Mais les grands travaux entrepris dans le domaine de l’irrigation ainsi que les succès remportés dans la recherche de ressources minérales constituent aussi d’autres facteurs de croissance.
A. B.
cassation
F JUSTICE.
Cassel
Ch.-l. de cant. du Nord, en Flandre, au nord-ouest d’Armentières, sur le mont Cassel (157 m d’alt.) ; 2 492 hab.
(Casselois).
Une longue querelle d’historiens a eu pour objet, au XVIIIe s. et au XIXe s., la désignation exacte de Cassel dans
l’Antiquité, à savoir comme capitale du peuple des Morins ou de celui des Ménapiens. Il est établi aujourd’hui que Cassel était bien la capitale des Ménapiens, tandis que les Morins avaient établi la leur à Thérouanne. Les itinéraires antiques citent plusieurs fois Cassel, Castellum Menapiorum, sur des routes menant à Tournai et à Cologne.
De la ville antique, on ne connaît à peu près rien. Mais la richesse des découvertes fortuites laisse supposer une ville importante de la Gaule Belgique.
En 1845 et en 1860, une très importante nécropole a été découverte sur le flanc sud du mont Cassel, vers Bavin-chove. En dehors des routes citées dans les itinéraires antiques, d’autres sont encore visibles par leurs traces dans le sol ou encore en utilisation. Trois de ces routes filent vers la mer, peut-être vers d’anciens marais salants. L’existence des salinatores — régisseurs du commerce du sel — des Morins et des Ménapiens est d’ailleurs attestée par une inscription antique découverte en Italie.
À Cassel, comme ailleurs dans la Gaule Belgique, les événements du IIIe s. apr. J.-C. sont fatals. Cassel est alors détrôné au profit de Tournai ; la civitas Menapiorum devient la civitas Turnacensium. Ce repli est à mettre en relation directe avec la menace permanente des invasions des Saxons et des Francs, venus par la mer.
Dans l’état actuel de nos connaissances, on peut dire que Cassel est une des capitales antiques les plus mal connues de la Gaule Belgique.
Des fouilles en cours dans les monts des Flandres laissent supposer l’existence d’habitats préromains. À Cassel même, le mont des Récollets est riche downloadModeText.vue.download 451 sur 573
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
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en objets de silex. Des fouilles seraient souhaitables — les dernières remontent à 1861 — pour délimiter exactement le plan de la forteresse du Bas-Empire et retrouver les vestiges de la ville du Haut-Empire.
P. L.
F Flandre.
Cassini
Famille d’astronomes et de géodésiens français d’origine italienne.
Jean Dominique, dit
Cassini Ier
(Perinaldo, comté de Nice, 1625 -
Paris 1712). Il professe tout d’abord l’astronomie à l’université de Bologne pendant dix-huit ans. Élu membre de l’Académie des sciences au début de l’année 1669, il obtient, grâce à Colbert, sur les conseils de l’abbé Jean Picard (1620-1682), l’autorisation de se fixer à Paris. Logé à l’Observatoire royal, qui vient d’être créé, il reçoit de Louis XIV, en 1673, des lettres de
« grande naturalisation » et devient rapidement le savant le plus actif de sa seconde patrie. Ses premières recherches portent sur l’étude de la marche des comètes. Puis il perfectionne les tables du Soleil qu’il avait déjà établies en 1653-1655 à Bologne et calcule de nouvelles tables ; celles-ci lui permettent, en 1679, de présenter une réforme du calendrier qui aurait été plus précise que la réforme gré-
gorienne, adoptée en 1582. En 1666-1699, il étudie le mouvement complexe de rotation de la Lune autour de son axe et s’attaque à l’étude systématique des planètes et de leurs satellites, en particulier de Jupiter et de Saturne. Il constate que la première présente un aplatissement sensible aux pôles et découvre que Saturne est entourée de deux anneaux (division de Cassini) et possède quatre satellites, dont il détermine les orbites. Enfin, avec Philippe de La Hire (1640-1718), il participe aux premières mesures géodésiques sur la méridienne de France.
Jacques, dit Cassini II
(Paris 1677 - Thury, Beauvaisis, 1756).
Fils du précédent, il est élu à l’Acadé-
mie des sciences en 1699 et succède à son père à la direction de l’Observatoire de Paris. En 1740, il publie des Éléments d’astronomie. Mais il se rend surtout célèbre par ses mesures géo-
désiques sur la méridienne de France, dont il donne les conclusions dans son Traité de la grandeur et de la figure de la Terre (1720). Il conclut à une forme allongée suivant la ligne des pôles, contrairement aux prévisions que l’on pouvait tirer de la théorie de l’attraction universelle de Newton et contrairement aussi aux observations de la planète Jupiter faites par son père quelques années plus tôt. C’est pour lever cette incertitude que Louis XV, en 1735, sur les conseils de Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville (1697-1782), premier géographe du Roi, décide d’organiser deux mesures d’arc de méridien, l’une aussi près que possible du pôle, l’autre aussi près que possible de l’équateur.
Ces deux mesures historiques, dont la seconde fut beaucoup plus difficile que la première, permettent, en 1749, d’affirmer l’aplatissement de la Terre aux pôles. Mais, dès 1739, Cassini II fait reprendre les mesures de la méridienne de France entre Paris et Perpignan. Les résultats obtenus, qui seront confirmés par la mesure de l’arc de méridien à l’équateur, dont les chiffres ne seront publiés que dix ans plus tard, concluent à un aplatissement aux pôles : la dimension et la forme d’ensemble ont des caractéristiques voisines de celles qui sont adoptées de nos jours.
César François, dit Cassini
de Thury ou Cassini III
(Thury 1714 - Paris 1784). Fils du précédent, il succède à son père à la direction de l’Observatoire de Paris et devient membre de l’Académie
des sciences en 1735. Il est d’abord associé avec l’abbé Nicolas Louis de La Caille (1713-1762) aux travaux de révision de la méridienne de France.
Lors de la campagne de Fontenoy, il lève la carte des pays occupés et pré-
sente en 1747 son travail au roi, qui le charge d’établir à l’échelle d’une ligne pour 100 toises (1/86 400) la carte du royaume. Cette entreprise ne sera terminée qu’en 1789. La carte de France ainsi dressée, dite « carte de Cassini », servira de modèle à la carte au 1/80 000, dite « carte de l’état-major », partiellement en service de nos jours.
Dominique, comte de
Cassini, dit Cassini IV
(Paris 1748 - Thury-sous-Clermont 1845). Fils du précédent, il continue l’oeuvre de son père. Il est appelé à la direction de l’Observatoire de Paris et est élu à l’Académie des sciences (1770).
P. T.
Castelnau
(Édouard de
Curières de)
Général français (Saint-Affrique 1851 -
Montastruc-la-Conseillère 1944).
Mangin l’avait surnommé le « vieux gentilhomme », d’autres le « capucin botté ». Il possédait en effet une foi religieuse profonde et ne s’en cachait pas plus qu’il n’atténuait à certaines heures son langage viril de soldat. S’il repré-
sente parfaitement l’officier français d’avant 1914, il est aussi le seul des commandants d’armées du début de la campagne qui ait terminé la guerre au front avec des responsabilités plus importantes encore.
Aveyronnais taillé en vigueur,
remarquablement équilibré dans sa santé et son intelligence, persuadé que lorsqu’on fait ce qu’on peut on fait ce qu’on doit, il commande déjà comme jeune saint-cyrien en 1871 une compagnie à l’armée de la Loire. Lorsque, promu général (1906), il quitte son cher 37e d’infanterie, qu’il a marqué de son empreinte, une foule compacte envahit la gare de Nancy pour lui faire ses adieux. Distingué par Joffre, le silencieux commandant du 2e corps à Amiens, alors qu’il commande lui-même la 7e brigade à Soissons, Castelnau est appelé à Paris en juin 1911