sence de ce dernier dans l’atmosphère suffit pour empêcher les combustions et arrêter la vie. En 1783, il fait une analyse de l’air plus précise que celle de Lavoisier*. L’année suivante, il reconnaît que le produit de la combinaison de l’hydrogène et de l’oxygène n’est autre que l’eau. En 1785, il combine l’azote et l’oxygène par action des étincelles électriques.
En même temps, il s’intéresse à la physique, mais ses publications sont de plus en plus rares. En 1798, pourtant, c’est le célèbre mémoire où il explique comment il a mesuré, à l’aide de la balance de torsion, la constante d’attraction universelle et comment il en a déduit la densité moyenne de la Terre.
Mais il laisse à sa mort vingt paquets de manuscrits, qui restent soixante ans dans les archives de la famille. Plus tard, un autre Cavendish fondera à Cambridge un laboratoire de physique qui deviendra célèbre.
Son premier directeur, l’illustre Maxwell*, va passer les dernières années de sa vie à déchiffrer ces papiers. Et Cavendish apparaîtra tout à coup comme le plus grand physicien de son époque. Avant tout le monde, il a défini les chaleurs massiques et les chaleurs latentes, et a eu l’idée de downloadModeText.vue.download 493 sur 573
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
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la conservation de l’énergie. Avant Charles de Coulomb*, il a étudié les forces électrostatiques, observé l’électrisation superficielle des conducteurs, défini la capacité et pressenti la notion de potentiel. Avant Ohm*, il a conçu la résistance électrique ; il a même effectué des mesures en utilisant son propre corps comme galvanomètre.
R. T.
G. Wilson, The Life of the Honble H. Cavendish (Londres, 1848). / A. J. Berry, Henry Cavendish, his Life and Scientific Work (Londres, 1960). / P. Lépine et J. Nicolle, Sir Henry Cavendish (Seghers, 1964).
Les chimistes
britanniques
contemporains de
Cavendish
Joseph Black, chimiste et physicien écossais (près de Bordeaux 1728 -
Edimbourg 1799). Il quitte très jeune ses parents, établis en France, pour se rendre en Écosse, et son enseignement de la chimie à Edimbourg lui confère une grande renommée. En 1754, il découvre le gaz carbonique, premier gaz reconnu comme différent de l’air, et, l’année suivante, la magnésie. Il est aussi un grand physicien. Il est le premier, vers 1760, à distinguer la quantité de chaleur de la température. Ima-ginant la « méthode des mélanges », il détermine plusieurs chaleurs massiques ainsi que la chaleur de fusion de la glace en 1762.
Joseph Priestley, chimiste et théologien anglais (Fieldhead, près de Leeds, 1733 - Northumberland, Pennsylvanie, 1804). Il débute comme prédicateur dans le Suffolk en 1755 et enseigne en même temps la physique et la chimie à des enfants. Il publie une Histoire de l’électricité qui, en 1766, lui ouvre les portes de la Société royale. Puis, à trente-quatre ans, il entreprend des expériences de chimie. Recueillant les gaz sur la cuve à mercure, il peut isoler ceux qui sont solubles dans l’eau : chlorure d’hydrogène, gaz sulfureux, ammoniac, gaz carbonique. Il étudie notamment ce dernier, découvre la respiration des végétaux et observe
que l’air « corrompu » par des souris redevient capable d’entretenir la vie si l’on y plonge quelque temps des plantes vertes. Sa principale découverte est celle de l’oxygène, qu’il obtient en 1774 en chauffant au soleil, au moyen d’une lentille, l’oxyde de mercure ou le minium. Son adhésion au socinianisme et son enthousiasme pour la Révolution française lui attirent les persécutions de son gouvernement, et il s’embarque en 1794 pour l’Amérique, où il bénéfi-ciera de la protection de Jefferson.
cavernicole
(faune)
Ensemble des organismes vivant dans les cavernes, organismes pour la plupart animaux, puisque les végétaux, exception faite des Bactéries, de certains Champignons et de certaines Algues (bleues ou rouges), ne peuvent se passer de lumière.
Diversité
La population des cavernes est très hétérogène, formée d’espèces appartenant aux groupes les plus divers, en-trées sous terre à des époques et par des voies différentes, et ayant, par ailleurs, subi des changements physiologiques ou éthologiques extrêmement variés qui leur permettent de survivre dans ce domaine particulier, caractérisé par une assez grande uniformité des conditions d’existence : température constante de l’air et des eaux d’infiltration, calme de l’air, se renouvelant avec une vitesse presque insensible, constance du degré hygrométrique de l’air et enfin obscurité totale, celle-ci n’ayant pas l’influence déterminante que voulurent lui attribuer les premiers auteurs.
On peut distinguer trois grandes ca-tégories éthologiques.
Les troglobies
Ce sont les espèces le plus étroitement adaptées à la vie dans le milieu souterrain, où elles sont cantonnées. Elles ne peuvent ni vivre ni se reproduire ailleurs. Elles présentent un ensemble de caractères communs : dépigmenta-tion, cécité partielle ou absolue, atrophie des ailes, allongement du corps
et des appendices, ralentissement plus ou moins accentué du métabolisme, etc. Les troglobies sont essentiellement représentés par des Arthropodes, des Vers ou des Mollusques. Les Vertébrés troglobies sont peu nombreux : une quarantaine de Poissons et quelques Batraciens Urodèles.
Tous les troglobies ne sont pas
comparables entre eux. Les uns ont de très proches parents dans la faune extérieure actuelle : certains Coléop-tères (Trechus, Bathysciola), beaucoup d’Aranéides, d’Isopodes terrestres, etc. Ces espèces se différencient par certains caractères résultant de l’isolement. Ce sont en somme des troglobies récents.
D’autres n’ont plus aucun proche parent dans la faune extérieure actuelle.
Ce sont des survivants de lignées anciennes disparues ; l’intensité de leurs caractères évolutifs montre qu’ils sont soumis depuis très longtemps à l’influence des conditions particulières du milieu souterrain, auquel ils sont si étroitement adaptés qu’ils ne pourraient plus vivre ailleurs. Ces troglobies anciens, ou troglobies reliques, sont les plus importants dans la faune cavernicole. En raison des nombreux problèmes phylogénétiques et paléo-géographiques que suscite leur étude, on peut, avec René Jeannel, les qualifier de « fossiles vivants », puisqu’ils nous éclairent sur l’histoire des continents au cours des temps géologiques.
Les troglophiles
Ces espèces recherchent le milieu relativement froid et humide des grottes, où elles peuvent vivre et se reproduire.
Les troglophiles peuvent se rencontrer dans le milieu extérieur lorsqu’ils y trouvent des conditions analogues : celliers, caves, dessous de pierres, mousses, litière des forêts, etc. Si certains se reproduisent indifféremment dans le milieu extérieur et dans le milieu souterrain, d’autres ne se reproduisent que dans les cavernes (Grylla-crides, Chauves-Souris*), ne quittant le domaine souterrain que pour aller à la recherche de nourriture (végétaux ou Insectes suivant leur régime).
Cependant, certaines associations sont si bien spécialisées que les espèces qui les composent peuvent ne plus se retrouver au-dehors : cas d’espèces vivant dans le guano (dites « guano-bies »). On ne peut qualifier celles-ci de troglobies, car elles sont sous la dépendance biologique d’un autre animal, en l’occurrence la Chauve-Souris. La démarcation entre troglophiles et troglobies est donc parfois difficile.
Les trogloxènes
Ce sont des hôtes occasionnels et d’origines diverses. Les uns recherchent les cavernes et y pénètrent volontairement par hygrotaxie ou phototaxie : Diptères, Phryganes, Papillons, Aranéides, parfois excessivement abondants, mais qui appartiennent tous à un petit nombre d’espèces, toujours les mêmes.