cependant une ébauche. Par opposition, l’atrophie se trouve ainsi individualisée par downloadModeText.vue.download 531 sur 561

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

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son caractère régressif (elle touche un organe précédemment normal).

Elle peut toucher un grand nombre de tissus : sur le plan neurologique existent, à côté de l’atrophie optique, déjà citée, des atrophies cérébrales, infantiles ou de l’adulte. La peau peut être atteinte avec soit une atrophie complète, pure, soit une poïkiloder-mie, où s’associent atrophie, dilatations capillaires et pigmentation. Les tissus glandulaires peuvent évoluer vers l’atrophie : glandes endocrines (thyroïde, déjà citée, surrénales, etc.), muqueuses (notamment gastrique,

dans l’anémie* de Biermer).

Les mécanismes responsables de

ces atrophies sont divers et incomplè-

tement élucidés. Un trouble neurologique peut en être responsable (nous l’avons cité également). Une influence endocrinienne est possible (on l’a vu pour l’appareil génital féminin au moment de la ménopause). Des infections prolongées ou répétées peuvent être source d’atrophie (muqueuse nasale, muqueuse de l’intestin grêle). Enfin, on a pu invoquer des mécanismes

d’auto-immunisation, expliquant

l’existence d’anticorps contre nos propres tissus, qui évolueraient alors vers l’atrophie.

Atrophies après

les traumatismes

L’exemple, cité plus haut, de communication entre veine et artère est particulièrement frappant, mais il existe souvent après des accidents, même moins graves, des phénomènes atro-phiques. On peut les rapporter à la section (suivie de cicatrisation, mais sans rétablissement de la perméabilité) de tout petits vaisseaux ou encore de nerfs. Un autre mode d’atrophie résulte de l’absence de fonctionnement prolongé d’un organe, notamment d’un muscle ou d’un groupe de muscles.

C’est le cas des muscles immobilisés dans un plâtre après une fracture, qui

s’atrophient de ne pas servir, ou de muscles entravés dans leur fonction par une ankylose articulaire ou par les douleurs d’une arthrite ; la diminution de force aggrave l’impotence due à l’atteinte articulaire, l’articulation se bloque encore plus et un cercle vicieux s’instaure en l’absence d’une rééducation correcte.

J.-C. L. P.

‘Aṭṭār (Farīd al-

Din)

Poète persan (Nichāpūr, Khurāsān, v. 1150 - id. v. 1220, probablement lors des massacres mongols).