(P. U. F., 1951). / F. A. Isambert, Christianisme et classe ouvrière (Casterman, 1961) ; De la Charbonnerie au saint-simonisme. Étude sur la jeunesse de Buchez (Éd. de Minuit, 1966) ; Buchez ou l’âge théologique de la sociologie (Éd. Cujas, 1967). / R. Talmy, Aux sources du catholicisme social (Desclée De Brouwer, 1963) ; René de La Tour du Pin (Bloud et Gay, 1965) ; Albert de Mun (Bloud et Gay, 1965) ; le Syndicalisme chrétien en France 1871-1930 (Bloud et Gay, 1966). / C. Molette, Albert de Mun, 1872-1892
(Beauchesne, 1970).
Caton
Surnom de la gens Porcia, dont deux membres sont célèbres, qui portent tous les deux le nom de Marcus Por-cius Cato.
Caton l’Ancien
(Tusculum [Frascati] 234 - † 149
av. J.-C.). Issu d’une famille campa-gnarde et plébéienne, il partage les premières années de sa vie active entre la gestion de son domaine de Tusculum et son activité militaire. En 214, il est, probablement en qualité de tribun, sous les ordres de Q. Fabius Cunctator, qui fait de lui son ami et avec qui on le retrouve, quelques années plus tard, au siège de Tarente. En 207 il prend part à la victoire du Métaure.
L. Valerius Flaccus, un patricien, impressionné par ses qualités personnelles et son éloquence, l’engage à
tenter une carrière politique à Rome et l’assure de son appui. Caton est élu questeur en 205 et accompagne Scipion l’Africain en Sicile. Il s’offusque des manières de Scipion et critique publiquement son luxe. Il en résultera une hostilité sourde et durable de Caton envers la famille entière des Scipions, qui patronne la culture grecque à Rome.
Préteur en Sardaigne en 198, Caton pourchasse les usuriers et donne maintes preuves de sa sévérité et de son intégrité. Bien que n’appartenant pas à une vieille famille romaine, il est élu consul en 195. Après avoir échoué dans ses efforts pour empêcher l’abrogation d’une loi somptuaire, la loi Oppia (220), il part guerroyer dans l’Espagne révoltée, où il prend le parti de faire vivre l’armée sur le pays en renvoyant tous les fournisseurs de vivres. Dans son ouvrage historique les Origines, il se vante d’avoir pris en un temps record des centaines de villes. Il organise l’exploitation des mines espagnoles de fer et d’argent et reçoit à son retour les honneurs du triomphe. Quatre ans plus tard, tribun militaire, il prend part à la bataille des Thermopyles contre le roi séleucide Antiochos III (191).
Il se consacre ensuite aux luttes politiques. Défenseur des traditions romaines contre l’hellénisme envahissant, de l’austérité des moeurs contre le luxe, de la gestion honnête contre les concussions des hommes de gouvernement, il attaque sans cesse, accusant les uns et les autres. En 184, il est élu censeur ; il élimine des rangs des sénateurs et des chevaliers ceux qui ne témoignent pas d’une moralité et de scrupules à sa convenance. Il s’en prend à toutes les manifestations de luxe (bijoux, voitures, jeunes esclaves) et les taxe. Il met aussi de l’ordre dans la ville de Rome, en faisant respecter l’alignement des rues, en interdisant l’usage abusif des aqueducs, en construisant des égouts et en édifiant une nouvelle basilique.
Dans les années qui suivent sa censure, Caton poursuit son action politique, accusant ses compatriotes et prenant la défense des peuples vaincus.
Mais, lors de sa mission à Carthage (157) où il semble être allé pour régler un différend entre cette ville et le roi
Masinissa, il est frappé par la renaissance de l’ancien adversaire de Rome.
Il prend dès lors le parti de réclamer downloadModeText.vue.download 488 sur 573
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
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avec obstination la destruction de la ville, ce qui aura lieu peu après sa mort.
Écrivain, Caton avait rédigé de
nombreux discours, dont Cicéron faisait grand cas. mais qui sont perdus, comme ses Origines, qui furent la première histoire romaine en latin. Son traité De re rustica concerne la gestion du domaine rural. Il y révèle sa personnalité tout entière, son instinct de vieux paysan, avec ses recommandations d’une économie sordide : ne rien prêter à personne, sinon à gros intérêt, toujours vendre, ne jamais acheter, vendre les esclaves vieux ou malades...
D’une vitalité étonnante, ce personnage aux cheveux roux et à la mine farouche a occupé une place importante sur la scène politique pendant un demi-siècle. Derrière sa façade de vertu se cachaient bien des défauts, l’avarice, la prétention, la hargne (« il mordait tout le monde »), mais aussi ses intérêts de classe : derrière ses attaques, on sent le conflit endémique entre des coteries
politiques rivales. De son action, en tout cas, il n’est rien resté : Rome s’est hellénisée, corrompue à un rythme accéléré.
Caton d’Utique
(95 - Utique 46 av. J.-C.). Petit-fils de Caton l’Ancien, à la fois homme politique et philosophe stoïcien, il poursuit la tradition familiale d’intégrité et d’austérité. Mêlé aux conflits de l’époque des guerres civiles, il s’oppose aux ambitieux qui menacent les libertés républicaines. Il obtient la condamnation des complices de Catilina. Hostile à la fois à César et à Pompée, il ne peut trouver sa vraie place dans aucun des deux camps. Après la mort de Pompée, il se replie sur l’Afrique avec quelques républicains, s’enferme dans Utique, puis, abandonné de tous après la bataille de Thapsus (46), se suicide pour ne pas survivre à la république, dont il portait le deuil depuis le début de la guerre civile.
R. H.
F Carthage / Rome.
E. V. Marmorale, Cato Maior (Catane, 1945 ; 2e éd., Bari, 1949). / F. della Corte, Catone cen-sore, la vita e la fortuna (Turin, 1949). / D. Kie-nast, Cato der Zensor (Heidelberg, 1954).
Catulle
F LATINE (littérature).
Caucase
En russe KAVKAZ, haute chaîne de montagnes située en Union sovié-
tique, culminant à l’Elbrous (5 633 m), longue de plus de 1 200 km, s’étendant entre la mer Noire et la mer Caspienne.
Par la tectonique et la structure, on a coutume de rattacher à la chaîne caucasienne au sens strict les massifs, plateaux et sommets volcaniques des régions dites « transcaucasiennes », s’étendant sur les territoires des trois républiques de Géorgie, d’Arménie et d’Azerbaïdjan, qui forment une
« grande région économique » en plein développement.
Le Caucase représente l’une des plus belles chaînes du système alpin. Les mouvements tectoniques se sont poursuivis du Primaire au Quaternaire. À
partir du Miocène, ils ont pris la forme de puissants charriages accompagnés de profonds mouvements de subsidence (dépressions de la Géorgie et de la Koura) et d’un volcanisme intense.
Au-dessus d’une zone axiale cristalline, enrobée de plis formés dans le flysch détritique, se dressent des cônes éruptifs qui donnent les sommets les plus élevés. La continuité du soulèvement est marquée par une épeirogénie récente (plus de 3 000 m de déformation verticale durant le Quaternaire) ; la présence de très nombreuses sources thermales, la fréquence des séismes contemporains, les mouvements néo-tectoniques de la presqu’île d’Apché-
ron (plis diapirs, volcans de boue au-dessus de structures profondes renfermant de grandes quantités d’hydrocarbures), tous ces faits témoignent d’une activité intense des mouvements du sous-sol.
Le Caucase joue le rôle d’une haute barrière qui oppose aux masses d’air froid du nord un obstacle suffisant pour les régions transcaucasiennes, qui connaissent des hivers doux et des étés très chauds : la Colchide, en Géorgie, et la région de Lenkoran, en Azerbaïdjan, offrent de beaux exemples de climats et d’agriculture subtropicaux. La chaîne n’est traversée qu’aux deux extrémités
et par la route dite « militaire », voie de pénétration des Russes au temps de la conquête, unissant Tiflis (Tbilissi) à Vladicaucase (Ordjonikidze).