Purification du mélange
Elle commence par la conversion catalytique du monoxyde de carbone CO
en gaz carbonique CO2 ; après refroidissement partiel, le gaz de synthèse passe dans deux convertisseurs, le premier contenant des oxydes de fer et de chrome, le second un oxyde de zinc comme catalyseur. Le gaz carbonique est ensuite absorbé par un lavage avec une solution de monoéthanolamine ou de carbonate de potassium K2CO3, absorbant qui est régénéré par chauffage.
Les quantités subsistantes d’oxyde de carbone et de gaz carbonique sont converties en méthane CH4 à l’aide d’un catalyseur à l’oxyde de nickel, suivant les réactions :
CO + 3 H2 # CH4 + H2O ;CO2 + 4 H2
# CH4 + 2 H2O.
Cette méthanisation est suivie
d’un passage du gaz sur des tamis moléculaires, produits absorbants qui retiennent l’humidité (H2O). On peut
également séparer cette dernière par cryogénie. Le gaz de synthèse passe enfin sur une colonne de rectification pour éliminer le méthane, l’argon et surtout les traces d’oxyde de carbone, nocives pour la réaction finale.
Synthèse de l’ammoniac
Elle s’opère entre 450 et 500 °C, en présence de catalyseur à base d’oxyde de fer. Une pression élevée, entre 140
et 210 bars, est favorable à l’équilibre réactionnel, alors qu’une température trop haute est défavorable.
Le passage unique d’une quantité déterminée de gaz de synthèse à travers le catalyseur ne permet de transformer qu’une fraction de l’hydrogène et de l’azote en ammoniac. Il est donc nécessaire de recycler le gaz non réagi après séparation de l’ammoniac formé dans le convertisseur.
Coût du procédé. Le prix du mar-
ché, de l’ordre de 1 000 F/t (1976), se réfère à de grosses unités de production à récupération de chaleur très poussée avec production de vapeur d’eau utilisée dans les turbines, qui entraînent des compresseurs centrifuges. Néanmoins, il subsiste de nombreux problèmes downloadModeText.vue.download 8 sur 561
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2
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technologiques, dont la corrosion, qui exige l’utilisation d’alliages spéciaux, en particulier pour le four de reforming primaire, où les tubes sont en acier inoxydable Cr/Ni.
Stockage
L’ammoniac anhydre liquide est stocké en bouteilles, citernes ou réservoirs sous sa propre pression, qui est de 6,5 bars effectifs à 15 °C. Il se liqué-
fie à – 33 °C sous pression atmosphé-
rique et est stocké à faible pression par autoréfrigération.
Transport
Le transport de l’ammoniac liquide se fait par camions-citernes, par rail, par
barges fluviales, par mer en navires spéciaux et enfin par pipe-lines sous pression, méthode la plus rentable pour les usines situées loin des centres de consommation. Aux États-Unis, un pipe-line d’ammoniac relie le Texas à l’Iowa (2 000 km), un autre la Louisiane au Nebraska (2 900 km), tandis qu’en U. R. S. S. on en construit un de 2 100 km, allant de Togliatti à Odessa.
L’ammoniac anhydre peut être utilisé comme produit azoté fertilisant directement le sol.
A.-H. S.
Les créateurs de la
synthèse de l’ammoniac
Carl Bosch, chimiste et industriel allemand (Cologne 1874 - Heidelberg 1940). D’abord professeur à l’université de Heidelberg, il devint président de l’I. G. Farben. Il perfectionna le procédé Haber de synthèse de l’ammoniac et en obtint la réalisation industrielle (1913). Prix Nobel de chimie en 1931.
Fritz Haber, chimiste allemand (Breslau 1868 - Bâle 1934), professeur de chimie physique à l’université de Berlin. Après avoir montré qu’une réaction violente peut être l’origine d’une émission d’électrons, il parvint à réaliser en 1910 la synthèse de l’ammoniac, en opérant par voie catalytique sous très forte pression. Prix Nobel de chimie en 1918.
Ammonites
Céphalopodes marins à coquille externe cloisonnée, comme celle du Nautile actuel.
Le groupe, apparu au Dévonien
supérieur, est uniquement fossile.
Les Ammonites ne dépassent pas le Crétacé supérieur et s’éteignent au Maëstrichtien.
Morphologie
et anatomie
La morphologie de l’animal lui-même est inconnue. Des observations ré-
centes laissent supposer que le nombre des bras chez les Ammonites était du
même ordre que chez les Dibranchiaux actuels, soit 8 ou 10. On ne sait rien d’autre sur la forme du corps.
L’organisation interne est res-
tée inconnue jusqu’en 1967, date à laquelle H. Cloos et U. Lehmann ont fait connaître respectivement pour une forme du Permien et pour une forme du Lias les caractères de la radula, sorte de langue armée de denticules cornés existant chez les Céphalopodes et les Gastropodes. En 1967 également, U. Lehmann établit l’existence de la poche à encre chez un genre du Lias.
Cette poche a été observée depuis chez une forme crétacée.
Coquille
La coquille, dans les conditions normales, est la seule partie de l’Ammonite qui se fossilise. Elle présente de grandes analogies avec celle du Nautile actuel. Elle est divisée par des cloisons en une succession de loges, ou chambres.
La dernière loge, ou chambre d’habitation, est occupée par l’animal, et on admet que celui-ci s’y tient dans la même position que le Nautile, c’est-
à-dire avec la région ventrale dirigée vers l’extérieur de la courbure de la coquille. L’animal est relié à la première loge par un tube creux, le siphon, qui traverse toutes les cloisons pour aller s’attacher au fond de la première loge.
Toutes les loges, sauf la loge d’habitation, devaient être remplies, comme chez le Nautile, par de l’air montrant une composition un peu différente de celle de l’air atmosphérique.
L’allure générale de chaque cloison est celle d’un verre de montre à convexité tournée vers l’avant (vers l’ouverture de la coquille), mais dont les bords montrent des ondulations plus ou moins compliquées. Les sutures sont les traces du raccord des cloisons avec la surface interne de la coquille ; elles reproduisent les ondulations du bord de la cloison. Les ondulations de la suture vers l’avant sont appelées selles ; les ondulations vers l’arrière sont les lobes.
Les caractères des lobes et des selles permettent de diviser grossièrement
les Ammonites en trois groupes : les Goniatites, au Primaire ; les Cératites, au Trias ; les Ammonites « sensu stricto », au Jurassique et au Crétacé.
Dans le premier groupe, selles et lobes sont sans découpures ; dans le deuxième, les lobes seuls sont découpés ; dans le dernier, enfin, selles et lobes sont plus ou moins profondément dé-
coupés. Il y a pourtant des exceptions à ce schéma trop simple, car, dès le Permien, on connaît quelques formes à sutures ammonitiques ; il y en a encore plus au Trias, et, inversement, au Jurassique et au Crétacé, on connaît des Ammonites à sutures très simples rappelant celle des Cératites ou même des Goniatites. Il est néanmoins certain que, vue dans son ensemble, l’évolution de la suture des Ammonites au cours du temps se fait bien dans le sens Goniatite-Cératite-Ammonite.
La forme de la coquille est très variée. Le type le plus fréquent est celui d’une spirale plus ou moins serrée. Parfois, la coquille se déroule, les tours cessant de se toucher. Si le dé-
roulement s’accentue, elle est simplement arquée ou même droite. Il arrive qu’elle s’enroule en hélice ou combine chez un même individu divers types d’enroulement suivant l’âge.
La section des tours de la coquille est aussi variable que sa forme, et il en est de même de l’ornementation. Les coquilles sont plus ou moins complè-