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Daeves et Steinberg ; procédé américain Chromalloy) ou iodure (procédé anglais Dikrom). Suivant l’épaisseur de cémentation (de 0,1 à 1 mm) et les conditions de traitement, on obtient des couches soit particulièrement dures, soit ayant une bonne tenue à la corrosion ; cette méthode est utilisée pour des pièces de moteurs à pistons, de turbines d’aviation (ai-lettes, chambres de combustion) ou d’organes de fusées ainsi que pour des éléments d’outillages qui travaillent à chaud.

y La shérardisation, ou cémentation par le zinc, protège les petites pièces d’acier contre l’oxydation et la corrosion atmosphérique. Elle trouve ainsi son application en quincaillerie et dans la construction du petit matériel agricole et électrique.

y Les cémentations diverses d’alliages ferreux par diffusion de bore (boruration), de silicium (siliciura-tion) et de cadmium n’ont que des applications industrielles encore limitées ; la cémentation du cuivre par le titane (procédé américain de Titanizing), qui permet de durcir ce métal superficiellement et d’améliorer sa tenue à la corrosion par formation d’un alliage eutectique cuivre-titane, présente un intérêt croissant dans l’industrie de l’appareillage électrique.

R. L. R.

L. Guillet, la Cémentation des produits mé-

tallurgiques et sa généralisation (Dunod, 1935 ; 2 vol.). / I. Jenkins, Controlled Atmospheres for the Heat Treatment of Metals (Londres, 1946 ; trad. fr. les Atmosphères contrôlées dans le traitement thermique des métaux, Dunod, 1953).

/ J. Pomey, Précontrainte et durcissements superficiels (Techniques de l’ingénieur, 1956).

/ G. de Smet, la Pratique des traitements thermiques des métaux industriels (Dunod, 1957).

/ American Society for Metals, Gas carburizing (Metals Park, Ohio, 1964).

Cendrars (Blaise)

Écrivain français d’origine suisse (La Chaux-de-Fonds 1887 - Paris 1961).

Frédéric Sauser, dit Blaise Cendrars,

« l’homme le plus libre du monde », est

né d’un père suisse et d’une mère écossaise. À l’âge de quinze ans, il quitte le foyer familial et prend, au hasard, le premier train qui se présente en gare de Neuchâtel. Dès lors, il ne cessera de voyager jusqu’en 1940, faisant de Paris sa « gare centrale débarcadère des volontés carrefour des inquiétudes ».

Ses diverses pérégrinations lui feront traverser la Russie pour le conduire en Chine. Il ira en Afrique et, à plusieurs reprises, dans les Amériques (Canada, États-Unis, Brésil, Paraguay), sans oublier Paris et la banlieue parisienne —

il y comptera vingt-sept domiciles —, qui ne sont pas moins exotiques à ses downloadModeText.vue.download 514 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

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yeux. Toujours à l’affût du nouveau, du pittoresque, il rencontre les personnages les plus variés : prostituées, hommes d’affaires, gitans, écrivains, voleurs. Il n’est pas un simple spectateur : dans la mesure du possible, il prend part à leur existence hasardeuse.

Il sera le jeune associé d’un diamantaire, jongleur à Londres, conducteur de tracteur à Winnipeg, apiculteur dans la région parisienne, critique d’art, soldat de la Grande Guerre — il y perdra la main droite —, membre d’une caravane de gitans, éditeur, collaborateur d’Abel Gance, ethnologue avant l’heure, journaliste, correspondant de guerre en 1939. La défaite de 1940

l’éprouve durement. Il se cloître à Aixen-Provence et ne reprendra la plume que trois ans plus tard. En 1949, il reviendra à Paris, définitivement.

Entre deux voyages, entre deux

aventures, il trouve le temps de produire une oeuvre abondante, en grande partie autobiographique. « Je ne trempe pas ma plume dans un encrier, mais dans la vie. » Il rapporte, par souci de littérature, mais préoccupé de l’authenticité de son témoignage, ses voyages et ses expériences diverses, tellement hors de l’ordinaire qu’elles semblent le fruit d’une imagination intarissable.

Mais c’est bien la vie dont il est toujours question dans l’oeuvre de Cendrars : « Vivre est une action magique.

Vivre. » C’est en cela que la vie est

poésie et qu’elle devient naturellement poème, indissociable du poème inséparable de la vie.

Cet homme de mouvement, qui

a pu dire « seule l’action libère », n’est cependant pas sans s’interroger sur le sens de cette activité constante qui n’est pas l’agitation d’un homme cherchant à s’y perdre. Au-delà des pays qu’il traverse, des gens qu’il rencontre, cet homme du « monde entier » cherche le « coeur du monde ».

Il recherche la permanence de l’être par-delà toutes les différences qui le fascinent, mais qui ne le détournent pas de sa volonté de ne pas se laisser prendre par la « roue des choses », de trouver « la vérité de l’homme », « le sens véritable de la vie ». Étrange paradoxe, aussi, que ce « bourlingueur »

prenne la plume. « Pourquoi j’écris ?...

parce que », dit-il. Peut-être parce qu’il désire communiquer ses expériences et manifester encore par l’écriture son goût de la vie, que la vie ne suffit pas à satisfaire (l’Or, 1925 ; Moravagine, 1926 ; Rhum, 1930 ; l’Homme foudroyé, 1945 ; Bourlinguer, 1948 ; le Lotissement du ciel, 1949). La littérature n’est jamais pour lui qu’une aventure supplémentaire, qui a seulement l’inconvénient de le tenir enfermé dans une pièce.

Bien que Cendrars n’ait jamais

appartenu à aucune école, il a marqué de son influence la vie littéraire de son époque, plus particulièrement lorsqu’il écrivit les Pâques à New York (1912) et la Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France (1913). On a pu dire qu’Apollinaire s’était inspiré de ce dernier poème pour corriger « Zone ».

Quoi qu’il en soit, Cendrars a contribué à l’élaboration de cet « esprit nouveau des poètes » qui fait du poème, du roman, du récit un art d’écrire comme on parle.

M. B.

J. H. Levesque, Blaise Cendrars (Nouv.

Revue critique, 1948). / L. Parrot, Blaise Cendrars (Seghers, 1948). / J. Buhler, Blaise Cendrars, l’homme et l’oeuvre (Fischbacher, 1961).

/ Blaise Cendrars, 1867-1961 (Mercure de France, 1962). / J. C. Lovey, Situation de Blaise Cendrars (la Baconnière, Neuchâtel, 1965).

/ M. Poupon, Apollinaire et Cendrars (Lettres modernes, 1969). / A. T’Serstevens, l’Homme que fut Blaise Cendrars (Denoël, 1972).

censure

Examen préalable ou a posteriori auquel une autorité gouvernementale ou administrative soumet les journaux, les livres ou les spectacles et à la suite duquel il en interdit ou limite, éventuellement, la diffusion ou la représentation.

La censure proprement dite consiste en un contrôle organisé, préalable et systématique d’un moyen d’expression avant sa diffusion, mais s’y rattachent des mesures a posteriori, telles qu’interdiction ou saisie. Dans beaucoup de législations actuelles, la censure est conçue comme une mesure exceptionnelle réservée à des cas où une action préventive ou immédiate s’avère nécessaire dans l’intérêt géné-

ral. Les restrictions apportées au rôle de la censure sont la conséquence du droit à la liberté d’expression, droit garanti par la Constitution de la plupart des États modernes. Cependant, la censure retrouve vigueur en cas de troubles graves de la vie nationale, par exemple en temps de guerre. En temps de paix, son régime diffère selon qu’il s’agit de la censure préalable ou d’un contrôle a posteriori.

La censure préalable

À l’époque contemporaine, elle apparaît limitée et n’a, généralement, été conservée que pour la protection de la décence et des bonnes moeurs.

En France, alors que, sous la monarchie, toute publication devait être soumise à un corps de censeurs royaux, le contrôle préalable a peu à peu disparu de la législation sur les moyens d’information. La charte de 1830, puis la loi du 29 juillet 1881 ont garanti la liberté de la presse. Depuis 1881, la censure préalable des écrits a disparu.