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/ A. Cochin, les Sociétés de pensée et la Révolution en Bretagne (Plon, 1928 ; 2 vol.). / A. Ré-

billon, les États de Bretagne de 1661 à 1789

(Picard, 1932). / E. Durtelle de Saint-Sauveur, Histoire de Bretagne des origines à nos jours (Plihon, Rennes, 1946 ; 2 vol.). / M. Le Lannou, Géographie de la Bretagne (Plihon, Rennes, 1952 ; 2 vol.). / H. Fréville, l’Intendance de Bretagne (Rennes, 1953 ; 3 vol.). / H. Waquet, l’Art breton (Arthaud, 1953 ; nouv. éd., 1960 ; 2 vol.). / Y. Poupinot, la Bretagne contemporaine (Ker Vreiz, 1955). / M. Phlipponneau, le Problème breton et le programme d’action

régionale (A. Colin, 1957) ; Debout Bretagne !

(Presses universitaires de Bretagne, Saint-Brieuc, 1971). / R. Grand, l’Art roman en Bretagne (Picard, 1958). / R. Pleven, Avenir de la Bretagne (Calmann-Lévy, 1961). / P. Flatrès et L. Burnet, la Région de l’Ouest (P. U. F., 1964).

/ R. Caërléon, Complots pour une République bretonne (La Table Ronde, 1967). / J. Meyer, la Noblesse bretonne au XVIIIe s. (S. E. V. P. E. N., 1967). / H. Touchard, le Commerce maritime breton à la fin du Moyen Âge (Les Belles Lettres, 1967). / R. Couffon, l’Évolution de la statuaire en Bretagne (les Presses bretonnes, Saint-Brieuc, 1968). / J. Delumeau (sous la dir.

de). Histoire de la Bretagne (Privat, Toulouse, 1969) ; Documents de l’histoire de la Bretagne (Privat, Toulouse, 1971). / C. E. L. I. B., Bretagne, une ambition nouvelle (Presses universitaires de Bretagne, Saint-Brieuc, 1971). / C. Canevet, la Coopération agricole en Bretagne (Presses universitaires de Bretagne, Saint-Brieuc, 1972).

/ Y. Garlan et C. Nières, les Révoltes bretonnes de 1675 (Éd. sociales, 1975).

Breton (André)

Écrivain français (Tinchebray 1896 -

Paris 1966).

Pape, mage, héros du monde occi-

dental, place forte, les substantifs ne manquent pas pour désigner André Breton, dont la personnalité fut le point de ralliement de tous ceux qui, après l’une des plus grandes hécatombes de l’histoire, refusèrent de s’en tenir à l’idéologie humaniste. Créateur du mouvement surréaliste, dont il fut le théoricien et l’animateur, Breton a cependant suivi une voie qui lui est propre.

Il n’a pas été tout de suite possédé par le « démon de la littérature ». « Objet d’un appel diffus » dont il ignore la nature et encore davantage le moyen d’y répondre, il entreprend à l’âge de dix-sept ans des études de médecine pour satisfaire les ambitions familiales, mais « la sollicitation est ailleurs ». La même année, il noue des relations suivies avec Valéry. Il voue une grande admiration à Mallarmé, Huysmans, Baudelaire, Barrès : le jeune Breton a des goûts quasi classiques, et, si ce n’était cet « appel » qui le dérange et cet « ailleurs » qui le préoccupe, on pourrait penser qu’il est sur le point de devenir un écrivain professionnel. Il en

présente tous les symptômes : intérêt pour la littérature, amitiés littéraires, légère inquiétude. Dès 1919, il fait pa-raître son premier recueil de poèmes, Mont de piété, nettement influencé par Mallarmé.

Pendant la guerre, Breton est mobilisé comme interne à l’hôpital de Nantes, où il fait la connaissance de Jacques Vaché (1916). Avec Vaché,

« tout était bravé », et plus particuliè-

rement l’art et la littérature. À partir downloadModeText.vue.download 112 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

1791

de cette rencontre déterminante, Breton procède à une remise en question radicale de ses jugements antérieurs. Il commencera par renoncer à ses études de médecine. Pendant son séjour à Nantes, il fait plus ample connaissance avec l’oeuvre de Rimbaud. Il est ensuite affecté au centre psychiatrique de Saint-Dizier. Il étudie les théories de Freud alors peu connues, et plus particulièrement celles qui concernent le monde des rêves.

La guerre terminée, de retour à

Paris, Breton va agir. Avec Soupault et Aragon, il fonde la revue Littérature (1919). Ensemble, ils se livrent à des expériences (notamment de sommeil hypnotique avec Desnos) qui provoquent la découverte de l’écriture automatique, illustrée par les Champs magnétiques (1920) dus à la collaboration de Breton et de Soupault. Dans le même temps, le groupe se trouve « une convergence de lignes » avec le mouvement dada*. Mais, dès 1922, Breton rompt avec dada : « Nous étions pour un renouvellement radical des moyens, pour la poursuite des mêmes buts, mais par des voies résolument différentes. »

Cette scission oblige Breton et ses amis à préciser leurs objectifs. Renforcé par la présence d’Éluard, de Crevel, le groupe multiplie les expériences (jeux, rêves éveillés), dont la pratique et la réflexion quotidienne aboutissent à la rédaction par Breton du Manifeste du surréalisme (1924), qui proclame

« la toute-puissance du rêve et le jeu désintéressé de la pensée ». En 1930

paraîtra un Second Manifeste du surréalisme, qui ne fait que confirmer le premier. Tout au long d’articles réunis dans les Pas perdus (1924), Point du jour (1934), la Clé des champs (1953), Breton ne cessera d’affirmer cette profession de foi. Il appliquera également ses méthodes à une étude sur la peinture dans le Surréalisme et la peinture (1928).

Mais, dans le même temps, le théoricien d’un nouvel art de vivre, intransigeant, lié à un art de ne plus penser et écrire selon les convenances traditionnelles, n’en demeure pas moins un poète trop souvent méconnu. Dès la parution de Clair de terre (1923), puis avec l’Union libre (1931), le Revolver à cheveux blancs (1932), l’Air de l’eau (1934), Breton met en pratique les idées exprimées dans le Manifeste. Il cherche à atteindre par la poésie ce « point de l’esprit d’où la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l’incommunicable, le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement ». C’est ainsi que l’image poétique se forme, délivrée de tous les stéréotypes, sous le contrôle d’une raison déraisonnable au regard de la logique, « la plus forte », étant

« celle qui présente le degré d’arbitraire le plus élevé ». L’image, simple

« tremplin », laisse toutes les possibilités d’imaginer ce qu’elle représente

— si toutefois elle « représente » —, n’ayant pour fonction que d’éclater, de provoquer l’« étincelle » jaillie du

« rapprochement en quelque sorte fortuit de deux termes » (« sur le pont la rosée à tête de chat se berçait »).

L’oeuvre en prose de Breton pré-

sente un aspect beaucoup plus classique. Cependant, malgré l’instrument conventionnel de la langue, qu’il ne semble guère vouloir éprouver, Breton demeure à la recherche de la vie réelle réconciliée avec le rêve. Nadja (1928) est l’exemple type de ces récits rapportant un épisode de sa vie, qui peut apparaître comme une fiction. Ce récit n’est que la découverte des relations qui unissent Nadja et Breton. Au hasard de longues promenades dans les rues, chaque événement, dont ils sont tous les deux témoins, est poussé, à l’aide du pouvoir de l’inconscient, au-

delà des apparences, parachevant ainsi le donné incertain et fluctuant du réel.

Ce qui pouvait passer pour le fait du hasard devient « objectif ». Nadja, qui est douée de pouvoirs inhabituels, dé-

tient la vraie vie, mais elle est la preuve de l’impossibilité qu’il y a encore de concilier le rêve et la réalité : elle sera enfermée dans un asile d’aliénés. Pourtant, le temps de leur rencontre, le rêve s’est réalisé, la vie a été rêvée : deux êtres exceptionnels ont su tirer du quotidien l’extraordinaire.

D’une façon plus expérimentale,

mais toujours dans la même perspective, Breton, dans les Vases communicants (1932), poursuit cette exploration du domaine de l’inconscient.