Le trente-et-quarante se joue avec six jeux de 52 cartes. Il comporte quatre chances : noir, rouge, couleur et inverse. Les cartes comptent pour leur valeur : l’as vaut 1, le 2 vaut 2, les figures valent 10.
Le croupier aligne des cartes sur deux rangées, passant à la seconde rangée dès que le total des points de la première a dépassé 30. La première rangée est pour noir, la seconde rangée pour rouge. Le point le plus petit, autrement dit le plus proche de 30, gagne.
Couleur et inverse sont déterminés par la première carte de la première rangée par rapport à la rangée gagnante.
Si la première carte est rouge et que la rangée noire gagne, par exemple, les mises sur inverses seront gagnantes.
Quand deux rangées de cartes arrivent à former un total de points identique, le coup est nul et rejoué, sauf si l’égalité est à 31. Dans ce cas (refait), les mises perdent toutes moitié de leur valeur.
Des joueurs peuvent s’assurer contre le refait moyennant le versement préalable de 1 p. 100 de leur mise.
y Avantage du casino. Systèmes. En s’assurant, le joueur peut jouer ainsi au jeu pour lequel le pourcentage du casino est le plus mince.
C’est donc le champ d’action idéal pour les martingales et les montantes, dont nous avons parlé à propos de la roulette. Là encore, le casino protège ses intérêts en fixant à chaque table un maximum.
Le système de mise le plus simple consiste à jouer une mise, à doubler au coup suivant, et ainsi de suite en doublant à chaque fois avant de revenir à une mise après le premier coup gagnant. Ainsi, on s’assure à chaque fois une mise de bénéfice. Toutefois, cette méthode impose, en cas de série de seize coups perdants, de jouer 1 024 mises.
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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
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Le black jack
Dernier des jeux autorisés en France, il est d’origine américaine et présente un intérêt du fait de sa rapidité.
Il s’agit, pour le joueur, de totaliser le plus possible sans dépasser 21. Chaque joueur reçoit deux cartes face vue ; il voit en outre une des deux cartes du banquier contre lequel il joue.
L’as vaut à son choix 1 ou 11 ; les figures comptent pour 10, et les autres cartes comptent pour leurs points. Les joueurs peuvent demander autant de cartes qu’ils le désirent, mais perdent s’ils dépassent le total de 21.
S’ils reçoivent un as et une figure ou un 10 dans leurs deux premières cartes, ils ont « black jack » et sont payés une fois et demie leur mise. Le jeu du banquier est automatique ; celui-ci doit prendre une carte supplémentaire tant que son total n’a pas atteint 17 et ne doit plus tirer dès qu’il a obtenu un total entre 17 et 21.
Les joueurs ont le droit de doubler leurs mises si le total de leurs deux
premières cartes est 9, 10 ou 11 ; ils peuvent doubler leurs mises lorsque leurs deux premières cartes sont identiques ; ils jouent alors avec deux jeux en séparant les deux cartes qu’ils avaient reçues initialement.
L’avantage du casino (banquier)
réside surtout dans le fait que le ponte
« saute », c’est-à-dire dépasse 21
avant que le banquier coure ce risque.
L’avantage réside aussi dans l’inexpérience des joueurs, qui ignorent en général le tableau compliqué calculé d’après les probabilités.
J.-P. M.
F Jeux.
C. Aveline, le Code des jeux (Hachette, 1961). / A. Neurisse, les Jeux de casino (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962 ; 2e éd., 1966). /
C. M. Laurent, Tous les jeux de cercle et de casino (Bornemann, 1968).
Caspienne (mer)
En russe KASPISKOÏE MORE, la plus vaste des mers fermées du globe ; 430 000 km 2 environ.
La Caspienne est située dans la partie occidentale d’une dépression appelée touranienne ou aralo-caspienne, bassin tertiaire qui s’est étendu au Pliocène jusqu’à la mer d’Aral et à la mer Noire actuelles ; le littoral septentrional se trouve à 26 m au-dessous du niveau général des mers. La Caspienne se compose de deux parties : une cuvette septentrionale, profonde de quelques mètres seulement, communiquant avec le Kara-Bogaz, lagune de 18 000 km 2
contenant une quantité énorme de sel de Glauber (sulfate de sodium) ; des fosses méridionales, d’une profondeur de plus de 1 000 m au pied des chaînes iraniennes. Le littoral, au nord, est bas, marécageux, indécis et tend à avancer par alluvionnement des grands fleuves ; le delta, de type mississip-pien, de la Volga couvre une superficie de 10 000 km 2. En bordure des reliefs (presqu’île de Mangychlak, Caucase oriental, montagnes iraniennes), la côte se présente sous forme de falaises.
Les caractères hydrologiques de
la Caspienne sont très originaux : les fonds sont azoïques, mais les eaux superficielles renferment une faune assez riche (la Caspienne est par excellence la mer de l’esturgeon) ; les taux de salinité varient de 10 à 20 p. 1 000.
Le bassin sud est exempt de gel, tandis que le bassin nord peut être pris par les glaces durant plus de trois mois. L’empire russe, puis l’Union soviétique ont favorisé le développement de nombreuses activités maritimes.
La pêche fournissait un demi-million de tonnes, soit les deux tiers des prises de toutes les mers de Russie au début de ce siècle ; toutefois, ce chiffre est tombé à moins de 200 000 t après 1960. Le trafic consiste en une activité de cabotage et en un trafic à grandes distances, composé pour la moitié d’hydrocarbures des champs de Bakou. Ce dernier port et Astrakhan effectuent un trafic de l’ordre de 10 Mt chacun. Les tankers de moyen tonnage remontent la Volga ou passent dans la mer Noire par le canal Volga-Don. Au total, 40 à 50 Mt de marchandises sont annuellement transportées sur la Caspienne, ce qui représente le cinquième ou le quart du trafic maritime total de l’U. R. S. S.
Mais l’assèchement — par consé-
quent la réduction de la superficie —
de cette mer fermée s’accélère depuis quelques décennies. On évalue à 6 m la différence de niveau des eaux dans le bassin nord entre 1800 et 1950 ; depuis 1930, cette différence est de plus de 2 m. Ainsi, des golfes sont colmatés et les ports s’envasent et perdent leur importance ; il faut construire des avant-ports. Ce comblement rapide est causé avant tout par la construction des barrages-réservoirs de la Volga : une partie des eaux qui s’écoulaient vers le sud est utilisée en vue du ravitaillement des villes ou des industries, ou pour les besoins de l’irrigation.
Plusieurs plans ont été proposés en vue de restituer à la Caspienne le volume d’eau qui lui est ainsi soustrait.
Le plan Davidov envisageait le détournement des eaux des fleuves sibériens
se dirigeant vers l’Arctique (Ob et Ienisseï) vers une vaste mer intérieure, dite « mer sibérienne », dont une partie aurait été acheminée vers la Caspienne. Ce plan ne fut jamais appliqué.
Actuellement, on s’oriente vers une autre solution : détourner les eaux des fleuves de Russie se dirigeant vers le nord (Petchora et Vytchegda) en direction de la Volga, qui restituerait ainsi le volume d’eau soustrait ; c’est l’objet du plan Apollov. Mais on a constaté qu’outre les inconvénients graves, pour les régions de la Kama, résultant de la construction de trop vastes barrages (submersion de bonnes terres) ce projet ne permettrait même pas de stabiliser le niveau de la Caspienne, qui continuera à baisser. Un troisième projet visait à retenir les eaux du bassin septentrional par des digues percées d’écluses, mais le séparant du bassin méridional (Gui-droprojekt, « projet hydraulique ») ; cependant la mégalomanie de ce plan ne permettra pas techniquement et financièrement de le réaliser.
On vient de proposer une autre
solution : relier la mer d’Azov à la Caspienne par un canal géant empruntant la dépression Kouma-Manytch,
utilisant les 26 m de différence de niveau entre les deux mers et permettant un apport considérable des eaux de la mer Noire (laquelle reçoit plus d’eau des fleuves ukrainiens qu’elle n’en perd) en direction du bassin nord de la Caspienne ; ce canal, qui serait utilisé pour la navigation, aurait une largeur de 400 m et une profondeur de 10 m. La multiplicité de projets gigantesques qui ne seront peut-être jamais complètement réalisés montre l’intérêt que les scientifiques et les économistes attachent au maintien des activités actuelles liées à la présence de cette vaste mer intérieure au milieu de régions en voie de développement.