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graphique. Il se retire définitivement en 1877. Influencé par Vestris — la tradition de l’école française transparaît nettement dans le style danois contemporain —, il se fait le disciple de Noverre*, professeur de son père.

Avec Bournonville, la danse acquiert une unité de style. La danse masculine est valorisée : le danseur et la danseuse ont désormais une égale importance.

La pantomime est moins conventionnelle. Excellent pédagogue et personnalité affirmée, Bournonville a une influence profonde sur ses élèves qui contribuent à leur tour à l’essor et au rayonnement du ballet danois (Lucile Grahn, la « Sylphide du Nord », à Munich et à Bayreuth ; Christian Johansson à Saint-Pétersbourg). De nos jours, au Danemark, les spectacles de

ballet sont, dans leur ensemble, assez semblables à ceux que réglait Bournonville. Auteur de nombreuses mises en scène, Bournonville a signé plus de cinquante ballets. Les plus importants (version de la Sylphide, 1836 ; Fête à Albano, 1839 ; Napoli, 1842 ; Konser-vatoriet, 1849 ; la Ventana, 1856 ; la Fête des fleurs à Genzano, 1858 ; Loin du Danemark, 1860) sont encore dansés dans leur chorégraphie originale, fait unique dans le ballet occidental.

Et le bouleversement apporté par Diaghilev et les Ballets russes a eu peu de répercussion sur le ballet danois. Seul Michel Fokine* apportera des innovations majeures dans l’interprétation, orientant les travaux d’Harald Lander (1905-1971), directeur du Ballet royal danois (1932-1951).

H. H.

Bourse de

commerce

Marché officiel organisé pour assurer les transactions commerciales portant sur des marchandises déterminées et fixer ainsi leur cours.

Historique

Les premières Bourses de marchandises, héritières des foires et marchés, apparaissent au XIIIe s. dans les villes commerçantes d’Italie (Venise, Florence, Gênes, etc.). L’extension du commerce italien vers le nord de l’Europe met en vedette certaines places des Pays-Bas. Dès le XVe s., le commerce de l’argent se pratique à Bruges*

dans l’hôtel de la famille Van de Bürse,

banquiers de leur état. Au XVIe s., après la découverte de l’Amérique, Anvers*

devient une place pour les négociants du monde entier. En 1592, y apparaît la première cote publiant la liste des différents cours pratiqués. Déjà des livraisons sont faites à terme, comme celles du poivre à Amsterdam, qui prend une grande importance au XVIIe s. et devient la première Bourse des valeurs (lettres de change, effets de commerce).

En France, où les foires, les mar-chés, les Bourses ont toujours attiré l’attention de l’autorité publique en raison de l’intérêt général qui s’y attache, on trouve à leur sujet une charte de Louis VII au XIIe s. et un édit de Philippe le Bel au XIVe s. Mais les premières Bourses méritant ce nom n’apparaissent qu’aux XVIe et XVIIe s.

(foire de change de Lyon, qui servira de modèle à la Bourse de Toulouse en 1548). Ces établissements réunissent négociants et banquiers, et sont dotés d’une juridiction commerciale et de tribunaux. En 1724, après l’affaire Law, se situe la véritable naissance de la Bourse de commerce de Paris, où l’on opère aussi bien sur les valeurs que sur les marchandises. Les opérations « à terme » s’y pratiquent déjà, puisqu’un arrêt du Conseil du roi Louis XVI en date du 7 août 1785 condamne un genre de marchés « par lesquels l’un s’engage à fournir à des termes éloignés des effets qu’il n’a pas et tel autre se soumet à les payer sans en avoir les fonds ».

En Angleterre, au XVIe s., Thomas Gresham (1519-1579) fait construire à Londres, en 1566-1569, l’édifice qui, sous l’égide de la reine Elisabeth Ire, sera dénommé « Royal Exchange » en 1571 ; celui-ci sera détruit par le feu en 1666.

En Russie, Pierre le Grand ordonne la construction à Saint-Pétersbourg d’une Bourse à l’image de celle

d’Amsterdam.

Les Bourses se répandent aussi en Allemagne (Augsbourg, Cologne,

Hambourg, Francfort, Berlin). Au XIXe s., les Bourses de commerce connaissent un essor considérable aux États-Unis et en Grande-Bretagne.

La Bourse du coton de Liverpool est

créée en 1842, et celle des blés date de 1853. Le Board of Trade de Chicago est de 1848, et les premiers essais du Cotton Exchange de New York remontent à 1868.

En France, la loi du 18 juillet 1866

détermine les attributions des chambres de commerce à l’égard des courtiers en marchandises. Cette loi marque une tendance à la décentralisation administrative en faveur des chambres de commerce. Puis la loi du 21 mars 1884 sur les syndicats donne une forme juridique aux groupements des intermédiaires, tandis que la loi du 28 mars 1885 reconnaît la légalité des marchés à terme.

L’accès de la clientèle particulière aux marchés fait apparaître le commissionnaire, intermédiaire obligatoire vis-à-

vis des non-professionnels, ceux-ci ne pouvant être admis dans un syndicat de négociants ou de producteurs. Enfin, en 1889, le syndicat général gérant les marchés commerciaux s’installe dans l’ancienne halle aux blés, construite de 1763 à 1766 sur l’emplacement de l’hôtel de Soissons ; c’est l’actuelle Bourse de commerce, rue de Viarmes.

Fonctionnement des

Bourses de commerce

L’économie de marché — qui est à la base du système économique occidental, même si les interventions de l’État sont importantes — est une économie où l’établissement des prix des matières premières résulte de la loi de l’offre et de la demande. Or, les zones de production correspondent de moins en moins aux zones de consommation, au fur et à mesure de l’extension des échanges commerciaux depuis la région jusqu’aux confins du monde.

Le problème des marchands, qui est d’assurer la « répartition des produits dans l’espace et dans la durée », a été résolu par la création des Bourses de downloadModeText.vue.download 39 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

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commerce, qui répondent aux carac-tères spécifiques des transactions sur les matières premières.

Dans les Bourses de commerce fonctionnent les marchés libres et les marchés à terme.

Le marché libre

Il embrasse toutes les affaires passées en tous lieux, à tous moments, et pour lesquelles la convention fait la loi des parties. Aucune restriction n’est apportée à la liberté de chacun d’y traiter ; le choix du produit, sa spécification, les conditions du contrat sont fixés par les intéressés, les usages n’interviennent qu’à titre de complément. Il comprend les marchés au comptant et les marchés à livrer.

y Un marché au comptant est une

opération dans laquelle les mar-

chandises sont livrables immédiatement. Ce marché présente un grave inconvénient. En effet, tout acheteur au comptant d’une marchandise qui n’est pas immédiatement mise dans le circuit de la distribution (cas du grossiste, du fabricant, de l’exportateur ou de l’importateur de matières premières) doit faire face à des frais de stockage, d’assurances, d’entretien et de surveillance. Les délais entre l’achat et la vente sont souvent longs.

Pendant ce temps, pour des raisons économiques ou politiques, les variations de cours de la marchandise ont pu être nombreuses, d’où le risque de moins-values qui se répercutent sur la rentabilité de l’entreprise. Ce risque existe, que la marchandise soit entreposée, en cours de transport, en cours de transformation ou sous toute autre forme prévue au contrat.

y Un marché à livrer est une opération de vente ou d’achat dont l’exécution est différée. Il comporte les deux élé-

ments juridiques essentiels de la vente au comptant, à savoir, d’une part, une marchandise individualisée nettement définie dans le contrat ou par échantillon, d’autre part un prix débattu auparavant. D’un commun accord, les deux parties conviennent d’exécuter le contrat à une ou plusieurs dates fixées. À chaque échéance, le vendeur transfère la propriété de la chose, et l’acheteur paie le prix des produits livrés.