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Le choix de ce dernier déclenche une nouvelle crise religieuse : à l’intérieur, sa nomination est contestée par les partisans d’Ignace, son prédécesseur dé-

posé ; à l’extérieur, le pape Nicolas Ier refuse de reconnaître la validité de son

élection. Ainsi commençait la grande lutte entre Rome et Byzance.

La guerre contre les Arabes est

conduite avec énergie : Byzance perd la Sicile, mais reprend l’offensive en Asie Mineure, où des succès éclatants rehaussent son prestige. L’Église byzantine s’emploie à introduire dans sa sphère d’influence des peuples nouveaux : elle prépare la conversion des Russes, qui attaquent Constantinople en 860 ; les deux frères Cyrille et Mé-

thode sont envoyés, vers 863, évangé-

liser la Moravie, et leur apostolat aura un tel retentissement qu’on les appellera les « apôtres des Slaves » ; en 864, le prince Boris reçoit son baptême de Byzance, et un clergé grec se charge de l’organisation de la jeune Église bulgare. Mais la conversion des Bulgares, qui se tournent momentanément vers Rome, aggrave le conflit entre la papauté et Byzance. Le concile de 867

excommunie le pape, qualifie le Saint-Siège d’hérétique, critique son immix-tion dans les affaires intérieures de l’Église byzantine, et Photios envoie à ses collègues orientaux une encyclique où il blâme la doctrine et les usages de l’Église d’Occident. C’est la rupture.

Mais le coup d’audace du patriarche connaîtra un triste lendemain : le 23 septembre 867, le Macédonien Basile assassine son protecteur Michel III et, devenu empereur, se réconcilie avec Rome. Photios est déposé à son tour. En dépit de réconciliations passagères, la rupture de 867 sera définitive : Byzance ne devait plus tolérer les prétentions universalistes de l’Église romaine, qui avait, au début du siècle, répudié l’universalisme politique de l’Empire byzantin.

P. G.

▶ Byzantin (Empire).

B J. B. Bury, A History of the Eastern Roman Empire from the Fall of Irene to the Accession of Basil I (802-867) [Londres, 1912]. / A. A. Va-siliev, Byzance et les Arabes, t. Ier : La dynastie d’Amorium (820-867) [Bruxelles, 1935]. /

F. Dvornik, le Schisme de Photios. Histoire et légende (Éd. du Cerf, 1950).

amortissement

F AUTOFINANCEMENT, BILAN.

ampère

Unité d’intensité de courant électrique.

Définition légale

L’ampère est l’une des six unités de base du système métrique décimal, appelé, par la Conférence générale des poids et mesures, système international d’unités SI et rendu obligatoire en France comme système de mesure par le décret no 61-501 du 3 mai 1961. Sa définition légale est celle qui fut approuvée par la Conférence géné-

rale des poids et mesures en 1948 : l’ampère est l’« intensité d’un courant constant qui, maintenu dans deux conducteurs parallèles, rectilignes, de longueur infinie, de section circulaire négligeable et placés à une distance de 1 mètre l’un de l’autre dans le vide, produirait, entre ces conducteurs, une force égale à 2.10– 7 newton par mètre de longueur », le newton étant la force qui communique à un corps ayant une masse de 1 kilogramme une accélération de 1 mètre par seconde, par seconde.

Détermination

En pratique, celle-ci se fait en utilisant non des conducteurs rectilignes, mais des enroulements à spires multiples afin que la force plus grande puisse être mesurée avec plus de précision.

Partant de la force fixée par convention dans la définition, on calcule la force entre les enroulements construits pour l’expérience lorsqu’ils sont parcourus par un courant dont l’intensité est de 1 ampère, ce qui suppose que l’on sache déterminer leur forme et leurs dimensions géométriques ; la meilleure précision s’obtient avec des solénoïdes cylindriques. Pour mesurer la force, on suspend l’un des enroulements au fléau d’une balance, l’autre enroulement restant fixe et placé de façon que la force soit verticale. Si la balance est en équilibre en l’absence de courant, cet équilibre est détruit lorsqu’on lance le courant. On le rétablit par une surcharge dont on détermine ensuite la masse. Dans les meilleures expériences, cette masse est

de quelques grammes pour un courant de 1 ampère. La force est le produit de cette masse par l’accélération due à la pesanteur. La valeur exacte de cette accélération doit être mesurée sur place et est de l’ordre de 9,81 m/s 2.

La force étant ainsi mesurée, et la relation entre force et intensité de courant préalablement calculée, on en déduit la valeur de l’intensité du courant en ampères. Une telle mesure, qui ne fait appel qu’à la définition de l’ampère et à la théorie, sans se référer à aucun étalon électrique, est une mesure dite

« absolue », et l’appareil utilisé est une balance de courant.

Cette mesure absolue est très délicate ; elle n’est effectuée que rarement et par des laboratoires spécialisés. On conserve son résultat sous la forme d’étalons permanents, qui permettent de reproduire l’ampère d’une façon plus économique et plus rapide. Ces étalons sont des étalons de résistance, en fil de manganine par exemple, et des étalons de force électromotrice, qui sont des éléments voltaïques tels que l’élément Weston. On sait mesurer en ohms une résistance par une mesure absolue. Si l’on envoie dans les enroulements de la balance de courant et dans une résistance connue R le même courant électrique d’intensité I, la différence de potentiel qui apparaît aux bornes de la résistance est le produit RI de deux facteurs mesurés l’un et l’autre d’une façon absolue. On obtient donc, en volts, une mesure absolue de cette différence de potentiel, permettant, par une simple comparaison potentiomé-

trique, d’assigner une valeur exacte de sa force électromotrice à un élément downloadModeText.vue.download 11 sur 561

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 2

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voltaïque, qui conservera ensuite cette valeur.

Les étalons de résistance et de

force électromotrice peuvent être conservés, transportés ou comparés à ceux d’autres laboratoires ; utilisés conjointement, ils permettent de reproduire l’ampère. Le Bureau inter-

national des poids et mesures compare périodiquement les étalons des principaux laboratoires d’étalonnage électrique et assure l’uniformité mondiale des mesures électriques dans les grands laboratoires avec une précision meilleure que le millionième. La valeur assignée à ces étalons nationaux et aux étalons du Bureau international découle d’une moyenne des résultats de quelques mesures absolues faites avec beaucoup de soin dans plusieurs pays du monde.

La conservation de l’ampère au

moyen d’étalons de résistance et de force électromotrice ne permet pas d’assurer une permanence parfaite de la valeur de ces étalons pendant plusieurs années. Une autre méthode pour conserver ou reproduire l’ampère utilise la relation qui existe entre la valeur du champ d’induction B, créé en un point à l’intérieur d’un enroulement conducteur parcouru par un courant continu, et la fréquence de précession du proton dans ce champ. Si l’enroulement conserve les mêmes dimensions géométriques, ce dont on peut s’assurer, il suffit de retrouver la même fréquence, que l’on sait mesurer avec une précision surabondante, pour être certain que l’intensité de courant électrique a été reproduite avec la même valeur. Les protons que l’on utilise sont les noyaux des atomes d’hydrogène de l’eau contenue dans un ballon.

Avec une bobine auxiliaire, on produit momentanément un champ polariseur qui oriente les protons dans une direction perpendiculaire au champ B.

Ensuite, pendant quelques secondes, les protons « précessionnent » dans le champ B à la façon d’un gyroscope et induisent un champ périodique dans une autre bobine auxiliaire ; la fré-