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été exclusivement sélectionnée pour le lait.
Bien que d’effectif beaucoup plus limité, la Tarentaise, qui peuple les départements de l’Isère et des Hautes-Alpes, a une importance économique notable grâce à ses qualités de rusticité et de résistance à la chaleur, qui lui valent d’être largement exportée dans tous les pays du Bassin méditerranéen.
Races rustiques
Dans tous les pays de l’Europe occidentale, ces races rustiques ont été améliorées, voire remplacées, par les races précédentes, mieux adaptées à l’intensification des systèmes de production.
Les races rustiques n’en présentent pas moins encore un gros intérêt, car, dans de nombreuses situations, leur excellente adaptation aux conditions de milieu (climat, parasites, utilisation éventuelle pour la traction...) leur confère une supériorité sur les races améliorées qui, plus fragiles, exigent une « artifi-cialisation » plus poussée, et donc plus coûteuse, du milieu. En France, ces races rustiques (Salers, Aubrac, Bretonne Pie-Noir...) sont utilisées pour produire des animaux de boucherie, par croisement avec des taureaux de race à viande.
L’appréciation des Bovins
L’appréciation d’un animal commence par celle de son extérieur. En effet, les qualités d’élevage et de production demandées aux animaux domestiques sont liées, à des degrés variables, à certaines de leurs caractéristiques anatomiques. Aussi s’intéresse-t-on aux diverses régions du corps de l’animal, chaque région étant considérée comme un élément intervenant dans la conformation du sujet. L’appréciation de cette conformation est évidemment fonction des objectifs qui ont été fixés à l’animal, introduisant ainsi la notion de type et de format. Ces informations obtenues par l’observation directe du sujet apprécié sont naturellement à pré-
ciser et à confirmer par les éventuelles données résultant de contrôles de performances objectifs : contrôle de la reproduction, contrôle laitier, contrôle de croissance...
Ainsi, pour les animaux d’élevage, on s’intéresse :
— à la constitution générale de l’animal : qualité du tissu osseux, ligne du dos horizontale, aplombs solides, bassin suffisamment large, caractères sexuels secondaires bien marqués, qualité des phanères (dureté des onglons), tous caractères qui sont en liaison avec les capacités de reproduction, de production, de longévité et de rusticité du sujet ;
— à ses caractéristiques connues de reproduction : qualité du sperme, régularité des mises bas.
Pour les caractères de production laitière :
— au type de l’animal : féminité (tête, encolure...), conformation et ampleur du bassin, implantation, développement, équilibre et irrigation de la mamelle, qualité du tissu mammaire, volume thoracique ;
— à ses possibilités supposées ou connues de production : qualité de l’ascendance, voire de la descendance, performances propres déjà réalisées dans un milieu connu.
Pour les caractères de production de viande :
— au type de l’animal : conformation bouchère, épaisseur musculaire, développement des masses musculaires du dessus et de l’arrière-main, bassin assez incliné, côte arrondie ;
— à ses possibilités supposées ou connues de production : ascendance et descendance d’une part, performances propres d’autre part.
Reproduction
Dans les conditions normales d’élevage, l’âge normal de reproduction est de 15 à 18 mois pour le taurillon et de 15 à 20 mois pour la génisse. On conseille en effet de faire saillir ou inséminer cette dernière lorsqu’elle fait les deux tiers de son poids adulte espéré. Les chaleurs, qui correspondent à la phase du cycle sexuel où intervient l’ovulation, reviennent, en l’absence de gestation, régulièrement tout au long de l’année (en moyenne tous les 21 jours).
L’insémination artificielle, qui s’est développée chez les Bovins à partir de 1945, intéresse actuellement tous les grands pays d’élevage intensif. Le succès de cette technique s’explique par ses énormes avantages : élimination des maladies vénériennes, suppression du coût d’entretien d’un taureau dans les petits élevages, possibilité d’utilisa-
tion des meilleurs reproducteurs mâles dans tous les troupeaux, quelle que soit leur localisation géographique, et cela même après la mort des reproducteurs en question grâce à la congélation de la semence. Cependant, le recours à l’insémination artificielle impose une surveillance des chaleurs des femelles, en vue d’intervenir à un moment favorable à la fécondation (l’insémination doit être faite 12 heures environ après le début des chaleurs), ainsi que la nécessité pour l’éleveur de prévenir rapidement l’inséminateur, d’où le peu de succès de cette technique dans les pays ou les zones d’élevage extensif ayant peu de personnel de surveillance, et où les moyens de communications sont peu abondants (télécommunications, réseau routier).
La durée de gestation chez la vache est légèrement variable selon les races ; elle avoisine 9 mois et 10 jours. Après un vêlage, il est conseillé d’attendre le 3e mois de lactation pour effectuer une nouvelle saillie ou insémination, ce qui correspond à un intervalle entre vêlages successifs de 12 à 13 mois.
L’élevage des jeunes
Phase lactée
Les techniques d’élevage des jeunes sont très variées selon les systèmes d’élevage : dans les races à viande, le veau accompagne sa mère au pâturage jusqu’à 7 ou 8 mois, d’où un sevrage progressif, du fait qu’il est downloadModeText.vue.download 53 sur 573
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amené à consommer des quantités de plus en plus importantes de fourrages grossiers ; dans les races laitières au contraire, où le lait est commercialisé, le veau est séparé de sa mère soit à sa naissance, soit au cours de ses premières semaines. Dans ce cas, on lui donne systématiquement le lait produit par sa mère dans les premiers jours (c’est le « colostrum », riche en anticorps et en vitamine A qui prému-niront le nouveau-né au cours de ses
premières semaines), alors qu’au bout de cette période on peut remplacer le lait maternel commercialisé par des aliments d’allaitement plus économiques (il s’agit de poudre de lait écrémé, enrichie par des matières grasses végé-
tales ou animales : suif, saindoux...).
Par ailleurs, on distribue précocement des aliments concentrés (dès 8 à 10 jours) et du foin de qualité (dès 3 semaines) pour permettre au jeune veau de développer rapidement son rumen, ce qui est un élément fondamental de la réussite du sevrage, lequel est en géné-
ral réalisé vers 8 semaines.
Phase d’élevage
Le plus souvent, on cherche durant cette phase d’élevage à faire réaliser par le jeune animal des croissances journalières de l’ordre de 600
à 800 grammes. De telles croissances peuvent parfaitement être réalisées au pâturage, à la condition d’apporter un complément aux éventuelles périodes critiques : mise au pâturage printanière sur une herbe jeune, très aqueuse et peu nutritive, sécheresse estivale. Il est aussi conseillé de choisir des pâturages sains pour éviter les contaminations parasitaires (douves, strongles...) et de rentrer les animaux suffisamment tôt en arrière-saison.
En hiver, les animaux d’élevage
peuvent être soit attachés en étable, soit laissés en stabulation libre, solution qui permet de réaliser d’importantes économies de main-d’oeuvre.
Ils reçoivent alors des fourrages grossiers : foin, ensilage, paille..., avec un peu de concentrés (de l’ordre de 1 à 2 kg par tête et par jour) si l’on désire avoir des croissances supérieures à 600
ou 700 g, surtout si les fourrages grossiers précédents ne sont pas de bonne qualité.
La production du lait