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être servi à la construction, vers 1570, du château pentagonal de Maulne.

Dans la seconde moitié du XVIe s., le sculpteur sur bois et architecte Hugues Sambin (1518 - v. 1601) a laissé son nom à un type de décor puissant et chargé qui s’épanouit dans le mobilier comme aux façades des hôtels de Dijon. On en trouve l’écho au château de Sully, notamment dans la superbe cour intérieure.

Le XVIIe et le XVIIIe siècle

À partir du règne d’Henri IV, la production artistique de la Bourgogne, toujours abondante et souvent de belle qualité, tend à perdre son caractère local. L’architecture religieuse n’a plus la première place : jubé d’Appoigny, de style encore Renaissance ; grand séminaire d’Autun, où apparaît le classicisme ; reconstruction, au milieu du XVIIIe s., des bâtiments abbatiaux de Cluny et de Cîteaux ; église de Givry, d’époque Louis XVI, à plan centré.

L’activité des intendants royaux et le mécénat de la noblesse de robe ont contribué à l’éclat de la construction civile à Dijon et à Beaune ; à Chalon-sur-Saône, Emiland Marie Gauthey (1732-1806) bâtit le pont Saint-Laurent, à décor d’obélisques.

De nombreux châteaux sont

construits ou modernisés. Le règne de Louis XIII et la minorité de Louis XIV

nous ont laissé Montjeu, les imposantes écuries de Chaumont, près de Saint-Bonnet-de-Joux, Drée, une aile de Commarin, la riche façade du logis principal de Bussy-Rabutin et la majeure partie de Tanlay. De la fin du règne de Louis XIV datent Grancey, Thénissey, le corps principal de Commarin et l’harmonieux château carré de Vantoux, maison de campagne des premiers présidents du parlement de Dijon. Sous le règne de Louis XV, la grâce du style rocaille s’épanouit à downloadModeText.vue.download 34 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

1713

Beaumont-sur-Vingeanne, à Talmay, à Longecourt-en-Plaine, château féodal rhabillé en stuc ; tandis qu’un style plus sévère, signe du retour de l’antique, s’affirme à Fontaine-Française et à Arcelot, aux portes de Dijon.

B. de M.

F Autun / Auxerre / Capétiens / Chalon-surSaône / Charles le Téméraire / Côte-d’Or / Creusot (Le) / Dijon / Franche-Comté / Jean sans Peur /

Nevers / Nièvre / Philippe le Bon / Philippe le Hardi

/ Saône-et-Loire / Sens / Valois / Yonne.

E. F. de La Cuisine, le Parlement de Bourgogne depuis son origine jusqu’à sa chute (Durand, 1857, 2 vol. ; nouv. éd., 1864, 3 vol.).

/ A. Kleinclausz, Histoire de la Bourgogne (Hachette, 1909 ; 2e éd., 1924). / G. Roupnel, les Populations de la ville et de la campagne dijonnaises au XVIIe s. (Leroux, 1922 ; 2 vol.). /

H. Drouot et J. Calmette, Histoire de la Bourgogne (Boivin, 1928). / H. Drouot, Mayenne et la Bourgogne (Picard, 1938 ; 2 vol.). /

A. Deléage, la Vie économique et sociale de la Bourgogne dans le haut Moyen Âge (Protat, Mâcon, 1941 ; 2 vol.). / G. Chabot, la Bourgogne (A. Colin, 1942). / L. Hommel, Marie de Bourgogne ou le Grand Héritage (Plon, 1946 ; nouv.

éd., P. U. F., 1953). / J. Calmette, les Grands Ducs de Bourgogne (Club des libraires, 1956).

/ J. Richard, Histoire de la Bourgogne (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1957 ; 2e éd., 1965). /

C. Oursel, l’Art de Bourgogne (Arthaud, 1958).

/ R. Branner, Burgundian Gothic Architecture (Londres, 1960). / P. de Saint-Jacob, les Paysans de la Bourgogne du Nord au dernier siècle de l’Ancien Régime (Les Belles Lettres, 1961).

/ R. Gadille, le Vignoble de la côte bourguignonne (Les Belles Lettres, 1968). / R. Oursel, la Bourgogne romane (Zodiaque, la Pierre-qui-Vire, 1968). / A. Colombet, Bourgogne et Morvan (Arthaud, Grenoble, 1969 ; nouv. éd., 1975). / J. Fromental, la Réforme en Bourgogne aux XVIe et XVIIe s. (Les Belles Lettres, 1969). /

P. Poupon, Toute la Bourgogne (P. U. F., 1971).

/ R. Brunet et F. Claval, Bourgogne, Franche-Comté (Larousse, 1973).

Les institutions

bourguignonnes

ÉPOQUE MÉROVINGIENNE. LE

ROYAUME BURGONDE

La Bourgogne est divisée en circonscriptions : les pagi. Chaque pagus est dirigé par un comte nommé par le roi burgonde, qui exerce la justice avec le tribunal : le mallus.

Les pagi sont divisés en vicariats administrés par les vicaires, ou viguiers, avec leur assemblée : le plaid.

ÉPOQUE CAROLINGIENNE. NAISSANCE

DU DUCHÉ DE BOURGOGNE

Les Carolingiens maintiennent les institutions mérovingiennes : pagi et vicariats subsistent, mais les désordres, les rivalités et les invasions favorisent l’apparition d’un nouveau personnage : le duc ; le premier est Richard le Justicier. À l’origine, le duc, ou marchio, est nommé par le roi, puis il devient héréditaire. L’autorité royale s’exerce par son intermédiaire, et l’administration de la Bourgogne lui appartient, mais il est avant tout un chef militaire.

ÉPOQUE CAPÉTIENNE. ÉPOQUE DES

VALOIS

Les premières institutions bourguignonnes, pagi et vicariats, se dissolvent au XIe s. dans le régime féodal né de l’insécurité. À leur place se développe la châtellenie : le seigneur, possesseur d’un château, est le vassal d’un seigneur plus puissant, dont il tient le fief ; il exerce la justice et maintient l’ordre. Le duc de Bourgogne, suzerain de nombreux vassaux, rend hommage au roi de France.

Du XIe au XIIe s., les institutions ducales se développent. Le duc, devenu héréditaire, est le défenseur de la Bourgogne ; il est gardien de la justice. Il est entouré d’une curia ducis (chancelier, connétable, chambrier, bouteiller).

y Le Conseil

À l’origine, il comprend des membres de la curia. Il apparaît régulièrement à partir de 1219 : il est alors composé de légistes et de

« grands » du duc. Son existence est définitive au temps de Jean le Bon, qui y introduit des conseillers du roi de France. Une distinction s’établit au temps de Philippe le Hardi : le Grand Conseil, ou Conseil aulique, accompagne le duc dans ses déplacements et devient peu à peu le véritable conseil de gouvernement. Les conseils de Dijon et de Lille, créés en 1386, deviennent instances supérieures régionales.

y Le parlement

À partir du XIIe s., le duc tient ses « grands jours de parlement ». Ce sont les réunions plénières du Conseil ducal, à Beaune. Sous les Valois, les « grands jours » sont présidés par le chef du Conseil. Par ordonnance de 1431, il est décidé qu’ils se réuniront annuellement à Beaune et à Dole. En 1471, Charles le Téméraire érige le conseil de Dijon en tribunal souverain ; c’est la fin des appels en France.

y L’auditoire des causes

d’appeaux

Il juge en appel les sentences des officiers.

Particulièrement développé au XIVe s., il est composé de conseillers du roi ; il est appelé à disparaître avec l’annexion de la Bourgogne.

y L’administration locale

Au XIIIe s., les institutions judiciaires se perfectionnent : à côté des prévôts, qui, à l’origine, n’étaient que des fermiers du duc, apparaissent les grands prévôts, dont les fonctions sont beaucoup plus vastes. Les baillis sont créés en 1262 ; trois bailliages sont délimités en 1269.

y Les institutions financières

Elles se perfectionnent aussi au XIIIe s. Le receveur centralise les recettes provenant des caisses d’officiers locaux ; en même temps, il consent au duc des prêts sur sa propre fortune. Le dépensier reçoit du receveur les sommes nécessaires au paiement qu’il doit effectuer ; il a la charge d’entretenir les armées ; à ce titre, il est qualifié

« trésorier de nos présentes guerres ». Au temps de Jean le Bon, il est remplacé par le maître de la chambre aux deniers. Le gre-netier est chargé des revenus en nature ; sa charge est supprimée en 1415.

Au-dessus du trésorier des guerres, il y a un trésorier général de toutes les finances, puis les fonctions sont exercées par une commission, « les commis sur le fait des finances ». Après la création de receveurs des bailliages, Philippe le Bon et Jean sans Peur fixent définitivement la Chambre des comptes. Ce sont les états de Bourgogne qui consentent l’impôt.