Dans ces procédés, le travail est dit
« au soufflé-soufflé ».
Procédé d’avenir
La technique la plus évoluée se libère entièrement du travail traditionnel.
Dérivée de la machine à ruban imaginée par la Corning Glass Works pour la fabrication des ampoules électriques à la cadence de 30 par seconde, elle a été mise au point par la firme américaine Owens Illinois pour la production de bouteilles en très grande série. Il n’y a plus formation de paraison individuelle : un filet de verre à débit contrôlé s’écoule régulièrement et s’étale sur une bande transporteuse, alors qu’un rouleau lamineur en régularise l’épaisseur et marque une empreinte en forme d’oeuf sur le plat. Ce ruban de verre mou s’affaisse sous pression dans des ouvertures présentées par la bande transporteuse, et pénètre entre deux bandes affrontées, sortes de chenilles dont la supérieure porte des têtes de soufflage et l’inférieure des moules de formage. À la sortie de cette double chenille, le corps creux est formé et se détache du ruban dont les restes reviennent au four. À cette cadence, il n’est plus possible de fabriquer des
bouteilles de forme traditionnelle. Le fond est arrondi et exige un support en plastique. Le goulot ne peut pas supporter les efforts du bouchage classique, et un autre mode de fermeture légère doit être utilisé. Cette technique est particulièrement intéressante pour les bouteilles ou flacons à paroi mince et à col étroit. Pour les récipients à col large (bocaux), l’ébauche est généralement obtenue par pressage. Un poinçon s’enfonce dans le verre mou reçu par le moule ébaucheur et répartit régulièrement les épaisseurs. Le transfert et le soufflage dans le moule finisseur s’effectuent comme précédemment. Le travail est alors dit « au pressé-soufflé ».
Dans certaines machines destinées à produire en verre mince des gobelets ou des pots, on évite la couture, trace de la jonction des deux demi-coquilles formant le moule, en faisant tourner l’ébauche : c’est le travail « au soufflé-tourné ». Lorsque le corps creux voit son ouverture s’agrandir de plus en plus (saladier, assiette, gobelet), la phase du soufflage n’est plus nécessaire, car le poinçon peut donner au verre pressé la forme définitive et être aisément retiré.
I. P.
F Verrerie.
R. Dralle et G. Keppeler, Die Glasfabrika-tion (Munich, 1926). / H. Thiene, Glas (Iéna, 1931-1939 ; 2 vol.). / F. V. Tooley (sous la dir.
de), A Handbook of Glass Manufacture (New York, 1953). / E. B. Shand, Glass Engineering Handbook (New York, 1958). / W. Giegerich et W. Trier, Glasmaschinen (Berlin, 1964). / P. Pi-ganiol, les Industries verrières (Dunod, 1965).
Bouts (Dieric)
Peintre des anciens Pays-Bas (Haarlem v. 1410-1420 - Louvain 1475).
L’importance de cet héritier spirituel de Van der Weyden* est égale, en Brabant, à celle de Memling* en Flandre. Comme Memling, il fut un émigré, originaire de Haarlem selon Carel Van Mander ; de fait, son style présente certaines caractéristiques hollandaises. Les archives de Louvain le mentionnent de 1457 jusqu’à sa mort.
Il fut un bourgeois aisé et un artiste
réputé, auquel la ville assura à maintes reprises d’importantes commandes.
Deux de ses quatre enfants, Dieric et Albrecht, furent également peintres.
Nous sommes bien documentés sur
ses ouvrages majeurs par des pièces d’archives. Le triptyque de la Dernière Cène fut commandé en 1464
pour Saint-Pierre de Louvain, où il est encore conservé ; la dernière quittance de paiement est de 1468. Les tableaux de « la justice de l’empereur Otton »
(musées royaux de Bruxelles) furent commandés la même année par les
magistrats de Louvain pour la salle du conseil de l’hôtel de ville ; sur quatre panneaux prévus, deux seulement furent à peu près terminés avant la mort du peintre : la Décapitation de l’innocent et l’Épreuve du feu. La ville s’adressa à Hugo van der Goes* pour l’estimation du travail effectué. Le même document nous apprend qu’une autre oeuvre, un triptyque du Jugement dernier, était achevée au même moment : on peut identifier ses volets avec les Bienheureux et les Damnés du musée de Lille. Un deuxième triptyque de Saint-Pierre, enfin, le Martyre de saint Érasme, est attesté comme oeuvre de Bouts.
De nombreuses controverses
concernent soit un, soit deux épigones qui auraient exécuté une série d’oeuvres dans un style purement boutsien. On parle ainsi d’un Maître de la « Perle du Brabant » (par « Perle du Brabant », on entend l’Épiphanie de la pinacothèque de Munich) et d’un Maître de la Captivité du Christ (également à Munich).
La rigueur, la force d’expression dramatique et la tension de l’art de Van der Weyden ont profondément marqué le jeune Bouts, qui adapta néanmoins cette influence, et celle de Van Eyck, à son propre style. La synthèse du réalisme flamand et d’un lyrisme tempéré propre à l’art hollandais détermine le climat original de son oeuvre. Un certain archaïsme y reste toujours pré-
sent, aussi bien dans l’organisation de l’espace que dans le placement des personnages et leurs gestes réservés. La troisième dimension n’est jamais réellement sensible, malgré le tracé froid
et rationnel de la perspective ; cela est dû à la mise en valeur du relief des silhouettes, chacune pour elle-même, et n’est infirmé ni par le caractère à la fois riche et diaphane du coloris ni par une présence de la nature surtout sensible dans la suggestion des situations atmosphériques.
Peintre intimiste et paysagiste d’une subtilité particulière, Bouts apporte du point de vue de l’iconographie certaines innovations, en rapport direct avec les nouvelles tendances théologiques qui trouvaient à l’université de Louvain un sol fertile. Sa conception, à ce point de vue, s’accorde à la pathé-
tique retenue et à cette sorte d’aura sa-crée qui imprègnent son oeuvre entière.
Il est le peintre du mystère. Les sentiments et les passions n’existent chez lui qu’à titre potentiel, par la présence malgré tout éloquente de figures cloisonnées dans leur immobilité.
D. D.
W. Schöne, Dieric Bouts und seine Schule (Berlin, 1938).
Bovidés
Famille de ruminants caractérisés par leurs cornes creuses.
Généralités
Les Bovidés forment la plus grande famille des Artiodactyles (à doigts pairs) ruminants. Leur taille est très variable, de 1,80 m à 0,35 m. La tête est presque toujours pourvue de cornes, au moins chez les mâles. Ces cornes sont des étuis kératinisés coiffant des prolongements des os frontaux, les cornillons ; downloadModeText.vue.download 49 sur 573
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
1728
elles sont simples, mais peuvent être ornées de saillies spiralées ou de renflements transversaux.
Les membres des Bovidés, longs,
souvent très fins, sont terminés par des doigts munis de sabots.
Leur denture est caractéristique : incisives et canines manquent à la mâchoire supérieure ; l’observation de celles de la mâchoire inférieure permet d’apprécier l’âge de nos Bovins domestiques. Les molaires sont à croissance continue et présentent à leur surface des crêtes émaillées pour broyer les aliments. La formule dentaire est : soit 32 dents.
L’estomac composé a quatre
poches : la panse, le bonnet, le feuillet, la caillette. L’intestin est long.
Les Bovidés pratiquent la rumination.
(V. ruminants.)
La sous-famille des
Bovinés
Elle groupe nos boeufs domestiques (V. Bovins) et tout un ensemble d’animaux sauvages asiatiques et africains.
L’ancêtre de nos boeufs est certainement l’Auroch, ou Ur. Son aire de répartition s’étendait de l’Europe à l’Asie et à l’Afrique du Nord. Le dernier sujet aurait été abattu en 1627. Son poil devait être lisse, brun foncé avec une ligne blanche sur l’échine. Ses cornes étaient grandes, courbées en avant, à extrémités pointues et lisses, et sa hauteur au garrot était de 2 m.