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Par ailleurs, les menées royalistes soulèvent partiellement la Vendée : un corps d’armée doit être immobilisé dans l’Ouest. L’Empereur lui-même semble désorienté : il hésite, il demande des conseils, sa vigueur physique est diminuée.

En Belgique, les Alliés concentrent leurs troupes. Wellington et Blücher attendent pour attaquer l’arrivée des forces autrichiennes de Schwarzenberg.

Napoléon veut empêcher leur jonction. Le 11 juin, il quitte la capitale pour rejoindre l’armée du Nord et lui fait franchir la Sambre (15 juin). Ses soldats sont pleins d’ardeur, mais se méfient de leurs chefs. À l’échelon du commandement, l’absence de Berthier et de Murat pèse lourdement.

Fouché avoue cyniquement :

« L’Empereur gagnera une ou deux batailles, il perdra la troisième et alors notre rôle commencera. » Les événements lui donneront raison : Napoléon défait les Prussiens à Ligny (16 juin), mais, deux jours plus tard, le désastre de Waterloo sonne le glas de l’Empire.

Le 21 juin au matin, l’Empereur

vaincu se retrouve à l’Élysée. Pressé par les Chambres, que manoeuvre Fouché, il signe sa seconde abdication en faveur de Napoléon II et invite les dé-

putés à organiser un conseil de régence

(22 juin).

Le 25, il part pour Malmaison, puis (29 juin) prend la route de Rochefort et gagne l’île d’Aix, d’où il montera à bord du Bellerophon, première étape sur le chemin de Sainte-Hélène.

A. M.-B.

F Empire (premier) / Napoléon Ier / Restauration.

H. Houssaye, 1815 (Perrin, 1929 ; 2 vol.). /

J. Thiry, les Cent-Jours (Berger-Levrault, 1943).

/ L. Madelin, Histoire du Consulat et de l’Empire, t. XVI, les Cent-Jours, Waterloo (Hachette, 1954). / R. Margerit, Waterloo, 18 juin 1815

(Gallimard, 1964). / E. Saunders, The Hundred Days (Londres, 1964). / E. Aubert, les Cent-Jours (Julliard, 1967).

centrafricaine

(République)

État de l’Afrique centrale.

Le milieu

La République centrafricaine occupe la dorsale ouest-est de hauts plateaux qui séparent les bassins du Tchad au nord et du Congo au sud, entre 3° 30′ et 11° de lat. N. (750 km), et de 14° 30′ à 27° de long. E (1 400 km). La dorsale s’abaisse en son centre à 400 m d’altitude entre le massif de Yadé à l’ouest (1 420 m) et les monts des Bongo à l’est (1 400 m). Le versant oubanguien correspond à une savane forestière de type guinéen sous un climat tropical humide, à longue saison des pluies (mars-novembre). Celles-ci, comprises entre 1 500 et 2 000 mm, marquent un fléchissement très net de décembre à février (moins de 50 mm par mois), un second moins accusé en juillet.

Le versant tchadien, sous climat de moins en moins humide (1 200 à 1 500 mm) évoluant vers un climat tropical à saison sèche bien marquée (novembre-mars), est couvert par la forêt sèche, qui passe progressivement à la savane boisée, surtout vers le nord-est, dans la région de Birao.

Cette disposition géographique dé-

termine des zones agricoles assez bien tranchées. Les pays de la Lobaye et de la haute Sangha (ou Mambéré), à l’ouest de Bangui (populations baya, downloadModeText.vue.download 522 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

2201

ngbaka, bokoto), ainsi que les vallées de l’Oubangui et du M’Bomou à l’est (Banziris, Nzakaras) pratiquent des cultures continues à base de tubercules (manioc) et d’arboriculture (caféier, cacaoyer, poivrier). Les plateaux centraux, encore suffisamment arrosés, permettent aux Bandas, Mandjas et M’Brés de pratiquer deux cycles vivriers annuels (l’association dominante étant manioc-coton). Le versant tchadien ne connaît plus qu’un seul cycle vivrier annuel à base de mil ou de manioc, le coton étant la culture commerciale dominante. Les confins orientaux, peu peuplés (moins d’un habitant au kilomètre carré), englobent au nord le haut bassin de l’Aouk, où nomadisent les troupeaux des éleveurs bororos, et la zone pratiquement inhabitée au sud des monts des Bongo.

La population

La population est très inégalement répartie, les densités supérieures à la moyenne se trouvant à l’ouest de Bangui, aux confins tchadiens et dans la région de Mobaye, Alindao, Bambari. Le taux d’accroissement est rapide (3,2 p. 100 par an), et les moins de 15 ans représentent 40 p. 100 de la population. Bien que 85 p. 100 de la population vivent d’activités agricoles (50 p. 100 des actifs), le taux d’urbanisation est relativement élevé pour l’Afrique noire (27 p. 100). Une dizaine d’agglomérations dépassent 25 000 habitants.

L’économie

y L’agriculture traditionnelle, consacrée essentiellement aux produits vivriers (mil, manioc, maïs, patates, pois), était fondée sur le nomadisme cultural (déboisement de clairières par le feu, trois ou quatre années de cultures, retour à la jachère forestière

avec nouveau déplacement). Les tentatives d’amélioration de l’agriculture (fermes modèles et paysannats) tentées par l’administration coloniale connurent des demi-échecs mais favorisèrent l’introduction de cultures commerciales.

Un pour cent de la superficie du pays seulement est mis en cultures, dont les deux tiers en cultures vivrières. Outre les productions vivrières de consommation directe ou de commercialisation intérieure limitée, la République centrafricaine s’est orientée vers des cultures d’exportation, qui assurent près de 40 p. 100 de ses ventes (café, 23 p. 100 ; coton, 14 p. 100).

Le café (essentiellement le Robusta) a été à ses débuts la culture des Européens. En 1957, 90 p. 100 des plantations leur appartenaient. Les sociétés de prévoyance et les mutuelles de développement rural ont accru la part des producteurs africains. Les plantations les plus importantes se trouvent à l’ouest, dans les bassins de la Lobaye et de la haute Sangha (Berberati, 38 000 hab.), et à l’est, dans les bassins de l’Oubangui et du M’Bomou, entre Bangui et Bangassou (28 000 hab.). La production est tributaire des baisses de rendement dues aux maladies du ca-féier, qui exigent des traitements souvent coûteux pour le petit producteur.

D’autre part, la concurrence internationale et la saturation du marché mondial menacent cette culture pourtant très rentable (dix fois plus que le coton).

L’introduction du palmier, du cacaoyer et du poivrier dans la zone caféière permet de varier et d’orienter les productions en fonction de la demande exté-

rieure. De même, un gros effort est fait en direction de l’exploitation forestière (neuf sociétés de coupe et de sciage).

Comme au Tchad, la culture impo-

sée du coton, placée en tête d’assole-ment, s’est développée au détriment des cultures traditionnelles et des sols et au bénéfice des sociétés cotonnières à capitaux étrangers, détenant le monopole de l’achat, de l’égrenage et de l’exportation. La culture du coton est surtout développée dans la partie centrale de la République, entre

Bambari (31 000 hab.) et Bossangoa (35 000 hab.). Le rendement moyen à l’hectare est inférieur à 300 kg, malgré les efforts d’améliorations culturales et les rendements témoins encourageants.

Le revenu assuré par le coton est très faible (10 000 FCFA en moyenne par famille et par an). Les autres cultures commercialisables ont des productions très variables, le sisal, l’hibiscus (roselle), le palmier à huile, l’arachide, le tabac arrivent à fournir quelques milliers de tonnes à l’exportation ou à l’industrie locale naissante.

Les conditions sont peu favorables à l’élevage, le cheptel est réduit et le pays doit importer de la viande du Tchad.

y Les ressources minières tiennent actuellement la première place dans la production centrafricaine (plus de 50 p. 100 de la valeur des exportations). L’extraction de 650 000 carats de diamant occupe 45 000 personnes sous le contrôle de l’Office national des diamants. La découverte de gisements d’uranium à Bakouma doit permettre vers 1972 la mise en place d’un complexe industriel.