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« même foi pouvant conduire à des engagements différents ».

Dans le domaine des conflits entre nations, il suffit de rappeler cette déclaration de Jean XXIII : « La justice, la sagesse, le sens de l’humanité réclament par conséquent qu’on arrête la course aux armements ; ils réclament la réduction parallèle et simultanée de l’armement existant dans les divers pays, la proscription de l’arme atomique et enfin le désarmement dû-

ment effectué d’un commun accord et accompagné de contrôles efficaces. »

Saint Vincent de Lérins et

la Tradition

Moine à Lérins, saint Vincent mourut vers 450. Il est resté célèbre par son Commonitorium pro catolicae fidei antiquitate. C’est de celui-ci qu’est extrait ce commentaire sur la Tradition :

« Peut-être dira-t-on : la religion n’est donc susceptible d’aucun progrès dans l’Église du Christ ? Certes il faut qu’il y en ait un et considérable. Qui serait assez ennemi de l’humanité, assez hostile à Dieu, pour essayer de s’y opposer ? Mais sous cette réserve que ce progrès constitue vraiment pour la foi un progrès et non une altération ; le propre du progrès étant que

chaque chose s’accroît en demeurant ellemême, le propre de l’altération qu’une chose se transforme en une autre. Donc que croissent et progressent largement l’intelligence, la science, la sagesse, tant celle des individus que celle de la collectivité, tant celle d’un seul homme que celle de l’Église tout entière, selon les âges et selon les siècles, mais à condition que ce soit exactement selon leur nature particulière, c’est-à-dire dans le même dogme, dans le même sens, dans la même pensée...

Les corps déploient et étendent leurs proportions avec les années, et pourtant ils restent constamment les mêmes. Quelque différence qu’il y ait entre l’enfance dans sa fleur et la vieillesse dans son arrière-saison, c’est un même homme qui a été adolescent et qui devient vieillard... Ces lois du progrès doivent s’appliquer également au dogme chrétien : que les années le consolident, que le temps le développe, que l’âge le rende plus auguste, mais qu’il demeure pourtant sans corruption et inentamé, car il n’admet après coup aucune altération, aucun déchet de ses caractères spécifiques, aucune variation dans ce qu’il a de défini » (chap. XXIII du Commonitorium).

Le catholicisme

dans le monde

Les statistiques officielles (1960) estiment à 539 216 000 le nombre des catholiques dans le monde. Il ne s’agit pas, bien sûr, d’apprécier la foi des individus, ni même de savoir s’ils pratiquent leur religion. Il n’est question que du nombre officiel de catholiques, relevés sur les registres de baptême.

En Europe occidentale et en Amé-

rique latine (centrale et méridionale), le catholicisme domine de loin en pourcentage : par rapport à la population totale, 56 p. 100 de catholiques en Europe de l’Ouest et plus de 91 p. 100

pour l’Amérique latine où la colonisation européenne remonte au XVIe s.

À l’opposé : le monde arabe, le plus répulsif, à peine entamé, puisqu’il ne compte que 1,9 p. 100 de catholiques, et l’immense monde asiatique, lequel regroupe seulement 4 p. 100, qui sont principalement répartis sur sa frange orientale (le Viêt-nam du Sud, l’Indonésie et les Philippines en rassemblent

les deux tiers). Quant au bloc communiste, les catholiques y représentent 5,7 p. 100 de la population, à cause surtout de la prédominance des chré-

tiens orthodoxes.

Entre ces deux extrêmes, on trouve l’Amérique du Nord avec 23,6 p. 100, l’Océanie avec 19,5 p. 100 et l’Afrique noire avec 11,3 p. 100.

Cependant, il faut considérer qu’en bien des domaines ces régions sont plus ou moins favorisées quant à la vitalité religieuse, qui n’est pas fonction, elle, du nombre total. Ainsi le pourcentage des prêtres par rapport à la masse des fidèles varie d’une région à l’autre : 57 p. 100 des prêtres du monde entier se trouvent en Europe occidentale, contre 10 p. 100 en Amérique latine, où vivent pourtant plus du tiers des catholiques. Il en est de même des religieuses (54 p. 100 en Europe occidentale et 10 p. 100 en Amérique latine).

Enfin, est-il besoin de rappeler que c’est en Europe occidentale que se trouvent tous les organismes directeurs du catholicisme, et que toutes les impulsions théologiques importantes sont le fait de catholiques européens ?

Le catholicisme mondial reste donc marqué très fortement par la mentalité, les préoccupations et l’univers culturel des catholiques de l’Europe de l’Ouest.

P. R.

F Christianisme / Concile / Église catholique /

Jésus / Papauté / Sacrement / Théologie catholique.

K. Adam, Das Wesen des Katholizismus (Düsseldorf, 1924 ; nouv. éd., 1940 ; trad. fr.

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(Grasset, 1962). / K. Rahner, Dangers dans le catholicisme d’aujourd’hui (Desclée De Brouwer, 1966). / M. D. Chenu et coll., la Théologie du renouveau (Éd. du Cerf, 1968). / A. Chiaruttini, le Dossier du catéchisme hollandais (Fayard, 1969). / Problèmes actuels du catholicisme français (Desclée De Brouwer, 1969). / Sept Problèmes capitaux de l’Église (Fayard, 1969)./

J. Daniélou, J. Honoré et P. Poupard, le Catholicisme. Hier, demain (Buchet-Chastel, 1975).

catholicisme

libéral

Famille d’esprit qui, à partir de 1830, voit le progrès de l’Église catholique dans l’acceptation des libertés proclamées en 1789 : liberté de conscience, liberté politique, liberté civile, liberté individuelle, liberté de l’éducation.

Cette acceptation — qui oppose les catholiques libéraux aux catholiques intransigeants, partisans de la contrerévolution dans tous les domaines —

exclut le legs de la révolution tyrannique et sanglante de 1793 : en cela, les catholiques libéraux se distinguent des républicains radicaux, pour qui la Révolution française « est un bloc ».

D’autre part, les catholiques libéraux se distinguent des catholiques sociaux : leurs préoccupations sociales n’apparaissent qu’à l’arrière-plan, loin derrière les débats religieux et les controverses politiques. La plupart sont des nobles ou de bonne bourgeoisie : la liberté d’association et de la concurrence leur semble être une solution à la plupart des problèmes posés par la civilisation industrielle.

Cependant, les catholiques libéraux, qui vivent un catholicisme traditionnel et parfaitement orthodoxe, mènent une vie austère, désintéressée ; ils sont « crucifiés à leur plume » (Lacordaire) et s’efforcent d’unir dans leur existence la grandeur chrétienne et la

dignité humaine. Attitude marquée par un romantisme qui se manifeste notamment dans le domaine, très développé chez eux, de l’amitié.