Leur tenue est noire avec galons d’or.
carabinier, cavalier doté d’un fusil court dit « carabine ». Louis XIV fit des carabiniers un corps de 5 régiments.
cavalerie légère, celle que caractérisait sa mobilité. Apparue en France sous Louis XII, elle comprendra les chevau-légers, les hussards, les chasseurs à cheval, les chasseurs d’Afrique et les spahis.
cavalerie de ligne, celle qui prenait place dans la bataille en combattant à pied (dragons).
cavalerie lourde, celle qui agissait par le choc et la charge (carabiniers, cuirassiers).
chasseur à cheval, soldat d’un corps de cavalerie légère créé en 1779 et d’abord spécialisé dans le service d’éclaireur.
chasseur d’Afrique, soldat des régiments levés par la France en Algérie (1831), puis en Tunisie et au Maroc, et recruté parmi les non-musulmans.
cornette, porte-étendard dans les régiments de cavalerie aux XVIIe et XVIIIe s.
cuirassier, cavalier porteur d’une cuirasse.
Créé par Louis XIV en 1665, le régiment des cuirassiers du roi eut le souverain pour maistre de camp. En 1803, Napoléon créa l’arme des cuirassiers.
dragon, membre d’un corps de cavalerie créé au XVIe s. pour combattre à pied ou à cheval. Les dragons furent organisés en régiments en 1635.
escadron, unité de cavalerie créée sous Louis XIII. Un régiment comptait 4 esca-
drons de 2 compagnies de 50 hommes. Au XIXe s., il sera articulé en pelotons.
étendard, emblème des régiments de cavalerie, d’artillerie et du train (de forme carrée, il est plus petit que le drapeau).
hussard, cavalier recruté au XVIIe s. en Hongrie, dont il a gardé le costume national. Armés du sabre et de pistolets, les hussards forment 7 régiments en 1752, 14 sous le premier Empire ; l’appellation houzards est réservée aux trois plus anciens : 1er (Bercheny), 2e (Chamborant), 3e (Esterhazy).
maître, vieille appellation des hommes servant dans un régiment de cavalerie (on appelle encore maître les adjudants et adjudants-chefs du Cadre noir).
pistolet. Au XVIe s., la cavalerie fut dotée d’un pistolet à rouet, très lourd, remplacé au XVIIIe s. par un pistolet à batterie de silex, plus léger (pistolet d’arçon).
spahi, soldat des régiments levés en Al-gérie (1836) puis en Tunisie et au Maroc.
Recrutés parmi les musulmans, les spahis conservèrent des tenues orientales ; la dernière unité française de spahis a été dissoute en 1962.
J. de L.
F Armée / Blindé.
F. de Brack, Avant-postes de cavalerie légère (Dumaine, 1831 ; nouv. éd., Chapelot, 1912). / C. Brécard, la Cavalerie (Éd. militaires, 1931). / J. Des Vallières, Au soleil de la cavalerie (Bonne, 1962). / E. Muraise, Introduction à l’histoire militaire (Charles-Lavauzelle, 1964).
Cavalli
(Pier Francesco)
Compositeur italien (Crema 1602 -
Venise 1676).
Il fut d’abord l’élève de son père, Giovanni Battista Caletti (1560-1622).
Grâce à la protection d’un noble vénitien, Federico Cavalli, dont il devait plus tard porter le nom, il vint à Venise en 1616 et s’y fixa. Après avoir travaillé, probablement avec Monteverdi, la composition et l’orgue, il devint chantre de la chapelle de Saint-Marc (1617), puis organiste (1640-1668) et
enfin maître de chapelle (1668). Ce n’est pas cependant avec sa musique d’église (Musiche sacre, 1656 ; Ves-peri, 1675), ses canzones et ses cantates, mais avec son opéra, dont il fit un divertissement non plus aristocratique, mais populaire, qu’il connut en Europe la célébrité. Au cours de sa carrière, il ne quitta pourtant guère Venise. Il fit un seul grand voyage qui le mena à Paris (juill. 1660 à août 1662), où Mazarin l’avait appelé pour inaugurer, à l’occasion du traité des Pyrénées et du mariage de Louis XIV avec l’infante d’Espagne, le théâtre des Tuileries.
Celui-ci n’étant pas achevé, il ajourna la présentation de son opéra l’Ercole amante et fit entendre au Louvre, après l’avoir remanié, Xerse (1654), avec, en guise d’intermèdes, des ballets de Lully, qui recueillirent tout le succès.
Mais, en 1662, il subit un autre échec avec l’Ercole amante, joué au nouveau théâtre. Découragé par l’incompréhension du public, il repartit pour Venise.
Dans ses opéras — il en composa plus de 40 — il traite des sujets historiques ou romanesques qui flattent alors le goût des Vénitiens. Moins raffiné, moins difficile sur le choix des livrets, moins sensible à la psychologie des personnages qu’un Monteverdi ou un Lully, il recherche surtout l’effet dramatique. À ses débuts, Le Nozze di Teti e Peleo (1639), la Didone (1641) usent du récitatif florentin. Puis, sous l’influence de la cantate, l’arioso envahit le récitatif, tandis que le nombre des airs s’accroît dans L’Egisto (1643), La Doriclea (1645) et Il Giasone (1649).
Les derniers opéras, Ercole amante, Scipione Africano (1664) et Pompeo Magno (1666), sacrifient au bel canto : le recitativo secco alterne avec des airs à formes fixes.
Cavalli, sans innover, parle la langue de son temps et évolue avec elle. Malgré des faiblesses réelles, son oeuvre dramatique conserve encore sa vigueur, sa franchise et son éclat plein de séduction.
A. V.
H. Prunières, l’Opéra italien en France avant Lulli (Champion, 1913) ; Cavalli et l’opéra vénitien au XVIIe s. (Rieder, 1932). / E. J. Wellesz, Studien zur Geschichte der Wiener Oper
(Vienne, 1913).
Cavendish
(Henry)
Physicien et chimiste anglais (Nice 1731 - Clapham, près de Londres, 1810).
L’homme
Deuxième fils de lord Charles Cavendish, duc de Devonshire, et de lady Anne Grey, fille du duc de Kent, Henry Cavendish, comme tous les cadets, n’a d’abord à sa disposition qu’un modeste patrimoine. Grand et mince, gauche d’allure, timide au-delà de toute expression, il est en outre doté d’une voix aiguë et grêle, qui lui fait redouter la conversation, et d’une sensibilité maladive, qui lui inspire l’horreur de la société. Il ne se mariera jamais. Ses parents ne semblent pas s’intéresser à lui, et il n’a d’autre compagnon que lui-même.
Il fait ses premières études dans une pension de Hackney, près de Londres, entre en 1749 au Peterhouse College de Cambridge et en sort en 1753, sans avoir acquis aucun diplôme. Ce n’est que plus tard que va se révéler son goût pour les sciences expérimentales et qu’il mènera ses recherches, dans un isolement absolu.
En 1773, un de ses oncles, qui a réalisé en Inde une immense fortune, en fait son unique héritier. Cavendish se trouve subitement le plus riche de tous les savants. Cependant, il ne change rien à la simplicité de ses habitudes. Il a quitté la maison paternelle et réside à Clapham, dans la banlieue de Londres, où, pendant plus de cinquante années, les moindres détails de son existence seront minutieusement réglés. Il commande par écrit ses repas à ses serviteurs et ne possède qu’un habit, de forme démodée, que l’on renouvelle à des dates fixes, toujours avec la même sorte de drap. Mais il constitue un cabinet de physique et une immense bibliothèque dans sa maison de Bedford Square, à 2 lieues de sa résidence ; il y admet tous les visiteurs, et lui-même n’y prend jamais un livre sans remplir un récépissé. Bien qu’il se montre
d’une grande générosité envers les étudiants et les malheureux, sa fortune ne cessera de croître jusqu’à sa mort.
Le savant
Cavendish doit être tenu pour l’un des créateurs de la chimie, car il a introduit dans cette science des habitudes de méthode et de précision à peu près inconnues avant lui. En 1766, il pré-
sente à la Société royale, qui l’a admis dans son sein, un premier mémoire, On Factitious Airs (Sur les airs factices). Il y établit qu’il existe des gaz différents de l’air, que l’hydrogène (inflammable air), qu’il a, le premier, isolé, pèse dix fois moins que l’air atmosphérique (common air), que le gaz carbonique (fixed air) pèse moitié plus, que la pré-