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sées par le « Che ». Le dogmatisme, lié au culte du chef, ne peut que profiter de cette résignation. Cela accroît encore le rôle de Fidel Castro, identifié depuis le début à la révolution cubaine.

Chef suprême de l’armée, maître de la vie économique et politique, ministre de l’Agriculture, Fidel est l’homme à tout faire de la Révolution. Dirigeant lui-même son exploitation agricole modèle, parcourant l’île sans cesse, il veut tout voir, tout savoir, tout décider.

Et quand les choses vont mal, les gens disent : « Ah ! si Fidel savait. » Fidel est doté d’un pouvoir personnel absolu, sans aucun contrôle, et cela conduit à des improvisations souvent hâtives, parfois catastrophiques. Le peuple est son peuple, et ce n’est pas un hasard si l’on dit indifféremment la révolution cubaine ou la révolution castriste.

J. M.

F Amérique latine / Cuba.

L. Huberman et P. M. Sweezy, Cuba, Anatomy of a Revolution (New York, 1961) ; Socialism in Cuba (New York, 1969 ; trad.

fr. le Socialisme cubain, Anthropos, 1970). /

J. Arnault, Cuba et le marxisme (Éd. sociales, 1962). / R. Dumont et J. Coleou, la Réforme agraire à Cuba (P. U. F., 1962). / K. E. Meyer et T. Szulc, The Cuban Invasion (New York, 1962).

/ W. A. Williams, United States, Cuba and Castro (New York, 1962). / E. Abel, The Missile Crisis (New York, 1966). / H. L. Matthews, Castro, a Political Biography (New York, 1968 ; trad. fr.

Fidel Castro, Éd. du Seuil, 1970). / K. S. Karol, les Guérilleros au pouvoir, l’itinéraire politique de la révolution cubaine (Laffont, 1970).

Casuarinales

Ordre d’arbres australiens, d’un type très primitif.

Dans les Dicotylédones ligneuses, le phylum des Casuarinées comprend un seul ordre (Casuarinales), une seule famille (Casuarinées) et un seul genre (Casuarina ; 50 espèces) ; il est d’origine presque exclusivement australienne.

Les Casuarinées, ordinairement de grands arbres dont les jeunes rameaux verts ont une section quadrangulaire ou cylindrique, portent des fleurs uni-

sexuées groupées en chatons dressés, les uns mâles, les autres femelles. La fleur femelle est réduite à un ovaire à une loge, chaque fleur mâle ayant une seule étamine. Les phénomènes de la fécondation sont assez complexes et rappellent curieusement ceux des Cryptogames. Le fruit est une samare enfermée dans des bractées lignifiées ; à maturité, l’ensemble des fruits provenant d’un chaton femelle fait penser à un petit cône.

Dans les régions chaudes, ces arbres (Filaos) sont plantés dans les parcs ; à Madagascar, le Casuarina à quatre valves sert de support pour la culture de la vanille. Les Casuarinées sont très employées dans la région méditerranéenne ; de croissance très rapide, elles servent de « coupe-vent » et de fixa-teurs des sables, en particulier le long du canal de Suez. Leur bois très dur (bois de fer) peut servir à la construction. Cette famille extrêmement particulière présente certains caractères des Angiospermes typiques (v. Amentifères), mais par d’autres elle se rapproche de certains groupes primitifs : les Gymnospermes et même les Articulées (Prêles). C’est un type unique dans le monde végétal actuel.

J.-M. T. et F. T.

Catalogne

En esp. CATALUÑA, en catalan CATALUNYA, région du nord-est de l’Espagne, formée des quatre provinces de Barcelone, Gérone, Tarragone et Lérida ; 31 930 km 2 ; 5 123 000 hab. (Catalans). Capit. Barcelone.

La géographie

La Catalogne est l’une des régions espagnoles à la personnalité la plus affirmée. Elle le doit autant à sa langue qu’à son histoire (tournée résolument vers la mer dès le Moyen Âge, la Catalogne a toujours vécu à l’écart de la Péninsule) et au dynamisme de ses habitants, qui, en investissant les capitaux accumulés par le commerce, ont su en faire un grand foyer industriel, dont Barcelone*

est le centre directionnel et intellectuel. Aujourd’hui, elle a une densité de population de plus de 150 habitants au

kilomètre carré, plus du double de la densité moyenne de l’Espagne.

Pourtant, rien ne semblait devoir imposer une si profonde unité à la Catalogne, faite de l’extrémité orientale des Pyrénées, d’une chaîne parallèle à la côte, la Cordillère catalane, et d’un morceau de bassin de l’Èbre, pris en coin entre ces deux systèmes montagneux. Mais la vallée du Llobregat et celle du Ter, que prolonge le Besós, ont grandement facilité les communications entre les diverses parties de la Catalogne et joué un rôle unificateur certain.

Les secteurs pyrénéens

Les Pyrénées, au nord, dressent comme une muraille les hautes cimes de la zone axiale, ciselées par l’érosion glaciaire, à une altitude oscillant autour de 3 000 m, du pic d’Aneto (3 404 m), à l’ouest, au Puigmal (2 913 m), à l’est.

La seule brèche dans cette ligne de crêtes remarquablement continue est due à des effondrements (bassin de Seo de Urgel, Cerdagne) qui ouvrent un accès aisé au Roussillon par le Cap-cir. Les précipitations, supérieures à 1 000 mm, sont assez copieuses pour permettre à la forêt de chênes, hêtres et pins sylvestres, et, plus haut, de conifères, de draper les versants, et aux pâturages, d’altitude, d’accueillir en été les troupeaux transhumants.

Flanquant la zone axiale au sud, les Prépyrénées alignent d’ouest en est une série de crêtes calcaires entre lesquelles courent des dépressions qui vont s’épanouissant vers le sud, au fur et à mesure que le plissement se fait plus lâche. La plus vaste, la Conca de Tremp, est assez basse pour que les cé-

réales, la vigne et l’olivier y viennent bien, et que les terres irriguées portent maïs, pommes de terre et vergers.

Mais de plus en plus, dans les hautes vallées, les cultures vivrières sont abandonnées au profit des fourrages.

L’élevage est en effet devenu l’activité essentielle. D’autre part, l’exploitation forestière s’est grandement développée avec l’ouverture de routes pour l’équipement hydro-électrique des rivières.

Les formes glaciaires de la haute montagne et les cluses sciées par le

Segre et les Noguera à la traversée des crêtes calcaires multiplient les sites ; la production annuelle est de l’ordre de 3,3 TWh. Mais, pas plus que le lignite exploité à Fígols, elle n’a suscité d’industries en dehors des hautes vallées du Llobregat et du Ter, qui, grâce downloadModeText.vue.download 460 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

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à Barcelone, avec laquelle elles communiquent, ont fixé des usines surtout textiles dans nombre de petits centres, dont les plus importants sont Berga et Ripoll, ce dernier doté d’une petite métallurgie héritée de traditionnelles fabriques d’armes.

Le bassin « moyen » de l’Èbre

Vers le sud, les reliefs pyrénéens s’ennoient sous les formations tertiaires du bassin de l’Èbre, que recouvrent, en bordure des montagnes, de vastes piémonts découpés en terrasses éta-gées. Isolée de la mer par la Cordillère catalane, cette région ne reçoit pas plus de 350 à 400 mm de pluies par an. Les céréales associées à l’olivier couvrent les monotones platitudes des Llanos de Urgel, des Garrigues et de la Segría. Mais, grâce à l’irrigation, de vastes espaces ont pu être convertis en de riches huertas produisant en abondance pommes de terre, maïs, fourrages et surtout légumes et fruits.

Lérida (73 000 hab.), au centre de cette immense oasis de verdure, vit du commerce et de la transformation des produits agricoles.

À l’est, les assises tertiaires se relèvent, et les ríos Ter, Llobregat et Anoia ont creusé d’amples dépressions (Plana de Vich, Pla de Bages, Igua-lada), que dominent de vigoureux et pittoresques massifs gréseux (Montser-rat, Sant Llorenç del Munt). Par bien des traits, ces dépressions annoncent la Catalogne méditerranéenne.

La Catalogne méditerranéenne