Выбрать главу

Déçus d’y faire figure de parents pauvres, ils s’en sont détournés en février 1968 en faveur du Congo-Kinshasa (Union des États de l’Afrique centrale, U. E. A. C.). Mais, face aux ressources de leur partenaire, le problème restait le même : la République centrafricaine est revenue en décembre vers les pays de la zone française. Bien que le gouvernement Dacko eût tenté de se rapprocher de la Chine en 1965

et que celui de Bokassa eût obtenu, en décembre 1969, un accord commercial avec l’U. R. S. S., l’influence américaine apparaît prédominante, notamment dans la commercialisation du diamant.

La visite du président Bokassa à Paris, en février 1969, marqua la reprise de l’amitié franco-centrafricaine.

Troublées de nouveau en 1969 et 1971

par des litiges économiques, les relations entre les deux pays se détériorent lorsque, en 1974, le président Bokassa procède à diverses nationalisations et ferme le consulat général de France à Bangui.

En décembre 1976, une nouvelle

Constitution érige le pays en empire et proclame Jean Bedel Bokassa

empereur.

C. C. V.

P. Kalck, Réalités oubanguiennes (Berger Levrault, 1959) ; la République centrafricaine (Berger-Levrault, 1971) ; Histoire de la République centrafricaine (Berger-Levrault, 1974).

/ E. de Dampierre, Un ancien royaume Bandia du Haut-Oubangui (Plon, 1968). / C. Coquery-Vidrovitch, le Congo français au temps des grandes compagnies concessionnaires (thèse, Paris, 1970).

Centre

Région économique française, la quatrième par la superficie (39 000 km2), la dixième par la population

(2 152 500 hab.). Elle groupe les départements suivants : Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher et Loiret. Capit. Orléans.

Les caractères physiques

La Région Centre rassemble les trois anciennes provinces de l’Orléanais, de la Touraine et du Berry. Axée d’est en ouest (sur 250 km), sur le cours de la Loire, elle juxtapose de part et d’autre du fleuve, sur des sols très variés, des régions très diverses : Beauce limo-neuse au nord, limitée à l’ouest par les collines argileuses du Perche, à l’est par celles du Gâtinais, Sologne argilo-sableuse au centre, Champagne berrichonne calcaire et dépression marneuse du Boischaut au sud, plateaux tourangeaux fortement différenciés au sud-ouest. Tectoniquement déprimée à l’ère tertiaire par l’affaissement généralisé du Bassin parisien entre Massif armoricain et Massif central, elle est une région de basse altitude (point culminant : mont Saint-Marien, à 504 m, dans le Cher) et de parcours facile. Son climat, favorisé par la pénétration des influences atlantiques à l’ouest et l’abri des collines de Normandie au nord, est très modéré : de 2,7 à 3,7 °C en janvier, de 18,2 à 19,2 °C en juillet, de 15 à 16 °C d’amplitude thermique annuelle, de 550 à 650 mm de précipitations bien réparties dans l’année.

L’économie

L’économie de la Région Centre apparaît bien équilibrée. Sur un total de downloadModeText.vue.download 524 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

2203

813 000 actifs (1968), elle en compte 176 000 dans l’agriculture (22 p. 100), 316 000 dans l’industrie (39 p. 100), 321 000 dans les activités d’échanges et de services (39 p. 100). Ses aptitudes naturelles, conjuguées au patient labeur paysan et au progrès technique des cent dernières années (amendements, engrais, mécanisation, motorisation, sélection animale et végétale), en font l’une des grandes régions agricoles françaises. Servie par la vocation céréalière de ses plateaux limoneux et calcaires (Beauce et Champagne berrichonne surtout), elle tient le premier rang pour la production du blé tendre (plus de 20 Mq), du blé dur, d’introduction pourtant très récente (plus de 1 Mq), de l’orge (18 Mq), de l’avoine (3 Mq), talonne au deuxième rang l’Aquitaine pour le maïs (10 Mq contre 12). Plus marginale pour les plantes sarclées (1 Mt de betteraves sucrières, 500 000 t de pommes de terre), elle retrouve la première place pour le colza, en pleine extension depuis la réorganisation des marchés des oléagineux après la décolonisation (plus de 1 Mq, dont 55 p. 100 en Berry, dans les deux départements du Cher et de l’Indre).

La Région Centre se distingue en outre par une production vinicole de qualité de 2 Mhl, faite, dans ses bons cépages (sauvignon, pinot, cabernet), de crus appréciés (sancerre et vouvray blancs, bourgueil et chinon rouges), par une gamme étendue de cultures fruitières (pommes et poires en Touraine et en Berry, fraises en Sologne blésoise, cerises en Orléanais), par une économie légumière de rapport (maraîchage et serres en Val de Loire, plein champ autour de Tours, Orléans, en Sologne blésoise [haricots, asperges, lentilles]), par un essor original de ses cultures florales (roses, glaïeuls), de ses pépi-nières, de ses porte-graines (Val de Loire).

Les productions animales ne sont pas moins variées. Sur les terres lourdes et grasses des plateaux, dans les fonds humides des vallées prospère un troupeau bovin d’un mil-

lion de têtes, longtemps à dominante

laitière (lait et beurre dans le Val de Loire, camembert de Touraine), de plus en plus orienté aujourd’hui vers la boucherie (veaux du Gâtinais, extension de la charolaise en Berry).

Les plateaux calcaires (Champagne berrichonne surtout) entretiennent un cheptel ovin de 580 000 têtes (en recul) et caprin de 160 000 têtes (plus stable par ses débouchés laitiers : fromages de Sainte-Maure, Valençay, crottin de Chavignol). Les porcs sont au nombre de 350 000. L’aviculture a pris un essor considérable (géline de Touraine, élevage du faisan en Sologne lié au développement de la chasse).

Touraine et Vaux du Loir (Vendôme) exploitent, dans de vieilles carrières, des champignonnières.

L’industrie représente un secteur d’activité plus important et plus neuf.

Longtemps contrariée par le manque de ressources minières et énergétiques, et limitée, en dehors de quelques initiatives souvent anciennes (imprimerie à Tours, chocolaterie à Blois, verrerie à Orléans, caoutchouc à Montargis), au traitement des produits du sol et du sous-sol (minoteries, biscuiteries, sucreries, distilleries, vinaigreries, conserveries, laiteries, laine et confection, tanneries, bois, forges, craie

« tuffeau » à bâtir, chaux et ciment, parpaings, céramique), elle a pris, dans le contexte politique et économique de la décentralisation, une dimension nouvelle. Faite d’apports successifs, des replis de la Première Guerre mondiale aux incitations officielles des quinze dernières années, encouragée par le voisinage de Paris, l’abondance de la main-d’oeuvre, l’entrée de la région dans l’effort énergétique national (raccordement au réseau de gaz de Lacq, centrales nucléaires d’Avoine-Chinon et Saint-Laurent-des-Eaux [5 TWh]), elle groupe, à côté d’une foule de petites et moyennes entreprises artisanales et marchandes qui restent caractéristiques de ses structures (26 000

établissements de moins de cinquante salariés sur moins de 27 000, rassemblant un tiers des emplois), un nombre croissant de grandes entreprises, 55 de plus de cinq cents salariés, 16 de plus de mille. Parmi celles-ci émergent les industries mécaniques (roulements à billes à Tours, aéronautique et arme-

ment à Bourges), électromécaniques (moteurs électriques et appareillage électroménager à Orléans, appareils de radio-télévision à Chartres et Montargis), le caoutchouc (pneumatiques à Orléans, Tours, Bourges, supports et isolants à Châteaudun).

Le secteur tertiaire, aussi développé, laisse apparaître, dans la banalité des activités de services, quelques formes de spécificité fonctionnelle également accusées. Un important quadrillage de voies de communication routières et ferroviaires, méridiennes (Paris-Bordeaux, Paris-Toulouse, Paris-Clermont-Ferrand) et transversales (Paris-Le Mans, Lyon-Nantes), met en valeur trois grands carrefours (Orléans-Les Aubrais, Tours-Saint-Pierre-des-Corps, Vierzon), trois grands centres de redistribution (Tours, Orléans, Bourges). Le tourisme anime le Blé-